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Extrait ajouté par Thyda 2015-11-22T19:43:17+01:00

« — Eh bien, puisque tu refuses de quitter cette chambre, je passe dans la pièce voisine, annonça-t-elle. Ne me suis pas, Isidore n’a sûrement pas terminé sa toilette.

Sur ce, elle ouvrit la porte de communication, qu’elle prit soin de refermer derrière elle et de verrouiller.

Isidore était encore couchée, on n’apercevait d’elle qu’un amas de boucles.

— Que se passe-t-il ? s’enquit-elle d’une voix ensommeillée.

Elle émergea brusquement de sous les couvertures.

— Il y a un rat dans votre chambre ? 

— Pas exactement.

À cet instant, des poings furieux martelèrent le battant.

— Harriet, ouvre cette porte, rugit Jem.

Isidore se laissa retomber sur ses oreillers.

— Oh, Harriet !

— Tu vas m’épouser ! tonna Jem. Ce que tu sais parfaitement !

Harriet en eut un hoquet de stupéfaction.

— Non, je ne t’épouserai pas. Merci néanmoins de me le proposer.

— Lord Strange vient de vous demander en mariage, souffla Isidore, sidérée.

— Et j’ai refusé.

Le cœur de Harriet battait cependant la chamade. C’était la première fois qu’un homme lui faisait une telle demande de son propre chef. Benjamin s’en était abstenu, confiant ce soin à son père qui en avait discuté avec le père de Harriet, lequel avait accepté sans daigner consulter sa fille.

— Mais pourquoi ? chuchota Isidore. Je ne voudrais pas paraître vénale, mais au cas où vous l’auriez oublié, je vous rappelle qu’il est honteusement riche. Et séduisant.

Dans la chambre voisine, Jem trépignait.

— Ouvre cette maudite porte, Harriet, ou je l’enfonce !

Isidore poussa un petit cri de frayeur.

— Obéissez, Harriet. Qu’attendez-vous ?

— J’aimerais voir s’il en est capable.

Un coup de boutoir ébranla le battant, le chambranle trembla et émit de sinistres craquements.

— Il en est capable, applaudit Isidore qui était à présent assise dans son lit, sa luxuriante chevelure ruisselant sur ses épaules. Comme c’est excitant ! Et tellement romantique ! Je rêverais que mon époux fantôme démolisse une porte pour mes beaux yeux. »

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Extrait ajouté par Gruvioler 2016-03-25T03:49:28+01:00

« — Je dois faire mes bagages, lui annonça-t-elle à l’aube. Et toi, tu dois quitter cette chambre. Lucille sera là d’un instant à l’autre, si elle te surprend ici, elle poussera un hurlement qui réveillera toute la maisonnée.

— Non, je ne pars pas.

Harriet avait déjà vu cette expression-là sur le visage d’un homme. C’était la mine butée qu’affichait Benjamin quand il venait de commencer une partie d’échecs et qu’elle l’avertissait qu’elle souhaitait rentrer. L’air qu’avait aussi son père quand son épouse, avant un bal, exigeait qu’il porte les souliers à talons ornés d’une boucle ouvragée dont il avait une sainte horreur.

— Toi non plus, tu ne pars pas, ajouta-t-il d’un ton catégorique. Si tu y tiens, je ferai escorter ton amie la duchesse de Cosway par six cavaliers qui assureront sa sécurité. Au besoin, je chargerai tous mes domestiques de l’accompagner jusque chez elle.

Il lui pinça le nez.

— Mais toi, Harry, je te garde.

Elle eut l’impression qu’une bulle de joie gonflait dans son cœur.

— Je ne peux pas rester ici éternellement. J’ai des obligations.

— Ton mari est mort, ma femme aussi. Toi et moi n’avons aucune raison de sortir de ce lit. Tu n’as pas d’enfants, n’est-ce pas ?

— Non je n’en ai pas.

— Harriet, tu crois vraiment que tu vas me quitter et retourner chez toi, où que ce soit ?

Elle le dévisagea, interloquée.

— Bien sûr que je le crois.

— Eh bien, tu as tort. »

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Extrait ajouté par Thyda 2015-11-22T19:45:17+01:00

« — Quelle est cette tenue ? s’étonna-t-il.

— Mon habit d’amazone, papa. Mais j’ai dessous un jupon de soie. Je trouve ce rose très joyeux sous la serge noire, dit-elle en tournoyant. Et regardez… j’ai épinglé trois roses au col, pour rappeler le jupon.

— Qu’en pense ta gouvernante ?

— Nous ne nous sommes pas vues aujourd’hui, avoua Eugenia avec réticence. Elle est amoureuse, vous savez.

— Non, je l’ignorais. Et de qui est-elle éprise ?

— Elle l’a été longtemps de vous, papa.

Jem fronça les sourcils.

— De moi ?

