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Liste des extraits

** Extrait offert par Terri Brisbin **

Chapitre 1

Le contact d’une langue chaude sur son menton tira brusquement William du sommeil. Il n’aurait pas cru pouvoir dormir ainsi, aussi profondément. Repoussant la tête du lévrier qui cherchait à le lécher encore, il se tourna vers l’inconnue. Elle était là, parfaitement immobile. Pendant un instant, il crut qu’elle avait fini par perdre le courageux combat qu’elle menait contre la mort depuis une quinzaine de jours. De l’endroit où il se trouvait, près de la porte d’entrée, il ne pouvait voir si elle respirait ou non.

Il se leva d’un bond et s’approcha d’elle. L’une de ses joues portant encore un large hématome, il posa délicatement le revers de sa main sur l’autre et sourit en constatant que sa peau était fraîche. La terrible fièvre qui la dévorait depuis des jours était enfin retombée.

Elle émit un léger soupir, laissant espérer ainsi qu’elle serait sans doute bientôt tirée d’affaire. Il regarda un moment le drap se soulever doucement au rythme de sa respiration. Il n’ignorait pas qu’elle souffrirait encore pendant des jours et qu’il se passerait sans doute des semaines avant qu’elle ne soit véritablement remise sur pied. Mais, maintenant qu’elle n’avait plus de fièvre, ses chances de rétablissement étaient meilleures que jamais.

Il se pencha sur elle pour vérifier qu’aucune de ses plaies ne s’était rouverte au cours de la nuit — elle faisait parfois des mouvements si brusques qu’il craignait que ses blessures ne se remettent à saigner. Voyant que ce n’était pas le cas, il soupira de soulagement et marmonna une petite prière pour remercier le ciel. Après avoir doucement remonté le drap sur ses épaules, il prit un seau et sortit.

Le chien sur ses talons, il s’engagea dans un sentier creux pour aller jusqu’au ruisseau voisin.

Pour se réveiller tout à fait, il plongea quelques instants la tête dans le courant glacial puis il se sentit enfin prêt à affronter la journée qui commençait. La nuit avait été difficile. La mystérieuse inconnue avait eu un sommeil terriblement agité. Elle était presque devenue violente, donnant des coups et hurlant des mots incompréhensibles. C’était la première fois, depuis son arrivée, qu’elle criait ainsi. Il ignorait si c’était bon signe, mais il ne manquerait pas de le signaler à Wenda lorsqu’elle ferait sa visite quotidienne.

Il tordit sa longue chevelure sombre avant de l’attacher à l’aide d’un lien de cuir. Bien que trois ans aient passé, il ne s’habituait pas à porter les cheveux si longs. Il fallait pourtant bien qu’il s’y résigne, puisque cela lui permettait de passer inaperçu. Quant à son épaisse barbe noire qu’il s’efforçait d’entretenir le moins possible, elle dissimulait bien la large balafre qui lui barrait le cou. Oui, il valait mieux se fondre dans la masse plutôt que d’attirer le regard de quiconque.

Ses ablutions terminées, il emplit son seau d’eau et reprit le chemin de sa chaumière. Avant d’enfiler une tunique propre, il essaierait d’abord de faire avaler à son hôte un peu du bouillon préparé la veille par Wenda. Maintenant qu’elle avait recouvré quelques forces, la tâche devenait beaucoup plus difficile.

Si son accent avait quasiment disparu, il n’était pas parvenu à se défaire des habitudes de propreté acquises lorsqu’il vivait, adolescent, à la cour d’Aliénor d’Aquitaine. Alors que des générations séparaient les nobles de ces lointaines contrées du royaume d’Angleterre de leurs origines françaises, lui n’avait quitté les gens et les lieux qui l’avaient vu naître que depuis quelques années. Cela prendrait beaucoup de temps encore avant qu’il ne perde ses vieilles habitudes…

Il secoua la tête comme pour chasser ces pensées de son esprit et siffla légèrement pour engager son chien à le suivre. Mieux valait penser à autre chose. Ce qui était fait était fait. A quoi bon les regrets ? A quoi bon remuer ce passé auquel il ne pouvait de toute façon rien changer ?

