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Iain, laird des MacKinnon, descendant des puissants fils de MacAlpin, faisait les cent pas dans la grande salle, en dessous de la chambre, comme un jeune homme impatient.

Cette naissance cristallisait tant d’espoirs.

À présent, enfin, trente ans de conflit avec les MacLean allaient prendre fin. Oui, car le vieux MacLean pourrait-il vraiment poser les yeux sur son petit-fils sans désirer faire la paix ? Après une année d’hostilité de la part de sa jeune épouse MacLean – une année passée à essayer de lui faire plaisir, pour ne recevoir en retour qu’une froide désapprobation et des accusations muettes – même Iain se prenait à espérer, car comment pourrait-elle regarder leur nouveau-né, cette vie qu’ils avaient créée ensemble, sans ressentir une certaine affection, si ténue soit-elle ?

Malgré les hostilités passées entre leurs clans, son propre ressentiment se dissipait à l’approche de cet événement bouleversant, et même s’il ne pouvait pas affirmer l’avoir aimée avant ce moment, il se dit que c’était peut-être le cas, à présent qu’elle était étendue à l’étage, se battant – et quelle bataille féroce c’était – pour offrir à leur bébé cette merveilleuse première goulée d’air.

Elle accouchait de son enfant.

Ach, comme il était fier d’elle !

L’accouchement était délicat et elle avait supporté la douleur presque sans un cri, presque sans une plainte, bien qu’il ne les lui aurait pas reprochés. En vérité, des hurlements auraient presque été plus faciles à supporter. Son silence le tourmentait. Ses nerfs se tendaient malgré lui quand il pensait à sa jeune épouse dans les affres de l’enfantement, car c’était ainsi qu’avait péri sa propre mère. Cette culpabilité l’assaillait encore.

Iain allongea le pas.

Et si cette naissance la tuait ?

Et s’il l’avait tuée ?

C’était une peur qu’il avait portée en lui dès la première fois où il avait posé ses mains sur elle, durant les plaisirs de la chair, et elle ne s’apaiserait que lorsqu’il poserait à nouveau les yeux sur son visage. Devant Dieu, il aurait presque accueilli ses regards maussades à l’instant présent. Il les supporterait jusqu’à sa mort, si seulement elle survivait à cette éprouvante naissance ! D’ailleurs, il jura que si son contact lui était tellement insupportable, il ne la toucherait plus. Il lui octroierait tout ce que désirait son cœur – absolument tout – et si elle n’avait pas envie de lui, alors il en serait ainsi.

Si elle mourait… Où, alors, trouver la paix ?

Damné soit MacLean, car tant qu’il vivrait…

Le glorieux son du hurlement d’un nouveau-né résonna dans les pièces du dessus, une sirène éclatante qui coupa Iain dans son élan.

Soudain, il ne put plus bouger, ne put rien faire d’autre que de fixer les marches de pierre qui menaient à sa chambre, la joie et la peur le clouant sur place.

Une éternité passa avant qu’il n’entende la lourde porte s’ouvrir, puis des pas précipités.

Maggie, la servante de sa femme, apparut dans l’escalier.

— Un fils, Laird ! s’exclama-t-elle joyeusement. Vous avez un fils !

Ces mots magiques tirèrent Iain de sa stupeur. En glapissant de bonheur, il gravit les marches quatre à quatre, impatient de poser les yeux sur sa femme et – moment mémorable – sur son fils nouveau-né.

— Un fils ! s’émerveilla-t-il, croisant Maggie qui se dépêchait de descendre pour aller répandre la bonne nouvelle. Elle hocha la tête, et une vague de joie déferla sur lui. Il aurait voulu lui donner un baiser passionné – eh oui ! Même à Maggie !

Pas même la sage-femme qui lui bloquait l’entrée n’aurait pu faire retomber son enthousiasme. Celle qui avait aidé à le mettre au monde il y avait si longtemps tendit les bras en avant pour l’empêcher de pénétrer dans sa chambre.

— Elle ne veut pas te voir, Iain. 