— Je crois qu’elle a vu trop de pièces de théâtre. Elle était persuadée que vous vous intéresseriez à elle et que, du coup, je cesserais d’être une pauvre orpheline. J’ai beau lui répéter que, n’ayant jamais connu ma mère, je ne souffre pas de ne pas en avoir une, elle n’en démord pas. 

« Jem plaignit la gouvernante. Eugenia et son indécrottable sens pratique avait démoli plus d’un rêve, notamment celui du spectaculaire plancher escamotable de son père.

— Elle a toutefois fini par comprendre que vous ne la remarqueriez jamais, ajouta Eugenia.

— Mais je la remarque, protesta-t-il. Tu n’es pas de cet avis ?

— Elle s’est absentée dix jours, et vous ne vous en êtes même pas rendu compte. Répondez donc à cette question : de quelle couleur sont ses cheveux ?

— Les cheveux de Mlle Warren ? murmura-t-il, perplexe.

— Je crois que vous ne l’avez jamais vraiment vue.

— Bien sûr que si, Eugenia ! se récria-t-il, car il se sentait coupable, à présent. Je l’ai engagée, je te le rappelle. Et il nous est arrivé à plusieurs reprises de discuter de tes progrès en français et en mathématiques.

— Elle déteste les mathématiques. Elle est forcée de les apprendre en même temps que moi, et elle n’est pas très douée.

— Pourquoi ne m’as-tu pas prévenu qu’elle était partie dix jours ?

— J’ai estimé que des vacances me seraient profitables, répondit tranquillement Eugenia. J’aurais fini par vous en informer, papa, mais cela n’a pas été nécessaire, puisqu’elle est revenue. Et maintenant, elle est amoureuse d’un valet de pied.

— Lequel ?

— Celui qui a des sourcils en broussaille, répondit Eugenia en s’appuyant contre son épaule. »

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Extrait ajouté par Gruvioler 2016-03-25T01:35:21+01:00

« Le jeune palefrenier au nez criblé de taches de son se tenait tout près de Bess, la pouliche. Comme il paraissait vraiment gentil, Harriet abdiqua toute prétention à la dignité.

— Je ne sais pas si je pourrai descendre de cet animal.

Il jeta un regard circulaire. L’autre palefrenier était rentré dans les écuries. Il n’y avait personne à proximité.

— Faites passer la jambe droite par-dessus son dos, mademoiselle.

— Que… pardon ? articula-t-elle, affolée.

— Je garderai le secret, la rassura-t-il avec un sourire espiègle.

Elle suivit ses directives, poussa une exclamation :

— Aïe ! Mais je… comment avez-vous deviné ?

— Lord Strange a pas dû bien vous observer. Vous montez à cheval comme mes sœurs. Il faut se caler solidement dans les étriers, serrer les genoux et se décoller un peu de la selle.

Tendant les bras, il l’aida à mettre pied à terre.

— Merci ! murmura-t-elle. Je vous donnerais volontiers une livre, mais je ne peux pas me promener avec un réticule et je ne sais pas où ranger l’argent.

Il se mit à rire.

— Les hommes ont des poches cousues sur l’envers de leurs vêtements. Vous les trouverez. En tout cas, je suis content que vous soyez pas tombée sur les fesses. Oh, fit-il en rougissant, excusez cette familiarité, mademoiselle.

— Vous êtes tout pardonné, assura-t-elle avec un sourire. Comment vous appelez-vous ?

— Nick. Je m’arrangerai pour être là aussi demain matin.

— Merci ! souffla-t-elle.

Et, avec un dernier sourire au serviable palefrenier, elle regagna le château en traînant la patte.

Il était à craindre qu’à ce rythme-là, elle finisse infirme. »

Extrait de: James Eloisa. « Lady Harriet. » iBooks.

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Extrait ajouté par Gruvioler 2016-03-25T01:46:51+01:00

« Cette fois, quand Jem attaqua, son adversaire réussit non seulement à rester en position mais à donner un coup sec sur sa lame. La pointe de son fleuret déchira la chemise de Jem dont l’arme tomba sur le sol.

— Sacrebleu !

Cope s’approcha tranquillement pour examiner la goutte de sang qui perlait sur le bras de Jem.

— Désolé. Nous aurions peut-être dû moucheter les fleurets.

Jem grogna. Le jeune insolent souriait de toutes ses dents.

— Vous aviez raison, milord, la souplesse du poignet est bien plus efficace que la force. Je propose de raccompagner votre père, mademoiselle Eugenia. Il a besoin de soins.

— Je crois que ce n’est pas grave, papa, décréta la fillette qui s’était précipitée vers son père. La plaie ne saigne déjà plus. Il vous faut être plus prudent, monsieur Cope. Mon père est beaucoup plus vieux que vous.

