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Les délaissés : Comment transformer un bloc divisé en force majoritaire



Résumé

Des Etats-Unis à la France en passant par l'Italie et le Royaume-Uni, partout les cadeaux fiscaux en faveur des plus riches se multiplient au même rythme que les coupes budgétaires pour les plus pauvres. Une minorité d'individus, s'accaparant déjà une importante partie des richesses, semble tout mettre en oeuvre pour en récupérer encore plus. De l'autre côté, la majorité de la population subit la dégradation des services publics, les fins de mois difficiles, la précarité et le manque d'espérance.

Des gilets jaunes aux banlieusards en passant par les cadres et les agriculteurs, cette majorité délaissée est multiple, et sa division est largement instrumentalisée par la minorité dominante et les partis politiques qui veulent s'assurer une base électorale. La lutte des classes a laissé place à une lutte entre pauvres. Et le système, intrinsèquement inégalitaire et destructeur pour la planète, ne tient qu'à ces dissensions.

Pour sortir de l'impasse, il faut que les différentes catégories que forment "les délaissés" se constituent en une classe majoritaire à même de soutenir une lutte commune : celle d'en finir avec le modèle économique actuel pour proposer un autre projet répondant aux urgences sociale et écologique.

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Classement en biblio - 4 lecteurs

extrait

La résilience du système est impressionnante. Ou, disons-le différemment, notre capacité à encaisser les coups est étonnante. Il suffit de retracer l’enchaînement des événements de ces dix dernières années pour mesurer l’ampleur du « casse » dont nous avons été victimes au profit d’une minorité.

En 2008, nous avons vécu l’une des plus graves crises financières, plongeant des millions de personnes dans la précarité et le chômage. Les responsables de cette crise, les banques et tous ceux qu’elles finançaient pour qu’ils défendent la déréglementation financière, ont été sauvés par le contribuable – c’est-à-dire par l’ensemble de la population – sans être inquiétés, ni juridiquement, ni financièrement. Ce sauvetage des banques, s’ajoutant à la récession économique, a entraîné partout dans le monde une explosion des déficits et des dettes publiques.

Et comme les banques craignaient de se voir imposer une hausse de la fiscalité pour rembourser des dettes dont elles étaient les principales responsables, elles ont construit un discours, relayé par les centaines de think tanks et d’économistes qu’elles financent, reprochant aux populations de vivre au-dessus de leurs moyens et laissant croire que le problème venait par conséquent d’un excès de dépense publique et de protection sociale. L’État (ou plus précisément sa technostructure) a approuvé cette interprétation, choisissant ainsi de protéger les profits des milieux d’affaires financiers plutôt que sa population. Il a alors mis en place des politiques d’austérité budgétaire se traduisant dans certains territoires par des fermetures simultanées d’entreprises et de services publics. Beaucoup de régions en France et en Europe ne s’en sont toujours pas remises et restent aujourd’hui plus pauvres qu’il y a dix ans.

Profitant du ralentissement de l’économie, le grand patronat a réussi à obtenir des baisses d’impôts et des lois flexibilisant le marché du travail qui devaient, nous disait-on, relancer l’activité. Les recettes publiques se sont donc davantage réduites – entraînant, en contrepartie, des économies supplémentaires pour l’ensemble de la population. Quant aux lois « travail » qui avaient pour but de faciliter les licenciements, soi-disant pour libérer les embauches, elles n’ont fait qu’insécuriser encore un peu plus les salariés déjà fragilisés par la récession.

Cerise sur le gâteau, le 1 % des ménages les plus riches, qui possède déjà 25 % du patrimoine français et qui a été le principal bénéficiaire de la croissance économique ces trente dernières années, a obtenu une diminution d’impôts de 4 milliards d’euros avec la réforme de l’impôt sur la fortune (ISF), tandis que symétriquement étaient annoncées une diminution des APL et des baisses de moyens pour le service public, notamment l’hôpital qui a dû faire 1,6 milliard d’économie en 2018.

Comment nous, « la majorité », c’est-à-dire plusieurs dizaines de millions de personnes, avons-nous pu accepter un tel enchaînement ? Comment avons-nous pu laisser une minorité d’individus – celle qui a défendu le modèle économique responsable de la crise et qui s’est accaparé la majorité des richesses ce dernier quart de siècle – en récupérer encore davantage quand il nous est demandé constamment de faire des efforts ?

Plusieurs explications peuvent être avancées.