L’expression de pitié qu’il lut sur son visage lui donna des frissons.

— Pas tout de suite. Elle ne le désire pas.

Il se prépara à entendre le pire.

— Est-elle… ? 

— L’enfant a tellement tardé à venir. 

Elle baissa les yeux, détournant le regard.

L’enfant s’était arrêté de pleurer.

— Qu’est-ce qui se passe, Glenna ? 

La terreur s’empara de lui. Il ne put se retenir de la saisir par les épaules et lutta contre l’impulsion de l’écarter, afin qu’il puisse voir par lui-même.

— Et le bébé ?

Elle lui jeta un regard de sympathie.

— Tu ne l’as pas entendu, mon garçon ? Ton fils est un beau bébé ! Écoute un peu, l’enjoignit-elle.

C’est ce qu’il fit, et il entendit les petits roucoulements tremblants de l’enfant.

Son regard était attiré par l’intérieur de la chambre obscurcie.

La sage-femme avait dû percevoir sa tension, son indécision, son exaltation, sa confusion, car elle campa sur ses positions quand il tenta de l’écarter gentiment.

— Iain… non, le pria-t-elle. Tu ne voudrais pas la voir dans cet état… Donne-lui un peu de temps. 

Iain la lâcha et fit quelques pas en arrière, anesthésié par le désespoir.

— Me déteste-t-elle toujours ?

— L’enfantement a été long et difficile, expliqua Glenna. Cela passera. Allez, va attendre en bas maintenant. Je viendrai te chercher dès que possible… Tu as ma parole. Octroie-lui cette faveur, Iain MacKinnon, car elle ne semble pas être elle-même à cet instant, ajouta-t-elle avec plus de fermeté devant son hésitation.

Iain était tiraillé entre l’envie de faire plaisir à sa femme, même s’il était peiné qu’elle ne souhaite pas le voir, et le besoin de prendre son fils dans ses bras. Ce désir était presque tangible.

— Elle ne souhaite réellement pas – sa voix se brisa – me voir ? 

La sage-femme secoua la tête.

— Je… j’avais espéré que… marmonna-t-il.

— Ach, mais on ne peut pas lui demander de changer d’avis aussi vite, Iain ! Donne-lui du temps. Donne-lui du temps !

— Très bien – il serra la mâchoire. Mais je n’attendrai pas longtemps, lui assura-t-il. J’ai bien l’intention de voir mon fils, Glenna ! Elle ne peut pas m’interdire indéfiniment de le voir !

— C’est tout ce qu’elle te demande, mon garçon, dit la sage-femme en plissant les yeux en signe de compréhension.

Iain était incapable de parler, ni pour acquiescer ni pour refuser.

Il fit demi-tour et redescendit les escaliers, maudissant l’acte de fierté qui avait attisé cette maudite querelle, tant d’années auparavant, entre son père et celui de sa femme. Il ne connaissait même pas, pas plus que personne d’autre d’ailleurs, le crime atroce qui avait engendré une telle animosité. Peut-être était-ce simplement que le chien de son père avait un jour pissé sur la botte du vieux MacLean. Vieux fous entêtés !

Il n’eut pas longtemps à attendre, à son grand soulagement. Glenna l’avait à peine appelé qu’il se trouvait déjà à la porte, choqué de voir sa femme debout, au milieu de la chambre, le bébé dans les bras, le visage décomposé et la chevelure en bataille. Il trouva qu’elle tremblait un peu sur ses jambes, mais elle s’avança vers lui, une expression indéchiffrable sur le visage, pour lui mettre le nouveau-né dans les bras. Ce geste le toucha tant que le reproche qu’il s’apprêtait à lui faire de n’être pas restée alitée mourut sur ses lèvres quand il serra son enfant contre lui.

Il regarda avec enchantement le petit visage tout ridé de son fils.

Tout espoir n’était peut-être pas perdu, après tout ?

— Ce sera tout, Glenna, dit Mairi.

Iain entendit à peine l’ordre sec de son épouse et la porte qui se refermait sur Glenna, tant l’incroyable cadeau que venait de lui faire sa femme le bouleversait.