Magnifique, pesta Jem. Voilà qu’il passait à présent pour une antiquité.

Furieux, il sortit à grands pas de la galerie. »

Extrait de: James Eloisa. « Lady Harriet. » iBooks.

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Extrait ajouté par Gruvioler 2016-03-24T23:35:47+01:00

« — J’ai rencontré lady Cosway à plusieurs reprises, rappela Jemma. C’est une maîtresse femme, le roi lui-même ne s’aviserait pas de lui refuser quoi que ce soit. Si j’étais vous, je miserais sur elle pour mater mon mari.

— C’est bien mon intention. Je compte sur elle pour mesurer l’ampleur du scandale et contraindre Cosway à revenir.

— Depuis combien de temps a-t-il quitté l’Angleterre ? s’enquit Harriet.

— Dix-huit ans ! Vous imaginez ? J’aurais des raisons de divorcer.

— Notamment pour non-consommation du mariage, intervint Villiers.

— Oui, mais je ne suis pas stupide. Le titre de duchesse me sied à ravir, il me flatte le teint. Il m’a permis de voyager sur le continent, de rendre visite à Jemma quand elle était à Paris, et de séjourner longuement dans la ville que je préfère entre toutes : Venise. Mais à présent, je désire vivre ma vie de femme adulte. Je n’en peux plus de cet entre-deux !

Harriet tressaillit. C’était comme si Isidore exprimait à voix haute ce qui la tourmentait en secret.

— Pour être parfaitement et brutalement sincère, reprit Isidore, j’en ai assez de dormir seule. Si Cosway s’avère odieux et infréquentable, eh bien, je le quitterai pour retourner en Italie. Mais au moins je serai délivrée de cette virginité talismanique qui m’est devenue insupportable. Et j’aurai peut-être un enfant.

Harriet faillit s’étrangler, Villiers arqua les sourcils.

— Ai-je bien entendu le mot « virginité » ?

— Isidore, vous faites de la provocation, gronda Jemma en lui tendant un cordial dans un ravissant verre à pied couleur rubis. Vous voulez nous choquer. Vous avez réussi, vilaine. Je suis épouvantablement offusquée, par conséquent, vous pouvez changer de sujet.

— La virginité est pour une femme son bien le plus précieux, déclara doctement Villiers qui n’avait pas du tout l’air offusqué.

— Quelle absurdité ! riposta Jemma. Puisque nous en sommes aux confidences, permettez-moi de dire qu’une vierge sans cervelle est une créature inutile.

— Mais une vierge qui a de l’esprit vaut tous les diamants du monde, insista Villiers.

— Sans vouloir me vanter, j’ai aussi certains atouts physiques, déclara Isidore.

— Ah, la vanité féminine ! ironisa Villiers. Je présume que vous comptez faire comprendre à votre époux que vous êtes disposée à lui pondre un héritier.

— Ou, plus exactement, à le faire comprendre à sa mère, corrigea Jemma. Car si Cosway était préoccupé par l’avenir de son duché, il serait rentré en Angleterre depuis des lustres.

— Vous projetez vraiment de perdre votre virginité ? interrogea Harriet d’une toute petite voix.

Elle était fascinée par cette jeune femme qui s’efforçait de trouver un remède à sa solitude, avec un courage dont elle-même était cruellement dépourvue. Isidore n’était pas du genre à rester dans son coin, un soir de bal costumé, pour arroser de larmes une oie empaillée.

— Je n’ai pas encore pris ma décision, répondit Isidore d’un ton léger. Tout dépendra du temps qu’il faudra à mon mari pour revenir. Mais j’ai besoin d’un homme qui fasse l’affaire.

— Pour vous rendre mère ? susurra Villiers, goguenard. Je dois dire que cette discussion me passionne. Je n’ai jamais vu quelqu’un organiser un adultère avec un tel sang-froid. 

— Je parlais de sa capacité à déclencher un scandale, rectifia Isidore. Un homme comme vous, Villiers. Si je m’affichais avec vous, la nouvelle parviendrait en Afrique à la vitesse de l’éclair. Je vous pose la question, ma chère Harriet : y a-t-il dans ce pays un personnage plus scandaleux que notre cher Villiers ?

— Oh, Villiers ne l’est pas tant que cela ! objecta Harriet.

Celui-ci battit des paupières.

— Vous me surprenez, duchesse. Franchement.

— Je ne vois pas pourquoi. Vous n’avez jamais vraiment outrepassé les limites de la bienséance.

— Vous oubliez que j’ai des enfants illégitimes, rétorqua Villiers, blessé.

— Quel aristocrate n’en a pas ?

— Maintenant vous m’accablez, duchesse. Je suis donc tristement banal. Mon orgueil en prend un fameux coup.

— Dans la haute société, il n’y a pas d’hommes qui sortent véritablement du lot.

— De mieux en mieux, marmonna Villiers.

