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Les Diaboliques (Celle qui n'était plus)



Description ajoutée par El_sa 2015-05-04T12:16:10+02:00

Résumé

De l'autre côté du couloir, des pieds glissent sur le parquet de la chambre. Le lustre s'allume. Le bas de la porte du bureau s'éclaire. Elle est derrière, juste derrière, et pourtant, il ne peut y avoir quelqu'un derrière. À travers l'obstacle, ils s'écoutent, le vivant et le mort. Mais de quel côté est le vivant, de quel côté est le mort ?

(Quatrième de couverture)

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Classement en biblio - 68 lecteurs

extrait

(…)

Les paupières de Mireille battirent, une fois, deux fois. Il n’y avait plus qu’un minuscule point de clarté au centre des prunelles, puis cette lueur fut soufflée, et les yeux se fermèrent lentement. Ravinel se passa la main sur la figure, d’un geste brusque, comme un homme qui sent sur sa peau un fil d’araignée. Mireille ne bougeait plus. Entre ses lèvres fardées, apparaissait la ligne nacrée des dents.

Ravinel quitta la chambre, avança en tâtonnant dans le vestibule. La tête lui tournait un peu et il avait, collée sur la rétine, tantôt brillante, tantôt floue, qui se posait partout devant lui, comme un papillon de cauchemar.

Il traversa le jardinet en trois enjambées, tira la grille que Mireille avait laissé entrouverte, et appela à mi-voix :

- Lucienne !

Elle sortit de l’ombre, aussitôt.

- Viens ! dit-il. C’est fait.

Elle le précéda dans la maison.

- Occupe-toi de la baignoire.

Mais il la suivit dans la chambre, ramassa le soulier au passage, et le posa sur la cheminée, à laquelle il dut s’appuyer. Lucienne soulevait les paupières de Mireille, l’une après l’autre. On voyait le globe blanchâtre de l’œil, la prunelle inerte et comme peinte sur la sclérotique. Et Ravinel, fasciné, ne pouvait tourner la tête. Il sentait que chaque geste de Lucienne pénétrait dans sa mémoire, s’y imprimait comme un tatouage horrible. Il avait lu, dans des magazines, des reportages et des articles sur le sérum de vérité. Si la police… Il trembla, joignit les mains, puis, effrayé par ce geste de supplication, les mit derrière son dos. Lucienne guettait le pouls de Mireille attentivement. Ses longs doigts nerveux couraient le long du poignet blanc, comme une bête agile qui cherche l’artère, avant de piquer ou de mordre. Ils s’arrêtèrent, se réunirent. Lucienne, sans bouger, ordonna :

- La baignoire. Vite !

Elle avait pris sa voix de médecin, une voix un peu sèche, qui avait l’habitude d’énoncer des arrêts indiscutables, la voix qui rassurait Ravinel, quand il se plaignait de son cœur. Il se traîna jusqu’au cabinet de toilette, ouvrit le robinet, et l’eau crépita à grand bruit sur le fond de la baignoire. Craintivement, il le referma à demi.

- Eh bien, cria Lucienne, qu’est-ce qui ne va pas ?

Et, comme Ravinel ne répondait pas, elle vint jusqu’au seuil.

- Le bruit, dit-il. On va la réveiller.

Elle ne se donna même pas la peine de répondre mais, en manière de défi, ouvrit tout grand le robinet d’eau froide, puis celui d’eau chaude. Après quoi, elle regagna la chambre. L’eau montait lentement dans la baignoire, une eau un peu verte, traversée de bulles, et une vapeur légère se formait, au-dessus de la surface, se condensait en gouttelettes bien rondes, serrées les unes contre les autres, sur les parois d’émail blanc, sur le mur, et jusque sur la tablette de verre du lavabo. La glace, voilée de brume, ne renvoyait à Ravinel qu’une silhouette brouillée, méconnaissable. Il tâta l’eau, comme s’il se fût agi d’un vrai bain et, tout à coup, se redressa, les tempes battantes. La vérité venait, une fois encore, de le frapper, car c’était bien un coup. Coup de poing et en même temps coup de lumière. Il comprenait ce qu’il était en train de faire et il tremblait des pieds à la tête … Heureusement, cette impression ne dura pas. Il cessa très vite de réaliser qu’il était coupable, lui, Ravinel. Mireille avait bu un somnifère. Une baignoire s’emplissait. Rien de tout cela ne ressemblait à un crime. Rien de tout cela n’était terrible. Il avait versé de l’eau dans un verre, porté sa femme jusqu’au lit … Gestes de tous les jours. Mireille mourrait, pour ainsi dire, par sa propre faute, comme d’une maladie contractée par imprudence. Il n’y avait pas de responsable’. Personne ne la haïssait, cette pauvre Mireille. Elle était bien trop insignifiante … Et pourtant, quand Ravinel fut revenu dans la chambre… C’était une espèce de rêve absurde. Il ne savait plus très bien s’il ne rêvait pas… Non. Il ne rêvait pas… L’eau tombait dans la baignoire lourdement. Le corps était toujours là-bas, sur le lit, et il y avait sur la cheminée un soulier de femme. Lucienne fouillait paisiblement dans le sac à main de Mireille.

- Voyons ! fit Ravinel.

- Je cherche son billet, expliqua Lucienne. Suppose qu’elle ait pris un aller-retour. Il faut tout prévoir… Ma lettre ? Tu lui as reprise ?

- Oui, elle est dans ma poche.

- Brûle-la… Tout de suite. Tu serais capable d’oublier. Prends le cendrier, sur la table de nuit.