Sa gorge se serra tandis qu’il examinait son fils… si petit… si incroyablement beau… Il se mit à compter les orteils, puis les doigts, n’osant pas toucher son nez minuscule, sa bouche… sa peau tellement douce.

— Un fils ! murmura-t-il, émerveillé, et il jeta un bref regard à sa femme qui se tenait près de la fenêtre.

— Mairi, éloigne-toi de là, lui dit-il doucement, la voix pleine d’émotion, avant que tu n’attrapes la mort.

Son cœur battit joyeusement quand il retourna à l’inspection de son bébé.

— J’avais envie de te montrer quelque chose, Iain. 

Sa voix était lasse, impassible. Il leva les yeux et la vit regarder par la fenêtre, la brise soufflant doucement à travers sa chevelure en désordre. Une jolie lumière l’entourait, pensa-t-il… elle, la mère de son enfant.

— Tu devrais te reposer, lui conseilla-t-il. Tu me montreras plus tard, Mairi. Retourne te coucher.

À cet instant-là, elle tourna la tête vers lui et son expression contenait quelque chose d’indiscernable.

Les poils de sa nuque se hérissèrent.

Elle pencha la tête et fit un léger sourire.

— Je voulais que tu voies que porter ton enfant ne m’a pas tuée, après tout. Je suis toujours là, tu vois ! 

Elle tituba comme une ivrogne, et la culpabilité tordit les entrailles d’Iain.

— Cela m’a pris deux jours, mais je suis là ! ricana-t-elle doucement, prise par l’émotion.

— Merci, mon Dieu ! dit-il, et il le pensait sincèrement.

Il baissa la tête vers leur fils, incapable de supporter son regard accusateur un instant de plus. Le dégoût de lui-même parcourait son corps.

— Merci, murmura-t-il, ne sachant pas ce qu’il était censé dire. Je te revaudrai cela, Mairi. Je te le promets !

— Je ne désire qu’une seule chose de ta part, cracha-t-elle.

— Tout ce que tu voudras.

Il dut se forcer à prononcer ces mots, mais il jura qu’il lui donnerait ce qu’elle semblait tant désirer. N’importe quoi. Elle n’avait qu’à demander.

— Je voulais simplement que tu me voies de tes propres yeux… rien que de penser à t’en donner un autre – à supporter ton étreinte !

Elle frémit et s’écarta abruptement de lui, se penchant par la fenêtre de la tour.

— Mon Dieu ! sanglota-t-elle. Je ne le referai jamais ! Jamais !

Les bras d’Iain étaient engourdis par le poids de leur enfant. Un pressentiment l’assaillit. Elle se pencha plus en avant, et un frémissement le secoua.

— Mairi, écarte-toi de là, tout de suite !

— Je veux que tu le saches ! 

Il sentit perler une sueur froide.

— Tout de suite ! aboya-t-il. Écarte-toi de là, Mairi ! Glenna ! cria-t-il en s’approchant de sa femme, portant toujours le nouveau-né dans ses bras, ne sachant s’il devait reposer l’enfant.

— C’est la pensée que tu puisses à nouveau poser tes mains sur moi qui est responsable ! Tu m’as tuée, Iain ! 

— Mairi, non !

Elle s’était jetée par la fenêtre avant qu’il n’ait pu la rattraper.

Iain tomba à genoux, serrant très fort leur bébé contre son cœur battant.

L’enfant.

Son fils.

Il aurait pu la rattraper s’il ne l’avait pas eu dans les bras.

Surpris par ses cris, le bébé se mit à hurler et Iain ne put que regarder, hébété, la fenêtre ouverte où se tenait encore sa femme un instant auparavant.

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Recouvrant son courage, elle se mit à courir, essoufflée, le coeur battant. Son jupon mouillé lui collait aux jambes. Elle essayait de ne pas tomber quand elle regardait derrière elle pour s’assurer qu’ils ne la suivaient pas, et une fois encore, elle sentit une poussée de soulagement quand elle ne vit pas le moindre signe de ses agresseurs.

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