Ajouter un extrait
Liste des extraits
La mort vous fonce droit dessus telle une monstrueuse locomotive à vapeur, broyant tout sur son passage, et nul n'échappe à ce cataclysme. L'horaire varie, mais votre dépouille finit immanquablement par être chargée à bord du train des enfers. Avant ce dernier voyage vient cependant la vieillesse, et avant elle la force de l'âge, et le jour où l'on fête ses soixante ans. Plus que quiconque, les hommes devraient à ce stade se résigner à attendre leur tour, s'assagir et se ranger, mais certains s'y refusent.
Afficher en entierCette union avait vite tournée au fiasco, après quand même la naissance de deux garçons, lui laissant en souvenir une expérience de première main du corps pulpeux et de l'esprit retors des femmes. Tous deux fascinants à découvrir, surtout le premier, auquel il repensait tous les jours, à l'âge de soixante ans.
Afficher en entierSelon Irja, les masses, il y a deux mille ans, n'avaient rien à envier à celles d'aujourd'hui : un dirigeant au sommet de sa popularité s'était fait huer et clouer en croix sous le coup d'une psychose collective, rien de plus extraordinaire. Dommage que Jésus n'ait pas eu le soutien de troupes armées, au lieu de quelques disciples grassouillets incapables de le protéger, sans compter qu'il y avait de toute évidence un traitre parmi eux, Judas.
Afficher en entierRauno déclara que si les rois mages, il y a deux mille ans avaient trouvé la crèche de Jésus grâce à la seule astrologie, localiser son squelette ne devrait pas présenter de difficultés insurmontables pour des Finlandais.
Afficher en entierCertains considéraient la mort comme un phénomène naturel, mais elle n'était pas de cet avis. Le trépas n'était pas un ami libérateur mais un intrus malvenu, un sinistre huissier de justice dont personne ne pouvait contester les saisies.
Afficher en entierLe conseiller à l'industrie grogna qu'il ne s'agissait en rien d'un incendie volontaire - les scieries avaient tendance à prendre feu au seuil des périodes de crise. C'était de la planification industrielle prospective.
Afficher en entierIl avait retenu de ses difficiles années de jeunesse que les déshérités possédaient un sens de l'honneur particulièrement développé
Afficher en entierIl expliqua que l'exceptionnelle petitesse des doigts de pied d'Irja l'avait amené à se demander s'il était bien raisonnable, tout compte fait, d'épouser une femme qui risquait de transmettre cette particularité à ses enfants et au-delà, jusqu'à la fin des temps, à toute une lignée des Rämekorpi
Afficher en entierPour Rauno Rämekorpi, le chef-d'oeuvre de Dieu (l'homme) était de toute évidence entaché d'un vice de conception. S'il avait dû lui-même s'attaquer à un tel projet, il aurait tout de suite mis le prototype au rebut. L'homme était intrinsèquement obsolète, inconsistant et mal fichu, avec ses deux pieds et son corps glabre. Sa tête était vulnérable, ses mains malhabiles. Il déclara que le point sur lequel l'échec de Dieu était le plus patent était le cerveau de sa créature. L'homme était certes plus intelligent que l'hippopotame, mais même après avoir évolué il demeurait cupide, dépravé, cruel et fourbe -en un mot pitoyable. Aux yeux de Rauno Rämekorpi, un Dieu qui avait si lamentablement échoué ne méritait guère qu'on l'adore.
Afficher en entierSelon Rauno, la bourgeoisie finlandaise avait toujours été plus stupide que les gens ordinaires, et les universitaires encore plus. L'intelligence ne se commandait pas, mais ce qui était inadmissible, c'était d'être à la fois bête et arrogant. Les révoltes naissaient de là.
Afficher en entier