De retour dans sa petite maison, il entreprit de réchauffer un peu de bouillon pour l’inconnue toujours inconsciente. Elle semblait ne pas avoir bougé d’un centimètre depuis qu’il était parti. Il s’approcha de sa couche, et la souleva aussi délicatement qu’il le put afin de se glisser derrière elle. Son corps meurtri reposait maintenant contre le sien, la tête calée sur son épaule.

Il eut toutes les peines du monde à lui faire boire le bouillon chaud sans en mettre partout. Cela prit un temps infini, mais il eut la satisfaction de constater qu’elle en avait absorbé plus que la veille. Ça ne pouvait être qu’un bon signe ; il demanderait à Wenda quand il la verrait.

Mais, diable, comme il se sentait encore mal à l’aise auprès de cette femme ! Il était aussi gêné que lorsqu’il l’avait découverte, deux semaines auparavant, gisant dans une mare de sang à quelques pas de chez lui. Fort heureusement, Wenda lui avait envoyé une jeune fille du village pour rester auprès d’elle et s’en occuper pendant la journée. Cette aide était inestimable à ses yeux, et il était reconnaissant à la guérisseuse de l’avoir si bien assisté jusque-là.

Ce n’était pas le rôle d’un homme de s’occuper de telles choses ! De cela, il était tout à fait certain. Lorsqu’il s’agissait de combattre des hordes de guerriers armés jusqu’aux dents, il se trouvait dans son élément ; prendre soin de cette malheureuse femme était une autre affaire. Avec un peu de chance, elle reviendrait bientôt à elle et on pourrait la transporter chez Wenda ou au château. Il n’aurait plus à s’en charger ! Plus vite elle serait partie, mieux ce serait, ne cessait-il de se répéter. Mais alors, pourquoi, au fond de lui, cette impression tenace qu’il se mentait à lui-même ?

Il ignorait ce qui l’avait guidé jusqu’au petit chemin creux où il l’avait trouvée. Au moment où il avait posé la main sur son front brûlant, elle s’était abandonnée contre lui et il en avait été bouleversé. D’où lui venait cette force avec laquelle elle se cramponnait à la vie, et pourquoi se sentait-il si petit, si impuissant, à côté d’elle ?

Il savait en revanche que lui, William de Séverin, officiellement mort sur le champ de bataille presque trois ans plus tôt, n’était pas étranger au miracle de sa lente guérison.

* * *

Oh ! Cette douleur…

Profonde, fulgurante, comme si les flammes de l’enfer la consumaient de l’intérieur, la laissant vide et sans forces, épuisée.

Au début, elle avait essayé de lutter contre les ténèbres, de s’accrocher au filet de lumière qu’elle entrevoyait parfois, à cette vie qu’elle percevait vaguement autour d’elle. Et puis elle s’était rendu compte qu’il y avait du bon à rester dans l’obscurité, qu’elle s’y sentait en sécurité, dans une sorte d’engourdissement bénéfique. Les vagues d’angoisse qui l’assaillaient refluaient alors lentement. Pendant quelque temps, elle avait donc cherché refuge dans ces ténèbres réconfortantes.

Un jour, pourtant, une voix lui était parvenue. Une voix chaude et bienveillante, qui l’appelait et l’invitait à se battre, à ne pas céder à la tentation du néant. Le ton en était généralement doux et chaleureux, plus puissant parfois, mais cette voix ne la laissait jamais indifférente. Aussi, quand elle eut recouvré assez de forces, la suivit-elle instinctivement et se laissa-t-elle guider vers la lumière.

Elle ignorait combien de temps elle était restée inconsciente. Depuis quand gisait-elle là, entre la vie et la mort ? Elle s’accrocha à cette voix qui était venue la chercher et l’avait soutenue tout du long, lui donnant le courage de vaincre ses appréhensions les plus tenaces.

