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Extrait ajouté par pascale81 2015-10-04T15:30:58+02:00

Le pays où tu peux vivre la tête haute, tu lui donnes tout, tu lui sacrifies tout, même ta propre vie; celui où tu dois vivre la tête basse, tu ne lui donnes rien.

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Extrait ajouté par Didie6 2014-09-13T13:33:29+02:00

Je ne juge pas? Si, je juge, je passe mon temps à juger. Ils m'irritent profondément ceux qui vous demandent, les yeux faussement horrifiés : "Ne seriez-vous pas en train de me juger?" Si, bien sûr, je vous juge, je n'arrête pas de vous juger. Tout être doté d'une conscience à l'obligation de juger. Mais les sentences que je prononce n'affectent pas l'existence des "prévenus". J'accorde mon estime ou je la retire, je dose mon affabilité, je suspends mon amitié en attendant un complément de preuves, je m'éloigne, je me rapproche, je me détourne, j'accorde un sursis, je passe l'éponge -ou je fais semblant. La plupart des intéressés ne s'en rendent même pas compte. Je ne communique pas mes jugements, je ne suis pas un donneur de leçons, l'observation du monde ne suscite chez moi qu-un dialogue intérieur, un interminable dialogue avec moi-même.

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Extrait ajouté par Didie6 2014-09-13T13:33:09+02:00

Tout homme a le droit de partir, c'est son pays qui doit le persuader de rester - quoi qu'en disent les politiques grandiloquents. "Ne te demande pas ce que ton pays peut faire pour toi, demande-toi ce que tu peux faire pour ton pays". Facile à dire quand tu es milliardaire, et que tu viens d'être élu, à 43 ans, président des Etats-Unis d'Amérique! Mais lorsque, dans ton pays, tu ne peux ni travailler, ni te soigner, ni te loger, ni t'instruire, ni voter librement, ni exprimer ton opinion, ni même circuler dans les rues à ta guise, que vaut l'adage de John F. Kennedy? Pas grand-chose! C'est d'abord à ton pays de tenir, envers toi, un certain nombre d'engagements. Que tu y sois considéré comme un citoyen à part entière, que tu n'y subisses ni oppression, ni discrimination, ni privations indues. Ton pays et ses dirigeants ont l'obligation de t'assurer cela; sinon, tu ne leur dois rien. Ni attachement au sol, ni salut au drapeau. Le pays où tu peux vivre la tête haute, tu lui donnes tout, tu lui sacrifies tout, même ta propre vie; celui où tu dois vivre le tête basse, tu ne lui donnes rien. Qu'il s'agisse de ton pays d'accueil ou de ton pays d'origine. La magnanimité appelle la magnanimité, l'indifférence appelle l'indifférence, et le mépris appelle le mépris. Telle est la charte des êtres libres et, pour ma part, je n'en reconnais aucune autre.

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Extrait ajouté par Didie6 2014-09-13T13:32:46+02:00

On parle souvent de l’enchantement des livres. On ne dit pas assez qu’il est double. Il y a l’enchantement de les lire, et il y a celui d’en parler. Tout le charme d’un Borges, c’est qu’on lit les histoires contées tout en rêvant d’autres livres encore, inventés, rêvés, fantasmagoriques. Et l’on a, l’espace de quelques pages, les deux enchantements à la fois.
(...) Tu es avec une étrangère, elle te demande ce que tu es en train de lire, ou bien c’est toi qui le lui demandes, et si vous appartenez l’un et l’autre à l’univers de ceux qui lisent, vous êtes déjà sur le point d’entrer, la main dans la main, dans un paradis partagé. Un livre appelant l’autre, vous connaîtrez ensemble des exploits, des émotions, des idées, des styles, des espérances.

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Extrait ajouté par Didie6 2014-09-13T13:32:28+02:00

J'ai précieusement conservé ces lettres, mais je n'ai pas le souvenir d'y avoir répondu.

S'il était compliqué, à l'époque, de recevoir le courrier du pays, il était bien plus hasardeux encore de l'y faire parvenir. La poste ayant cessé de fonctionner, il fallait recourir aux services d'un voyageur, afin qu'il le transmette de la main à la main. Une mission qui pouvait se révéler périlleuse. Le porteur devait parfois se rendre dans une zone de combats ; et s'il ne voulait pas courir de risques, et qu'il demandait au destinataire de venir chercher son enveloppe lui-même, c'est ce dernier qui se trouvait en danger de mort.

