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Mon amour règnera sur l'empire des ombres. Sans doute n'y a-t-il pas assez de lumière en ce bas monde pour qu'il voie mon vrai visage, mais le ciel suivant constellera d'étoiles où je saurai briller, où ma pâleur de spectre déploiera des charmes et des beautés insoupçonnables, oui, dans la vie éternelle se goûtent des douceurs que l'on ne peut saisir.
Afficher en entierLa langue allemande serait une langue morte dans sa bouche. Il l'évacuerait dans un mouvement de toux. Peut-être, alors, la vie reprendrait-elle. Mais l'allemand était tenace. Les mots lui coulaient dans la bouche comme du miel, alors que cette langue était devenue le poison de l'univers.
Afficher en entierAdieu la brume enveloppant les sommets des Alpes, les crépuscules froids et immobiles tombant sur le Danube, le faste des hôtels de Vienne, promenades au soir tombant sous les hauts châtaigniers du jardin Waldstein, défilé de belles dans leurs robes de soie, parades au flambeau des hommes en noir avides de sang et de viande morte.
Afficher en entierOui, elle lui importait plus que tout. Sa personne comptait plus que les livres qu'il avait écrits et écrirait, plus que tous les romans jamais publiés.
Afficher en entierL'enjeu était de raconter la clarté et les ténèbres, la guerre et la paix, la grandeur et la décadence. Il y perdait sa santé, un peu de sa raison.
Afficher en entier"Mais son geste jettera l'opprobre sur son nom pour l'éternité. Inutile d'être grand clerc pour imaginer ce qu'on dira de lui. Il a abandonné les êtres dans la douleur, commis un acte de désertion, alors que l'heure est au combat. Il s'est comporté en lâche alors qu'on attendait de lui qu'il se montre exemplaire, héroïque."
Afficher en entier"Bien avant l'exil, avant même que n'éclate la Première Guerre mondiale, aussi loin que remontaient ses souvenirs, les idées noires faisaient le lit de ses pensées. Il n'avait jamais été maître en son monde. Lorsqu'il se revoyait petit garcon, il remarquqit une ombre planant au-dessus de son front. Au fil des années, cette ombre s'était étendue. Maintenant, elle recouvrait le ciel au-dessus de sa tête."
Afficher en entier"Le véronal était leur filtre magique, à eux, les traqués. Le véronal était leur dernier allié. Walter Benjamin avait eu sa fiole, et Ernst Weiss et Erwin Rieger, et tous les anonymes, ses cousins viennois, ses amis de Berlin, dont la dernière volonté était de ne pas tomber vivant entre les mains des nazis, ils s'accrochaient à cette victoire dérisoire sur la barbarie."
Afficher en entier"Il savait que Rio était un nid d'espions allemands.(...) Des noms de personnalité en vue avaient été donnés. Le courrier du matin confirmait qu'il était sur la liste. Serait-il la prochaine victime? On l'avait retrouvé, ici, au bout du monde. Pétropolis n'était encore pas assez loin de Berlin."
Afficher en entier"Le mois prochain sonnerait l'heure de ses soixante ans. Il avait vécu l'essentiel. Il pensait en avoir suffisament vu."
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