Au cours de son long combat, elle avait souvent été mue par le désir impérieux de savoir d’où venait cette voix. Elle faisait alors de terribles efforts pour ouvrir les yeux mais, aussitôt, la douleur reprenait le dessus et elle se mettait à gémir. Comprenant alors qu’elle n’avait encore ni la force ni le courage nécessaires pour affronter cette épreuve, elle replongeait doucement dans les ténèbres où elle attendait son heure.

* * *

Venait-elle d’émettre un son ? William s’approcha d’elle et réajusta doucement ses couvertures. A cette époque de l’année, le fond de l’air était encore très frais, et il n’oubliait pas que Wenda lui avait recommandé de veiller à ce que la convalescente reste toujours bien au chaud. Lorsqu’il approcha la lampe de son visage, il ne vit aucun signe indiquant qu’elle allait se réveiller. Sa respiration était parfaitement régulière.

Il ne tenait pas en place et arpentait nerveusement la pièce. Cela faisait déjà trois jours que la fièvre était retombée. Wenda lui avait bien dit que, à partir de ce moment, si elle ne reprenait pas rapidement conscience, c’était signe qu’elle ne s’en sortirait pas. A l’idée qu’elle puisse se laisser dériver lentement vers la mort sans qu’il apprenne jamais de sa bouche ni son nom ni son histoire, il sentait la tristesse l’envahir.

Dans ces moments-là, il se mettait à penser à sa sœur, Catherine. Il avait passé tant de jours et tant de nuits à la veiller, au couvent de Lincoln, alors qu’elle était entre la vie et la mort, craignant à chaque instant qu’elle abandonne le combat !

Les sœurs qui s’occupaient d’elle lui avaient conseillé de lui parler aussi souvent que possible. Alors même que Catherine était inconsciente, elles l’avaient incité à lui raconter les choses les plus triviales, tout ce qui lui passait par la tête et qui pouvait la réconforter. Et il avait suivi leur conseil. Il lui avait parlé du temps de l’insouciance, de cette époque bénie où, enfant, elle grandissait au sein d’une famille aimante et attentionnée, lui rappelant ses rêves et la suppliant de ne pas lâcher prise. Récemment, il avait reçu des lettres du couvent lui indiquant que Catherine allait désormais tout à fait bien.

Il se rendit compte que, chaque soir, avant de trouver le sommeil, il parlait à l’inconnue avec les mêmes intonations, les mêmes mots qu’il avait eus pour sa sœur. Il parlait sans relâche à cette femme, lui enjoignant de lutter pour sa survie.

Pour la première fois depuis près de trois ans, depuis qu’il avait quitté la cour d’Angleterre en se faisant passer pour mort, il s’autorisait à ressentir les choses.

Il était de nouveau dans la vie.

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** Extrait offert par Terri Brisbin **

Prologue

Silloth-sur-Solway, Angleterre, 1198.

— Survivra-t-elle à ses blessures ?

— Peut-être, répondit Wenda. Ou peut-être pas. Son sort n’est plus entre mes mains, maintenant.

William de Séverin, qui répondait désormais au nom de Royce, se tenait près de la cheminée pendant que la vieille guérisseuse du village finissait de recoudre le visage de la femme inconsciente.

Le redoutable guerrier qu’il était, aguerri aux combats et aux tournois, sentit son estomac se nouer comme s’il n’était encore qu’un jeune garçon ignorant les cruautés de la vie. Il ne parvenait pas à comprendre pour quelle raison la vue du sang et de ces points que la vieille faisait avec patience le dérangeait tant. C’en était proprement déconcertant. Agacé, il fit taire son lévrier qui gémissait dans un coin, et s’approcha pour évaluer l’état de l’inconnue.

— Merde…1

Il grimaça à la vue des blessures de la femme. L’une de ses jambes avait été brisée, et elle avait reçu de nombreux coups de poignard, aux bras et aux mains. Certaines entailles semblaient profondes, d’autres plus superficielles. Elle avait dû tenter de se défendre. A en juger par la difficulté qu’elle avait à respirer, elle devait aussi avoir des côtes cassées.