Pour cette raison, on n'écrivait plus à ceux qui étaient restés. On leur téléphonait. Ou, tout au moins, on essayait. Neuf fois sur dix, sans résultat, mais quelquefois, l'appel passait. On se dépêchait alors de dire l'essentiel dès les premières secondes, parce que la ligne pouvait soudain redevenir muette. On se rassurait donc sur la santé des proches ; on notait quelques demandes urgentes - en priorité, les médicaments qu'on ne trouvait plus sur place ; on se disait un mot des lettres qu'on avait reçues, ou qu'on avait envoyées ; on mentionnait les proches qui étaient partis, ou qui s'apprêtaient à partir. Ensuite, si les Parques du téléphone se montraient clémentes et que la ligne n'était pas coupée, on se payait le luxe de parler d'autre chose.

Mourad prétendait que, dans l'une de nos conversations, je lui aurais dit, pour répondre à ses reproches : « Moi je ne suis allé nulle part, c'est le pays qui est parti. » Peut-être bien que je l'ai dit. À l'époque, je le disais parfois, la formule me plaisait. Mais ce n'était qu'une boutade. Bien sûr que c'est moi qui suis parti. J'ai pris la décision de partir comme j'aurais pu prendre la décision de rester.

Tout homme a le droit de partir, c'est son pays qui doit le persuader de rester - quoi qu'en disent les politiques grandiloquents.

Ce qui ne veut pas dire que ce soit ma faute, si faute il y a. Tout homme a le droit de partir, c'est son pays qui doit le persuader de rester - quoi qu'en disent les politiques grandiloquents. « Ne te demande pas ce que ton pays peut faire pour toi, demande-toi ce que tu peux faire pour ton pays. » Facile à dire quand tu es milliardaire, et que tu viens d'être élu, à quarante-trois ans, président des États-Unis d'Amérique ! Mais lorsque, dans ton pays, tu ne peux ni travailler, ni te soigner, ni te loger, ni t'instruire, ni voter librement, ni exprimer ton opinion, ni même circuler dans les rues à ta guise, que vaut l'adage de John F. Kennedy ? Pas grand-chose !

C'est d'abord à ton pays de tenir, envers toi, un certain nombre d'engagements. Que tu y sois considéré comme un citoyen à part entière, que tu n'y subisses ni oppression, ni discrimination, ni privations indues. Ton pays et ses dirigeants ont l'obligation de t'assurer cela ; sinon, tu ne leur dois rien. Ni attachement au sol ni salut au drapeau. Le pays où tu peux vivre la tête haute, tu lui donnes tout, tu lui sacrifies tout, même ta propre vie ; celui où tu dois vivre la tête basse, tu ne lui donnes rien. Qu'il s'agisse de ton pays d'accueil ou de ton pays d'origine. La magnanimité appelle la magnanimité, l'indifférence appelle l'indifférence, et le mépris appelle le mépris. Telle est la charte des êtres libres et, pour ma part, je n'en reconnais aucune autre.

C'est donc moi qui suis parti, de mon plein gré ou presque. Mais je n'avais pas tort en disant à Mourad que le pays était parti, lui aussi, beaucoup plus loin que moi. À Paris, je ne suis, après tout, qu'à cinq heures d'avion de ma ville natale. Ce que j'ai fait avant-hier, j'aurais pu le faire n'importe quel jour au cours des dernières années : prendre, au matin, la décision de revenir au pays, et me retrouver ici le soir même. L'ancien appartement de ma grand-mère a longtemps été à ma disposition, je m'y serais réinstallé, je n'en serais plus reparti. Ni le lendemain, ni le mois suivant, ni même l'année suivante.

Pourquoi n'ai-je jamais sauté le pas ? Parce que le paysage de mon enfance s'est transformé ? Non, ce n'est pas cela, pas du tout. Que le monde d'hier s'estompe est dans l'ordre des choses. Que l'on éprouve à son endroit une certaine nostalgie est également dans l'ordre des choses. De la disparition du passé, on se console facilement ; c'est de la disparition de l'avenir qu'on ne se remet pas. Le pays dont l'absence m'attriste et m'obsède, ce n'est pas celui que j'ai connu dans ma jeunesse, c'est celui dont j'ai rêvé, et qui n'a jamais pu voir le jour.