Ravinel enflamma le coin de l’enveloppe avec son briquet et ne lâcha la lettre qu’au moment où le feu lui lécha les doigts. Le papier se tordit dans le cendrier, se recroquevilla, bordé de dentelures rougeâtres qui bougeaient.

- Elle n’a parlé à personne de son voyage ?

- À personne.

- Pas même à Germain ?

- Non.

- Passe-moi son soulier.

Il prit le soulier sur la cheminée, et une sorte de sanglot lui gonfla la gorge .

Lucienne chaussa le pied de Mireille, adroitement.

- L’eau, dit-elle. Il doit y en avoir assez.

Ravinel marchait maintenant comme un somnambule. Il ferma les robinets, et le brusque silence l’étourdit. Il vit le reflet de son visage, que déformaient des vagues légères. Un crâne chauve, des sourcils épais, broussailleux, vaguement roux et une moustache en brosse sous le nez drôlement dessiné. Le visage d’un homme énergique, presque brutal. Un simple masque qui trompait les gens d’habitude, qui avait trompé Ravinel lui-même, pendant des années, mais qui n’avait pas abusé Lucienne une seconde.

- Dépêche-toi, lança-t-elle.

Il sursauta et revint près du lit. Lucienne avait soulevé le buste de Mireille, et s’efforçait de lui retirer son manteau. La tête de Mireille ballottait, se renversant sur une épaule, sur l’autre.

- Tiens-la !

Ravinel dut serrer les dents, tandis que Lucienne, avec précision, faisait glisser les manches du vêtement.

- Redresse-la !

Ravinel tenait sa femme contre lui, dans une sorte d’embrassement amoureux qui l’épouvanta. Il la reposa sur l’oreiller, s’essuya les mains, respira bruyamment. Lucienne pliait le manteau avec goût, l’emportait dans la salle à manger, où était resté le chapeau de Mireille. Ravinel dut s’asseoir. Le moment était venu. Impossible, maintenant de penser : « Il est encore temps de s’arrêter, de changer d’avis ! » Cette pensée, à plusieurs reprises, s’était présentée à lui, l’avait même soutenu. Il s’était dit que, peut-être, au dernier moment… Il remettait toujours à plus tard, parce qu’un événement qu’on imagine conserve une fluidité rassurante. On a prise sur lui. Il n’est pas vrai. Cette fois, l’événement était là.

(…)

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Commentaires récents

Argent

c'est là que l'on voit le génie de CLOUZOT faire de la trame de ce roman un chef d'oeuvre ,en transposant TOUT et faire de ce roman un grand moment de cinéma

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Bronze

Ce livre était bien, le suspens est présent jusqu'à la fin mais ce n'est pas le livre que j'ai préféré de ces auteurs.

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Argent

C'est une histoire bien différente que d'autres histoires et rocambolesque. C'est l'histoire de Racines avec l'aide de sa maîtresse Lucienne infirmière a tué Mireille, sa femme pour toucher l'assurance vie de celle-ci. Ils font disparaître le corps.

Je n'ai jamais lu un livre de ce genre. C'est très addictif. Je recommande. Il existe beaucoup de suspense et d'angoisse. On veut toujours savoir la suite, donc très addictif.

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Or

J'ai trouvé ce livre excellent, plein de suspense et d'angoisse, et surtout très bien écrit. Pierre Boileau et Thomas Narcejac ont, comme à leur habitude, très bien mené ce nouveau roman policier d'un genre bien différent, en maintenant ce style qui leur est propre.

Je le recommande vivement !

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Or

Le trio Mireille, Ravinel et Lucienne nous tient bien en haleine jusqu'au bout. Ce n'est pas étonnant qu'un livre comme celui-ci ait inspiré le cinéma. C'est trop bien !

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Or

Fernand Ravinel et sa maîtresse Lucienne, une femme autoritaire, à la forte personnalité, ont décidé de se débarrasser de Mireille, l'épouse de Fernand. Ils veulent toucher l'assurance-vie qu'elle a contractée en faveur de son mari. Lucienne endort la jeune femme. Fernand et elle immergent la malheureuse Mireille dans une baignoire pour la noyer. Le forfait accompli, les deux complices transportent le cadavre et le jettent dans un étang à proximité de la maison. Mais le lendemain le corps a disparu et voilà que Mireille est aperçue partout ! Mieux, elle laisse des messages à son mari ! Celui-ci est fou de terreur… C'est tout simplement génial, et bien fait, comme tous les livres du tandem Boileau-Narcejac... Le même type d'intrigue a inspiré le film de Clouzot, lui aussi, génial.

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Lu aussi

Je n'ai pas trop aimé mais l'écriture est fluide, l'analyse psychologique plutôt fine et le scénario intéressant.

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Bronze

Un livre qui m'a beaucoup surpris ! On se retrouve avec un début sans problème et puis petit à petit, on se demande comment va donc se terminer cette histoire assez bizarre.

Et je dois reconnaître qu'on l'ait pas déçu de la fin. Une fin surprenante certes mais aussi assez ironique.

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Diamant

Très bonne intrigue et le traitement du sujet de l'homosexualité féminine, qui à l'époque de l'écriture de ce roman était encore un sujet tabou, est particulièrement intéressant à analyser. Sans parler du travail effectuer sur l'intrigue policière.

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Or

Livre agréable a lire, l histoire est bien ficele par l auteur les personnages sont tres bien travaille. Beaucoup de suspense nous tiens en halene jusqu a la fin.

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Les chiffres

lecteurs 68
Commentaires 13
extraits 7
Evaluations 15
Note globale 7.67 / 10

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