Secouant la tête avec tristesse, il fit mentalement une courte prière car elle était plus près de la tombe qu’il ne l’avait d’abord cru. Maintenant, il comprenait pourquoi Wenda ne pouvait pas se prononcer. Il avait espéré que, une fois qu’elle l’aurait lavée de son sang, elle se montrerait optimiste quant à ses chances de guérison. Malheureusement, ce n’était pas le cas.

— Ne serait-elle pas mieux dans le donjon ou auprès de vous, dans votre cottage ? demanda-t-il.

Les doutes de la guérisseuse l’inquiétaient au plus haut point. Si Wenda elle-même n’était pas sûre que la blessée s’en sortirait, comment pourrait-il garder espoir ?

— Non, Royce. Elle n’y survivrait pas. Dans quelques jours, peut-être…

Elle ne termina pas sa phrase ; c’était inutile.

« Dans quelques jours, peut-être, si elle ne succombe pas à ses blessures », poursuivit William en son for intérieur.

Il regarda Wenda se redresser et sa longue natte grise glisser le long de son épaule. Elle s’étira en se frottant les reins pour se détendre un peu. Elle venait de passer des heures, penchée sur le corps de l’inconnue, à recoudre ses plaies, à soigner ses hématomes et ses os brisés. Lorsqu’il l’avait tirée de son sommeil, elle l’avait suivi sans poser de question. Si elle s’était demandé ce que cet homme solitaire, cet étranger, pouvait bien lui vouloir à une heure aussi avancée de la nuit, elle n’en avait rien laissé paraître. Elle avait simplement pris ses affaires et lui avait emboîté le pas sans mot dire.

Il s’était tenu un peu à l’écart, suffisamment près pour l’assister si nécessaire, mais pas trop pour ne pas la gêner dans son travail.

— Elle aura bientôt de la fièvre, dit-elle sans le regarder en ramassant les linges ensanglantés qui jonchaient le sol pour les jeter dans un panier.

Elle lança un dernier regard à la femme évanouie et secoua la tête.

— Seul un être fou de rage a pu lui faire une chose pareille. Une rage terrible, ajouta-t-elle dans un murmure.

Qui avait pu haïr cette femme à ce point, et pourquoi ? se demanda-t-il. Jusque-là, elle avait réussi à tromper la mort, mais il faudrait du temps avant de savoir si la partie était réellement gagnée.

Après avoir rassemblé ses affaires, Wenda lui fit quelques recommandations. Elle refusa qu’il la raccompagne à cheval jusqu’à sa chaumière et l’assura qu’elle reviendrait bientôt.

William s’assit près de la blessée et s’adossa au mur de pierre pour y passer le reste de la nuit. On n’entendait que les grésillements de la tourbe dans le foyer et la respiration rauque et saccadée de l’inconnue. Le jour se lèverait dans quelques heures à peine, mais ces heures s’annonçaient longues.

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Au début, elle avait essayé de lutter contre les ténèbres, de s'accrocher au filet de lumière qu'elle entrevoyait parfois, à cette vie qu'elle percevait vaguement autour d'elle. Et puis elle s'était rendu compte qu'il y avait du bon à rester dans l'obscurité, qu'elle s'y sentait en sécurité, dans une sorte d'engourdissement bénéfique. Les vagues d'angoisse qui l'assaillaient refluaient alors lentement. Pendant quelques temps, elle avait donc cherché refuge dans ces ténèbres réconfortantes.

Un jour, pourtant, une voix lui était parvenue. Une voix chaude et bienveillante, qui l'appelait et l'invitait à se battre, à ne pas céder à la tentation du néant. Le ton en était généralement doux et chaleureux, plus puissant parfois, mais cette voix ne la laissait jamais indifférente. Aussi, quand elle eut recouvré assez de forces, la suivit-elle instinctivement et se laissa-t-elle guider vers la lumière.

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