De la disparition du passé, on se console facilement ; c'est de la disparition de l'avenir qu'on ne se remet pas.

On ne cesse de me répéter que notre Levant est ainsi, qu'il ne changera pas, qu'il y aura toujours des factions, des passe-droits, des dessous-de-table, du népotisme obscène, et que nous n'avons pas d'autre choix que de faire avec. Comme je refuse tout cela, on me taxe d'orgueil et même d'intolérance. Est-ce de l'orgueil que de vouloir que son pays devienne moins archaïque, moins corrompu et moins violent ? Est-ce de l'orgueil ou de l'intolérance que de ne pas vouloir se contenter d'une démocratie approximative et d'une paix civile intermittente ? Si c'est le cas, je revendique mon péché d'orgueil et je maudis leur vertueuse résignation.

Mais ce matin, chez Sémi, je redécouvre la joie charnelle de me sentir sur ma terre natale.

J'écris ces derniers mots comme si j'avais besoin de les réapprendre. Ma terre natale. Mon pays. Ma patrie. Je n'ignore rien de ses travers, mais en ces journées de retrouvailles, je n'ai pas envie de me rappeler sans arrêt que j'y suis seulement de passage, et que j'ai dans la poche mon billet d'avion pour le retour. J'ai besoin de croire que j'y réside pour une période indéterminée, que mon horizon n'est pas encombré de dates ni de contraintes, et que je demeurerai dans cette chambre, dans cette pension de montagne, tout le temps qu'il faudra.

Je sais qu'un moment viendra - dans deux jours, dans deux semaines, dans deux mois - où je me sentirai de nouveau poussé vers la sortie ; soit par le comportement des autres, soit par mes propres impatiences. Pour l'heure, cependant, je m'interdis d'y penser. Je vis, je respire, je me souviens.

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Extrait ajouté par Didie6 2014-09-13T13:32:02+02:00

Nous avons été séparés par la mort avant d'avoir pu nous réconcilier. C'est un peu ma faute, un peu la sienne, et c'est aussi la faute de la mort.

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Extrait ajouté par Hathor13 2014-02-25T08:20:53+01:00

Il n’a pas pu t’attendre.”

La même phrase, mot pour mot. Mais sur un ton différent. Pas de reproche, cette fois. De la tristesse, de la rage, et peut-être, à l’endroit d’Adam, un soupçon de gratitude. Il marmonna une formule convenue.

Suivirent, aux deux bouts de la ligne, quelques secondes de silence. Après quoi la veuve lui dit simplement “Merci !”, comme si elle répondait poliment à ses condoléances. Puis elle s’enquit de l’endroit où il était descendu

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Extrait ajouté par Hathor13 2014-02-25T08:20:32+01:00

Tant que ses mains étaient au repos, son esprit voguait, incapable de dompter les idées ou de construire un raisonnement. Il fallait qu’il se mette à écrire pour que ses pensées s’ordonnent. Réfléchir était pour lui une activité manuelle.

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Extrait ajouté par angele 2012-11-26T14:46:07+01:00

L'essentiel, c'est qu'un siècle calamiteux vient de s'achever, qu'un nouveau siècle commence, qui s'annonce plus calamiteux encore, et que j'aimerais bien savoir à quelle sauce nous allons être mangés.

La plupart des hommes traversent la vie, du berceau jusqu'à la tombe, sans jamais prendre le temps de se demander où va le monde, et de quoi sera fait l'avenir.

Il faut parfois s'élever au-dessus de la vie quotidienne pour se poser les questions essentielles. Je ne m'attends pas à ce que nos amis me révèlent des vérités inouïes, mais j'ai soif de les entendre raconter leurs parcours, réfléchir à voix haute, exprimer leurs espoirs et leurs angoisses.

