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Iain MacKinnon glissa à bas des genoux de son père et s’approcha de lui. Il était à peine plus jeune que Broc. Il devait avoir cinq ans alors que Broc en avait sept, sans que ce dernier en soit certain. Il vint se camper devant Broc en le regardant droit dans les yeux. Son expression était sobre et presque aussi digne que celle de son père. Puis il hocha la tête et dit :

— Tout va s’arranger, Broc Ceannfhionn.

Celui-ci n’en croyait rien, mais il se tint coi, plissant les paupières au nom qu’Iain lui avait donné : Broc le Blond. Personne ne l’avait jamais désigné ainsi, mais cette appellation semblait appropriée. Il hocha la tête en retour, remerciant sans mot dire Iain pour son soutien, même si à cinq ans il était bien trop jeune pour savoir quoi que ce soit. Quand il aurait au moins sept ans, il comprendrait peut-être mieux.

— Tu peux partager ma chambre, offrit le fils du laird. Je vais te montrer où elle se trouve.

Broc leva les yeux vers Alma. Il aurait préféré aller avec elle pour l’aider à s’occuper des fantômes.

Elle tendit la main pour lui saisir le menton, levant son visage vers elle.

— Mon cher Broc, tu te plairas ici.

Il ne put contenir une autre larme.

— Oublie ta colère, mon enfant, lui conseilla-t-elle, et souviens-toi de l’amour. Fais la fierté de ta mère ! Trouve-toi une femme convenable à aimer, qui te donnera des enfants forts. Que le sang de ton père coure longtemps dans tes veines et dans celles de tes enfants ! Tu es le dernier du clan MacEanraig, mon garçon.

Il déglutit difficilement, se rendant compte qu’il ne la verrait plus jamais. Son dernier lien avec son clan se romprait à l’instant où elle franchirait cette porte.

Mais son père aurait voulu qu’il devienne un homme.

Les yeux brûlants, il regarda une dernière fois sa mince silhouette, mais il ne versa pas une seule larme quand il se tourna pour suivre Iain MacKinnon hors de la grande salle.

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Tant que Broc vivrait, il ne pensait pas pouvoir oublier l’odeur de roussi de son village. Dans ses cauchemars, il se représenterait les corps assassinés des membres de son clan étendus sans vie parmi les piles de cendres qui étaient autrefois leurs maisons… il sentirait pour toujours la puanteur de la chair calcinée… et dans son cœur, il rêverait de vengeance.

Son petit poing se serra sur le pommeau de la lourde épée de son père. Bien qu’elle soit encore trop imposante pour lui, un jour, cette même arme vengerait la mort et l’honneur de sa mère. Il n’y aurait jamais assez de place pour d’autres dévotions. Il offrirait son labeur et sa gratitude au MacKinnon, mais son cœur resterait sombre, illuminé seulement des feux de la revanche. La vengeance, comme une torche vacillante dans une forêt profonde, guiderait ses pas.

Il ne se laisserait pas distraire par les femmes ou l’alcool, jura-t-il.

Il ne s’apaiserait pas en berçant un nourrisson sur ses genoux.

Il ne méritait pas de vieillir entouré de ses petits-enfants.

Il avait failli à sa mère.

Il avait failli à son clan.

Oui, ils l’avaient tuée, mais il en était aussi responsable qu’eux. Il aurait dû se battre aux côtés de sa famille.

Une autre larme rebelle courut le long de sa joue.

Il était assez grand pour défendre sa maman ! Il était assez grand pour défendre son foyer ! Il aurait dû mourir à leurs côtés. Même s’il devait y passer le reste de sa vie, Broc trouverait le moyen de se racheter. Il n’était pas un de ces garçons Sassenachs efféminés, pâlichons et faiblards ! On le disait grand pour son âge, et il deviendrait plus grand et fort que le commun des mortels.

Et un jour, il vengerait sa mère et son père.

Un jour, il ferait payer ces lâches pour cet assassinat !

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Descendant des puissants fils d’Alpin, le laird des MacKinnon paraissait invulnérable sous son voile d’autorité, mais Broc connaissait la vérité. On avait arraché de son esprit de jeune garçon toute l’innocence de la jeunesse ; il savait que personne n’était invincible.

Son père était mort, sa mère aussi, et il s’était présenté à Chreagach Mhor en tant que parent pauvre cherchant l’asile.