L’une d’elles repose clairement sur la propagande menée par les élites politiques, économiques et médiatiques. Lesquelles élites nous ont promis pendant vingt ans que la mondialisation, la financiarisation de l’économie, la privatisation des services publics ou le marché unique allaient nous apporter une vie plus stable et prospère. Comme c’est l’inverse qui a eu lieu – les populations ont été insécurisées et n’ont que très marginalement profité de la libéralisation de l’économie –, ces mêmes élites ont produit un discours visant à faire croire qu’aucune alternative n’existait et que toute tentative de faire autrement mènerait au chaos. Dans ce discours, la contrainte financière est utilisée avec une mauvaise foi dépassant toutes les bornes. La dette publique est agitée comme un épouvantail quand il s’agit de financer l’éducation, les hôpitaux, la petite enfance, mais disparaît quand il est question de baisser la fiscalité sur les plus riches ou les grandes entreprises.

De nombreux politiques, économistes, dirigeants de think tank, journalistes, éditorialistes défendent ainsi une économie libérale injuste, suscitant la méfiance d’une partie croissante de la population à leur égard. Donald Trump, Marine Le Pen ou Matteo Salvini l’ont bien compris et capitalisent fréquemment sur cette haine de l’« establishment ». Mais sur ce point, il ne faut pas être dupe : l’extrême droite n’a jamais été antisystème. Bien au contraire, elle arrive souvent au pouvoir avec la bénédiction des forces financières. Libéraux et nationalistes ont plus de points communs dans leur politique qu’il n’y paraît, surtout en ce qui concerne la fiscalité et la déréglementation de l’économie. Dans les deux cas, la victoire politique se remporte à la condition de se porter garant du système – profitant majoritairement au 1 % – tout en instrumentalisant une guerre entre pauvres au moyen de différentes lignes de clivages. Les victoires de Donald Trump, d’Emmanuel Macron ou de la Ligue italienne sont le fruit de cette stratégie. Ainsi va-t-on de la traditionnelle opposition entre les classes modestes françaises et les immigrés pour les nationalistes à celle entre les travailleurs et les chômeurs pour les libéraux. À quoi il est possible d’ajouter d’autres oppositions, comme les fonctionnaires contre les salariés du privé, ou les habitants des territoires contre ceux des banlieues. Cet antagonisme entre pauvres est alimenté par l’idée que la dynamique libérale du partage des richesses et les règles économiques ne peuvent pas être remises en cause, et donc que le peu d’argent qui ruisselle vers le bas profitera plus à tel groupe si tel autre en est exclu. C’est de cette opposition horizontale entre classes populaires que naît la méfiance envers les immigrés, les fonctionnaires, les retraités ou les chômeurs, et l’idée fausse que certains groupes sociaux financent les autres.

Les raisons de la résilience de ce système foncièrement inégalitaire se trouvent donc dans la propagande des élites qui défendent leurs intérêts et dans la guerre intestine qui déchire le reste de la population. Le bloc bourgeois1 fait face à un bloc divisé. La lutte des classes a donc laissé place à une lutte entre les « délaissés » qui profite à la classe dominante.

La première partie de ce livre portera donc sur quatre groupes de la population française : les Gilets jaunes, les habitants des banlieues, les agriculteurs et les cadres.

À première vue tout semble opposer ces différents groupes, tant d’un point de vue géographique que social, éducatif que culturel. Pourtant, l’analyse montre que tous subissent, à différents niveaux, les effets négatifs de la mondialisation, de la financiarisation de l’économie et de l’austérité budgétaire. C’est donc sur cette base commune que ces différentes catégories de la population française, malgré leurs différences, doivent redéfinir une lutte des classes.

Ce triptyque mondialisation-financiarisation-austérité n’est pas tombé du ciel, il est le fondement de notre modèle économique actuel qui, malgré des échecs successifs, reste le seul modèle défendu par nos élites. Par conséquent, il est primordial, au-delà de la dénonciation collective de ce système, de s’accorder au moins sur les grandes lignes d’un projet économique commun. La deuxième partie de ce livre propose d’en jeter modestement les bases. Car il ne faut pas être dupe : en plus d’être minoritaire, le bloc bourgeois est également traversé par des différences, mais elles s’estompent quand il s’agit de défendre un modèle économique favorisant ses intérêts communs. Il y a urgence, la crise sociale doublée de la crise écologique ne nous permet plus d’être divisés, ni de nous perdre dans de longues discussions. Nous n’avons plus le temps de nous donner du temps. Il faut passer à l’action.

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