Parce que les gens ont eu beaucoup d'argent du jour au lendemain, et sans avoir besoin de travailler pour le gagner. Résultat, on a vu se propager une culture de la paresse. Pourquoi devrais-tu te fatiguer, si tu peux payer quelqu'un d'autre pour se fatiguer à ta place ? On se retrouve avec des populations entières de rentiers, et à leur service des populations entières de serviteurs, pour ne pas dire d'esclaves. Tu crois qu'on peut bâtir des nations avec ça ?

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Extrait ajouté par angele 2012-11-23T14:53:35+01:00

De fait, depuis tant d'années, chaque fois qu'on mentionnait devant lui le nom de Mourad et qu'on lui demandait s'il le connaissait, il répondait invariablement "C'est un ancien ami." Souvent ses interlocuteurs supposaient qu'il avait voulu dire un "vieil ami". Mais Adam ne choisissait pas ses mots à la légère. Mourad et lui avaient été amis, puis avaient cessé de l'être. "Ancien ami" était donc, de son point de vue, la seule formulation adéquate.

Je ne suis pas certain qu'il faille pardonner à ceux qui meurent. Ce serait trop simple si, au soir de chaque vie humaine, on remettait les compteurs à zéro ; si la cruauté et l'avidité des uns, la compassion et l'abnégation des autres, étaient benoîtement passés par profits et pertes. Ainsi, ls meurtriers et leurs victimes, les persécuteurs et les persécutés, se retrouveraient également innocents à l'heure de la mort ? Pas pour moi, en tout cas. L'impunité est, de mon point de vue, aussi perverse que l'injustice ; à vrai dire, ce sont les deux faces d'une même monnaie.

Cependant, il y a, à l'heure de la mort, une obligation de décence. Cet instant de basculement doit conserver une dignité si l'on veut demeurer humain. Quel que soit, par ailleurs, le jugement qu'on porte sur le moment et ses actes. Oui, même s'il s'agit du pire des criminels.

De loin, on peut impunément dire non. Sur place, on n'a pas toujours cette liberté.

Je me rendrai donc à son chevet sans ressentiment manifeste, remplirai auprès de lui mon rôle de confesseur laïque, je l'écouterai, je lui tiendrai la main, je lui murmurerai des paroles d'absolution pour qu'il meure la conscience calme.

Nous croyions sincèrement que nos idées pouvaient peser sur le cours des choses.

C'est d'abord à ton pays de tenir, envers toi, un certain nombre d'engagements. Que tu y sois considéré comme un citoyen à part entière, que tu n'y subisses ni oppression, ni discrimination, ni privations indues. Ton pays et ses dirigeants ont l'obligation de t'assurer cela ; sinon, tu ne leur dois rien. […] Qu'il s'agisse de ton pays d'accueil ou de ton pays d'origine. La magnanimité appelle la magnanimité, l'indifférence appelle l'indifférence, et le mépris appelle le mépris. Telle est la charte des êtres libres et, pour ma part, je n'en reconnais aucune autre.

Je ne juge pas ? Si, je juge, je passe mon temps à juger. Ils m'irritent profondément ceux qui vous demandent, les yeux faussement horrifiés : "Ne seriez-vous pas en train de me juger ?" Si, bien sûr je vous juge, je n'arrête pas de vous juger. Tout être doté d'une conscience a l'obligation de juger. Mais les sentences que je prononce n'affectent pas les "prévenus". J'accorde mon estime ou je la retire, je dose mon affabilité, je suspends mon amitié en attendant un complément de preuves, je m'éloigne, je me rapproche, je me détourne, j'accorde un sursis, je passe l'éponge – ou je fais semblant. La plupart des intéressés ne s'en rendent même pas compte. Je ne communique pas mes jugements, je ne suis pas un donneur de leçons, l'observation du monde ne suscite chez moi qu'un dialogue intérieur, un interminable dialogue avec moi-même.

Ainsi, le crime qui consiste à enlever un homme, à le torturer, à l'abattre, puis à jeter son cadavre dans la rue, ne mériterait pas d'être appelé "crapuleux" s'il relève d'une stratégie d'escalade ou d'intimidation ? Une telle complaisance n'est-elle pas intolérable et dégradante ? Tout homme qui en séquestre un autre, qui le torture et l'humilie, mérité d'être qualifié de crapule, qu'il soit un brigand, un militant, un représentant de la loi ou le dirigeant d'un Etat.

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