Les Dépossédés

Quel dommage qu'Ursula Le Guin soit aussi méconnue en France : ce livre est sans conteste un grand classique de la littérature de SF. Là où la Main gauche de la nuit avait mis un certain temps à me convaincre, j'ai été instantanément happé par les Dépossédés et son personnage principal, attachant et profond dans sa sorte d'innocence.

Le roman réussit haut la main le défi, souvent complétement abandonné par les écrivains ou les réalisateurs, de présenter une utopie ; ici, a priori, une utopie typiquement anarchiste, dont on peut facilement relier les fondements aux propres théories de notre Terre. L'auteur ne tombe pas dans le travers facile de la nuance qui détruit l'utopie, et montre une société réellement plus avancée sur le plan social, malgré des défauts comme le manque de résilience face aux catastrophes, et malgré des aspects au premier abord dystopiques mais dans le roman dénudé de jugements (la question du prénom, par exemple). Elle ne tombe pas non plus dans l'erreur d'en faire un paradis ; dans cette société, la souffrance n'a pas disparue : elle est, d'après la thèse de l'auteur, le lien même entre tous les hommes, ainsi que l'aide mutuelle qui en découle.

Le livre, surtout vers la fin, insiste beaucoup sur les différentes idées de l'auteur, toujours présentées avec intelligence et à travers le monde et les personnages créés par l'auteur. Malgré quelques poncifs assez classiques sur la figure du génie scientifique et des "belles" théories physiques (la physique ne peut pas être par définition belle ! Mais bien sûr, l'auteur s'oppose sciemment à cette idée avec la physique de son monde, mêlée par nature à la philosophie, l'éthique, etc. J'argumenterais que l'on peut -et devrait- introduire ces aspects-là dans notre physique, sans pour autant tomber dans le complexe de Dieu qui voudrait tout donner aux sciences, et donc aux scientifiques), l'auteur trouve toujours quelque chose d'intéressant à dire ou à faire ressentir sur le sujet.

Quel plaisir, par ailleurs, de lire un roman de SF écrit par une femme : pas de sexualisation inutile comme le genre en est gangréné, pas de vision étriquée du sujet. C'est en fait le premier livre où la question de la sexualité m'a parue intéressante : l'auteur décrit, dans un style déchargé de toute sensualité, des rapports sans possessions, sans conséquences et sans tabous, et met en exergue le ridicule et la névrose de nos mœurs occidentales.

Un regret seulement : vers la fin, le roman perd un peu de sa nuance et de son puissant sous-texte, notamment en introduisant un personnage venant de la Terre qui critique avec acerbité notre monde. Que l'auteur ne s'inquiète pas : nous avions compris le propos !

Une remarque aussi sur la nouvelle édition, jonchée par endroits de fautes de frappe. Dommage, j'aimais beaucoup cette réédition et ces belles illustrations.

Les Dépossédés est un livre de SF utilisant intelligemment son genre pour porter des idées philosophiques et sociétales auxquels on peut complétement se retrouver, tout comme son style simple mais équivoque, à la fois touchant et percutant, permet de se voir, d'une façon ou d'une autre, dans son personnage principal universel.

Un roman de SF plein de réflexions scientifiques et philosophiques qui nous font repenser notre quotidien. La plume de l'autrice est poétique et porte le lecteur tout au long de la lecture avec douceur et intelligence.

Le contexte semble poser une critique de nos sociétés humaines, occidentales, capitalistes...

Je n'ai pas lu le reste du cycle, je pense donc que ce roman peu se lire indépendamment du reste, bien que l'on n'aura pas toutes les informations sur les races dont il est question, cependant, sans que cela soit une gêne pour la compréhension.

J'ai eu un énorme coup de cœur pour ce livre, dès sa première page magistrale qui nous parle avec des mots très simples du pouvoir des frontières.

Roman politique et cheminement à la fois intellectuel et éthique d'un héros très touchant, cette lecture fait réfléchir, mais si cérébrale soit-elle, elle ne se prive pas de la chaleur des émotions et des sentiments.

Je suis impressionnée par l'énorme progression de l'autrice depuis les premiers tomes du Cycle de Hain (qui étaient déjà très intéressants) : pas étonnant que ce roman soit devenu un classique ! J'avais envie d'en conserver des extraits à presque toutes les pages, et je sais déjà que j'aurai envie de le relire dans quelques années.

Les chapitres i s'étirent alors qu'ils résument à grands traits (et toujours à l'imparfait ou, pire, au plus-que-parfait) l'existence des personnages pour illustrer des réflexions, du coup un peu pataudes, sur la sociologie, la politique, l'épistémologie, etc. Le plus pénible, je crois, est que tout parait passé au prisme d'une sorte d'angle psychologique assez irritant.

C'est donc, quoique souvent intéressant, très chiant. Chez moi ça a même bizarrement un puissant effet déprimant alors que je ne crains d'habitude ni la noirceur ni le désenchantement. Mais c'est heureusement mieux construit que chez Robinson et surtout, c'est moins long : il faudra que j'essaye les titres de fantasy de Le Guin,

Ce roman est très intéressant, il se rapproche d'un essai sur les types de société. Pas toujours facile à lire et à suivre avec parfois des dialogues obscure il reste cependant une lecture qui fait réfléchir.

La réflexion ou vous emmène ce livre peut même sembler abyssale.

Je recommande cette lecture pour des lecteurs chevronnés ^^

Une utopie. Vous arrête pour faire réflechir. Et peut être même vas vous faire basculez vers un autre bord politique. A voir:)

Shevek est un chercheur en physique qui a grandi sur Anarres. Cette lune vit en vase clos avec un mode de fonctionnement anarchiste en théorie sans gouvernement ni autorité oppressive. Pour partager ses idées, il quitte Anarres pour Urras la planète capitaliste voisine. Ce voyage temporaire est le prétexte pour découvrir les deux systèmes politiques avec beaucoup de finesse et sans langue de bois que ce soit pour décrire ce qui fonctionne et ce qui est problématique. J’ai beaucoup aimé suivre le cheminement de Shevek avec ses différentes prises de conscience lui permettant de prendre une décision éclairée.

Bof, bof. Il n'y a pas d'aventure, pas d'humour, pas de suspense. Le personnage s'ennuie et nous ennuie. On nous raconte son emploi du temps et son monde. Beaucoup de chapitre inutile. Le même livre avec moitié moins de pages ca aurait été très bien.

Le propos de ce livre est super intéressant. Il met de la couleur dans des idéaux politiques, sort du manichéisme habituel. Par contre, j'ai eu beaucoup de mal avec la plume de l'autrice. Néanmoins un paquet d'émotions fortes ont quand même réussi à sortir des lignes pour m'atteindre directement.

Le récit est mené intelligemment, avec une construction originale qui sert réellement l'histoire.L'univers de ce livre est vraiment génial. Il est inspirant à plusieurs titre. J'ai bien aimé les imaginations scientifique et les débats là autour. Cet ouvrage est une référence dans le monde de la science fiction rien que pour l'invention de l'ancible qui permet les communications instantanées d'un bout à l'autre de l'univers.C'est de la SF intelligente, façon 1984, mais en plus léger et moins manichéen, et dans un cadre vraiment futuriste, bien pensé.