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Quand j'ai ouvert mon tiroir pour y prendre une paire de chaussettes, j'ai noté une petite poupée aux allures de singe qui tenait une minuscule pochette de sel et une pierre bleue. Un talisman de plus. Amma les fabriquait quand elle voulait éloigner les mauvais esprits ou la guigne, voire un rhume. Elle en avait placé un au-dessus de la porte du bureau de mon père quand il avait commencé à travailler le dimanche au lieu de fréquenter l'église. Même s'il n'avait jamais écouté le service que d'une oreille distraite, Amma affirmait que le Bon Dieu appréciait que vous vous soyez déplacé. Un mois plus tard, mon père lui avait acheté sur le Net une poupée représentant une sorcière. Amma avait été tellement fâchée que, une semaine durant, elle ne lui avait servi que du porridge froid et du café bouilli.
Afficher en entier"Trois hommes peuvent garder un secret si deux d'entre eux sont morts"
Benjamin Franklin
Afficher en entierJusqu'à quel point un gars pouvait-il être paumé ?
Afficher en entierJe me suis tenu à distance de son crayon à papier n°2 spécialement réservé aux mots croisés, à la mine taillée si pointue qu'elle pouvait vous piquer jusqu'au sang. Ce jour-là, c'était une éventualité dont il valait mieux se méfier.
Afficher en entier- [...] Si ça se trouve, elle partage le même amour que moi pour le classique.
- Le classique, toi ?
De toute sa vie, la seule musique classique que Link avait écoutée avait été celle du cabinet du dentiste.
- Ben les classiques, quoi. Pink Floyd, Black Sabbath, les Stones.
Afficher en entierL'histoire américaine était la seule histoire enseignée à Jackson, l'intitulé était quelque peu redondant. J'allais donc passer une seconde année consécutive à étudier "la guerre de l'Agression yankee" avec le petit père Lee. [...] Lee était l'un des rares profs à me détester. L'an passé, pour relever un défi lancé par Link, j'avais rédigé une dissertation que j'avais appelée "La guerre de l'Agression sudiste". Lee m'avait collé un D. Force est donc de croire qu'il arrivait aux enseignants de lire nos devoirs.
Afficher en entierJe voulais quelqu'un de différent, quelqu'un à qui je pourrais parler d'autre chose que des fêtes ou de qui serait élue reine du bal de Noël. Une fille qui serait futée, drôle. [...]
Je me nourrissais peut-être de chimères. N'empêche, une chimère valait mieux qu'un cauchemar. Même quand le cauchemar portait une jupette de cheerleader.
Afficher en entierÀ mon propos, un petit renseignement rarement divulgué: je passais mon temps à bouquiner. Les livres étaient mon seul moyen de m'évader de Gatlin, même si ces évasions ne duraient pas.
Afficher en entierLes profs, que vous connaissez tous pour les croiser à la messe, avaient décrété dès le jardin d'enfants que vous étiez stupide ou intelligent. Moi, j'étais intelligent parce que mes parents étaient enseignants à la fac. Link était stupide parce qu'il avait déchiré les pages de sa Bible pendant les leçons de catéchisme et qu'il avait vomi lors d'un des spectacles de Noël. Intelligent, j'avais de bonnes notes; stupide, Link en avait de mauvaises. Personne ne s'embêtait à lire nos devoirs, j'imagine. Parfois, j'écrivais n'importe quoi au beau milieu d'une dissertation, juste pour voir si un de mes profs s'en rendrait compte. Peine perdue.
Afficher en entierIl était impossible de fréquenter le bahut sans connaître le train-train quotidien de Gros Lard aussi bien que son propre emploi du temps. Ce jour-là cependant, il nous a adressé un signe nonchalant sans même lever les yeux de la page des sports. Il avait décidé de se montrer généreux.
- La page des sports et un beignet bien gras. Tu sais ce que ça signifie.
- Qu'il nous accorde cinq minutes.
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