— Alors selon vous, qui arrive en tête du classement ? insista Isidore.

— Lord Strange, indéniablement, répondit Harriet. »

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Extrait ajouté par Gruvioler 2016-03-25T02:06:54+01:00

« — Décidément, vous êtes le pire des cavaliers, déclara-t-il. Pourtant vous avez de l’instinct, à votre façon un peu casse-cou. Votre mère ne vous autorisait pas à monter ?

— Elle ne…

Harriet se mordit la langue. Villiers l’avait nantie d’une mère malade vivant cloîtrée au fin fond de la campagne.

— Elle a peur des chevaux. Que dois-je faire des rênes ?

— Laissez-les pendre. Mes bêtes sont bien dressées, elles vont nous attendre.

Harriet obéit, et recula d’un pas. Sa jument, qui n’était pas sotte, décréta aussitôt qu’elle serait beaucoup mieux à l’écurie, bien au chaud. Elle s’en fut donc rejoindre sa stalle.

À toute allure.

Harriet ne fit aucun commentaire. La tête haute, elle entra dans la tour, tandis que, derrière elle, Strange débitait un chapelet de jurons particulièrement fleuris. »

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Extrait ajouté par Gruvioler 2016-03-25T01:39:38+01:00

« — Et que fait M. Cope dans la vie ? s’enquit Eugenia avec curiosité.

— Rien, comme la plupart des hommes.

— Dans ce cas, je suis bien contente de ne pas être un homme.

— Tu sais, les femmes en font encore moins.

— Moins que rien, c’est impossible, objecta-t-elle avec son implacable logique.

— Je voulais dire qu’elles s’affairent essentiellement à se trouver des passe-temps.

— Vous êtes très cynique, papa. Moi, j’ai pu observer que de nombreuses femmes travaillaient dur. Hannah, par exemple. Elle est à la tâche de l’aube jusqu’au coucher du soleil, et même après. Savez-vous que le blanchissage de la dentelle se fait en neuf étapes ? Je vous laisse imaginer combien d’heures il faut pour en venir à bout. Or la plupart de mes robes sont bordées de dentelle, comme d’ailleurs vos chemises.

— Je ne parlais pas des domestiques.

— Mais ce sont aussi des femmes, papa. Et elles ont beaucoup de courage. Je crois que ce sont les blanchisseuses qui accomplissent le travail le plus pénible. Rendez-vous compte qu’elles doivent porter d’énormes baquets pleins d’eau et remuer des ballots de linge mouillé. Quelquefois, j’ai honte de les regarder faire. »

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Extrait ajouté par Gruvioler 2016-03-24T13:04:00+01:00

« — En fait, je suis pas vraiment mariée avec Avery Mosley.

Celui-ci, à la table des plaignants, sursauta.

— Figurez-vous que j’étais déjà plus libre quand j’ai épousé Avery, poursuivit Loveday. Et l’Irlandais qui nous a mariés, il m’a dit en privé que, bon, il nous bénissait mais que c’était pas un vrai mariage.

Sans doute Avery en tomba-t-il de son siège, cependant Loveday ne le vit pas : elle regardait fixement la duchesse.

— C’est mon père qui m’a choisi mon premier mari. J’avais douze ans.

— Douze ans !

La duchesse paraissant quelque peu choquée, Loveday tenta de justifier la chose.

— J’étais formée, voyez, j’avais tout ce qu’il fallait, et puis, franchement, c’était pas si terrible.

— Et comment s’appelait ce monsieur ?

— M. Buckley. Mais il est mort et après, j’ai épousé Harold Eccles.

— Qui lui aussi est décédé ? s’enquit la duchesse d’un ton plein d’espoir.

— Ah, pas du tout ! Il a bon pied bon œil, le Harold. Il est en prison pour dettes, je lui rends toujours visite quand je suis à Londres. Ça fait onze ans qu’il croupit là-bas. À cause d’un manteau et d’un ruban de chapeau qu’il a pas pu payer. Du coup, je me suis mariée avec…

Loveday s’interrompit, fouillant dans sa mémoire.

— … oui, avec M. Giovanni Battista. Un Italien qui avait promis de m’emmener loin d’ici. Eh ben, il m’a offert une paire de gants, et il a fichu le camp.

— C’est donc là que M. Mosley entre en scène ?

Loveday opina du bonnet.

— J’aurais pas dû, je le reconnais. Mais je savais pas quoi faire, et lui, il m’a fait sa demande. Et après, ben… il est parti.

— Vous étiez donc dans une situation difficile. Si je comprends bien, votre premier époux est décédé, le deuxième est en prison, le troisième en Italie, votre quatrième mariage n’en était pas vraiment un, et le cinquième…

— J’avais personne pour s’occuper de moi et des marmots, vu que depuis l’Italien mon père me cause plus. »

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