Extraits

« Les femmes ont une manière bien à elles de nous enlever nos illusions et de rabattre nos petites vanités. »

« — Allô ?… C’est toi Robert ?

— Et qui voudrais-tu que ce soit, farceur ?

— Robert, je me trouve rue de la Tranchée dans un bistrot qui s’appelle « Le Poitou ». Viens m’y rejoindre. Si je ne suis pas là, on t’indiquera où me rencontrer.

— Qu’est-ce qui t’arrive encore ?

— On m’a tiré dessus…

— Et on t’a encore manqué ? Je n’aurais jamais cru qu’on soit si maladroit à Poitiers ! J’ai honte pour mes concitoyens ! »

« Je souris en songeant à la tête de mes collègues parisiens s’il leur était donné de me voir, attendant comme un gosse de vingt ans, dans un endroit désert, une femme à laquelle je demeurais stupidement fidèle. Ils m’auraient cruellement moqué car les hommes raillent toujours ce qu’ils ne comprennent pas et qui, de ce fait, leur paraît scandaleux. »

« — Guillaume… Madeleine m’a tout avoué.

— À quel propos ?

— Brouage.

— Ah…

— Vous êtes fâché ?

— Peiné seulement… C’était notre secret.

— Madeleine n’a que moi à qui se confier. Je sais que vous l’aimez et je sais qu’elle vous aime…

— Ça ne vous avance guère.

— Parce que vous n’avez de courage ni l’un ni l’autre !

— Que devrions-nous donc faire, à votre avis ?

— Partir.

— Ensemble ?

— Evidemment !

— Vous êtes pour les solutions radicales ! »

« — Tu n’es pas fou de me réveiller à l’aube ?

— À Paris, vous placez l’aube assez tard… Il est 8 h 15.

— Ce n’est pas une raison !

— Si ! »

Bien des gens s'imaginent, par suites de lectures stupides, que les agents des services spéciaux sont tous obligatoirement des brutes se complaisant dans la bagarre et la souffrance. Cela ne tient pas debout et la plupart d'entre nous sont de très bon pères de famille, n'en déplaise à M. Dumolard, de loyaux époux qui, revenus de missions pas toujours dangereuses, ne pensent qu'à chausser leurs pantoufles.