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Beltaine…
Les murmures résonnaient dans la nuit.
Beltaine…
Les hommes et la nature s’éveillaient, mus par cette magie puissante de la terre.
Beltaine…
Les échos des tambours et des chants parvenaient jusqu'à mes oreilles, dansaient dans mon corps, faisaient vibrer mon échine et frémir mon sang.
Beltaine…
Vigoureux et ravageur, le souffle des dieux prenait possession du monde des hommes.
Afficher en entierUn silence lourd et de circonstance régnait dans la demeure de Rydec, le chef de la tribu de l’Aigle. Le clan picte était proche du mur d’Hadrien et des bastions romains, une situation des plus inconfortables à l’heure où le vent de la guerre soufflait.
La mine de l’imposant guerrier était serrée. Sous ses cheveux grisonnants, la cicatrice qu’il portait au sourcil se tordait alors qu’il réfléchissait à ce que nous venions de lui raconter.
- Et vous dites que ce Romain a été tué par les vampires ?
- Cela ne fait aucun doute, répondit Lennia, d’un ton de plus en plus impatient.
Afficher en entierJe vis Lennia se mouvoir imperceptiblement pour couvrir ses oreilles de ses mains, essayant d’échapper au terrible bruit de plus en plus assourdissant. Tout, autour de nous, faisait écho à ce vacarme. Je fermai les yeux, incapable de bouger pour me boucher les oreilles et, de toute façon, quelque chose au fond de moi me disait que c’était peine perdue. Ce bruit n’avait rien d’humain, il transperçait toutes les particules de mon corps pour aller se répercuter dans mes organes. Les battements de mon cœur ne m’appartenaient plus, l’écoulement de mon sang se faisait de plus en plus rapide au son de la mélopée. Peu à peu, je sentais que ma raison et mon esprit me quittaient également, repoussés et enveloppés par cette étrange complainte.
Afficher en entierJe me retins d’attraper le pied de Lennia pour lui signaler que je ne tenais absolument pas à m’approcher de ce lieu, mais, dans un ultime sursaut, la curiosité prit le pas sur ma terreur. Je resserrai un peu plus mes doigts sur la poignée de mon arme et m’avançai prudemment pour observer l’incroyable cérémonie qui se déroulait autour des cromlechs.
Cérémonie était le seul nom qui me venait à l’esprit alors que je me couchais, à même le sol, aux côtés de mon amie, ayant une petite pensée pour l’état lamentable de mes braies de cuir brunes et de ma toute nouvelle tunique beige.
Afficher en entierPourtant, cette situation avait du bon. Le rigoureux froid picte avait contraint les Romains à rester retranchés derrière les murs de leur campement, loin de toute nouvelle tentative pour envahir nos territoires sauvages. Car la rumeur avait grondé, terrifiante. Rome et son dieu unique ne se contentaient plus de ses terres et lorgnaient vers le Nord de la Brittania, soucieux de convertir le peuple barbare que nous représentions à leurs yeux et d’agrandir le territoire de leur empire despotique. Le mur d’Hadrien ne nous coupait plus du monde, il n’était déjà plus qu’un futile rempart prêt à s’effacer devant l’attaque romaine.
Afficher en entierLa course durait depuis de longues minutes. Les branches séchées des arbres et les quelques arbustes encore feuillus avaient peine à nous dissimuler aux yeux du sanglier. L’animal, blessé à la patte mais courageux, tentait sans cesse de s’enfuir, repoussant à chaque fois son ultime sursaut de vie. Et peut-être allait-il réussir, car les rayons du dieu Lug commençaient à s’évanouir sur l’horizon. L’obscurité gagnait la forêt et nous n’allions pas tarder à devoir rebrousser chemin, emprisonnées dans la pénombre de plus en plus oppressante.
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