Le dos bien droit et l’énorme épée de son père, marquée par les batailles, passée à la ceinture, il avait répondu à toutes les questions du MacKinnon sans verser une larme, même s’il n’aurait rien aimé de plus que de prendre ses jambes à son cou pour aller se réfugier dans un endroit isolé où il aurait pu panser son cœur ensanglanté.

Malgré l’accueil chaleureux du MacKinnon, Broc savait qu’il ne se sentirait jamais comme un membre à part entière de ce clan. Sa propre tribu avait été décimée, leurs terres rasées, et devant le laird des MacKinnon, il se sentait présentement comme un mendiant.

— Ce garçon est le bienvenu parmi nous, assura le chef à celle qui escortait Broc. La famille de mon épouse aura toujours sa place en notre sein et je le protégerai comme l’un des miens.

La vieille femme qui l’avait amené ici en pleura de gratitude.

— Soyez loué, Messire !

D’aussi loin que remontaient les souvenirs de Broc, la vieille Alma avait officié à presque toutes les naissances du clan MacEanraig. Elle aussi venait de perdre sa maison et sa famille, mais Broc savait qu’elle ne resterait pas à la charge du MacKinnon. Non, Alma retournerait déblayer les cendres de leur village calciné. Elle enterrerait toutes les pauvres âmes qu’elle avait aidé à mettre au monde, puis elle resterait pour entretenir leurs tombes.

— Dieu récompensera cet acte de bonté ! dit-elle au MacKinnon.

Chreagach Mhor se targuait d’être le seul donjon de pierre de toute la Scotia. Son laird ressemblait davantage à un roi qu’à un simple chef de clan, mais son attitude était loin d’être impérieuse lorsqu’il répondit à cette bénédiction emplie de chagrin. Il leur sourit à tous les deux depuis son siège sur l’estrade. Son fils unique, Iain, était assis sur ses genoux, et les doigts du MacKinnon étaient passés dans les cheveux du garçon. La gorge de Broc se serra en les voyant ainsi, mais il ne se détourna pas.

Il rencontra de front le regard de l’enfant.

— Il y aura également une couche bien chaude pour vous si vous choisissez de rester, dit l’aîné MacKinnon à Alma. Nous avons assez de place, si ce n’est dans le donjon, alors certainement ailleurs. Nous vous accueillerons à bras ouverts.

— Non, Messire, dit Alma en secouant la tête. Mais vous avez toute ma gratitude. Je suis vieille et ma place est auprès de mon époux.

Ses yeux se remplirent à nouveau de larmes.

Le vieux MacKinnon hocha sobrement la tête, sans rien dire. Il savait, tout comme Broc, que son mari était mort. Seule une poignée d’hommes avaient survécu.

Serrant le pommeau de l’épée de son père, Broc souleva l’épaule pour attraper une grosse larme sur sa tunique. Och, il n’était plus un enfant. Il ne devait pas pleurer. Son devoir était de rester fort, si seulement son cœur pouvait cesser de se tordre si douloureusement. Une autre larme lui échappa, qu’il essuya rapidement.

Ce ne pouvait être que des félons de Sassenachs.

La colère sécha ses larmes.

Il les avait reconnus à l’éclat argenté de leurs armures qui protégeaient leurs corps des jambes jusqu’au sommet du crâne. Leurs heaumes étincelaient comme des miroirs sous le soleil du matin. Aucun Scot ne portait cet accoutrement de lâche. Aucun Scot digne de ce nom n’aurait tué des enfants et des femmes enceintes par simple cupidité. Cela ne se pouvait.

Ces démons au visage pâle s’étaient abattus sur eux et étaient repartis avec la rapidité d’une tempête. Broc avait été trop occupé à faire des ricochets sur le loch pour se battre aux côtés de sa famille. Il avait négligé ses obligations ce matin-là, s’étant éclipsé pour aller jouer, et il regretterait cette décision puérile durant toute sa vie.

Le temps qu’il entende leurs cris, il était trop tard. De loin, il avait d’abord vu les volutes de fumée dans le ciel. Et devant ses yeux, leurs maisons avaient été réduites en cendres. Jamais, de toute sa vie, il n’avait encore ressenti une telle rage. Son père lui avait raconté qu’ils ne s’arrêteraient pas avant que toute la Scotia ne soit sous la gouverne du roi Henri d’Angleterre.

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