Les Enchanteurs/Sublimes créatures, Tome 4 : 19 lunes

J'étais impatiente d'enfin lire ce dernier tome !

Première impression en boutique : déception. Je m'attendais à un nouveau bon pavé comme les trois premiers. Et là... Il me paraît vraiment minuscule. Bref, la déception ne dure pas longtemps puisque qu'à peine sortie je me plonge dans le résumer et souris, impatiente de démarrer la lecture.

Après lecture, mon avis est mitigé. D'un côté, j'ai adoré car la boucle est bouclée, c'est-à-dire que toutes les questions qui restaient en suspend dont réglées d'une manière ou d'une autre (surtout, mon coup de cœur a été qu'elles pensent à enfin nous révélait ce que fabriquait Link à 9 ans dans la cave d'Ethan !). Ensuite, nous retrouvons tous nos personnages favoris avec plaisir, entre autres, Rid, Link, Macon, John, Liv, Reece et d'autres (en particulier une), dont je ne dirais rien pour vous laisser la surprise.

Ce que j'ai un peu moins aimé c'est tout se passe très vite. On a peine le temps de réaliser que quelque chose s'est passé que tout est déjà terminé. En fait, il se passe énormément de choses dans ce tome, peut-être trop car finalement, on se retrouve presque noyés sous les informations. Il fallait, certes, tous ces éléments pour conclure la saga, mais dans ce cas il aurait peut-être fallu l'allonger un peu.

Cela dit, j'ai beaucoup aimé le dénouement de toute cette histoire. Bien que le style des auteurs - que j'aime toujours autant - a été un peu plus épuré, elles n'ont rien laissé au hasard et on trouvé la façon de lier tout ça et de nous offrir une excellente fin - certes peut-être trop rose mais, après tout, qui n'aime pas ça ?

Bref, la fin de cette sage fiche tout de même un sacré coup et ça laisse une étrange sensation lorsqu'avec la page de fin nous réalisons qu'il n'y aura plus de nouveau voyage à Gatlin...

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Oh god, vous n'imaginez même pas le bazar qui règne actuellement dans mon cerveau. Donner ou note ou même chroniquer 19 Lunes va être un exercice assez périlleux, je pense. En parlant de note, regardez donc celle que j'ai attribué à ma lecture : 3,75. Non mais pour que j'utilise un ",75" c'est vraiment qu'il y a un problème. 3,5, c'est pour un roman moyen mais qui m'a plu. 4/5, c'est pour une histoire qui m'a touché mais à laquelle il manque quelque chose. Sauf que 19 Lunes est inclassable dans ces cas-là. Donc 3,75 me semble parfait. Si vous voulez, ce roman est un peu comme une journée où le ciel est chargé de nuages. Soit tout explose et on se laisse envoûter par la tempête, soit le mauvais temps se lève et on reste déçus de voir les premiers rayons du soleil apparaître. On attend constamment quelque chose qui ne vient pas. Et c'est horriblement frustrant. Paradoxalement, j'étais à fleur de peau tout au long de ma lecture, car je savais que ce livre était le dernier de la saga et que j'allai quitter son magnifique univers pour toujours. Je suis complètement largué niveau ressenti, là. Et je n'étais absolument pas préparé à ça. La plupart du temps, lorsque je ressens ce flou artistique sentimental, c'est plutôt bon signe. Très bon signe même. Mais là, pas du tout. C'est carrément l'inverse. Et ça m'embête. Beaucoup.

Dès le départ, j'ai bien senti que tout allait de travers ( ou de traviole, pour parler comme les Sœurs ). Je me suis senti beaucoup plus à l'écart d'Ethan et de Gatlin qu'habituellement. Pourtant, après la conclusion dévastatrice de 18 Lunes, je pensais adhérer immédiatement à ce nouvel opus. Hé bien pas du tout. J'ai, premièrement, eu des problèmes avec le comportement d'Ethan. Peut-être avais-je oublié la manière dont il parlais, mais j'ai trouvé certaines de ses expressions un peu trop... "familières". C'est difficile à expliquer, mais j'ai eu l'impression qu'il avait perdu cinq ans ! Comme si je retrouvais un Ethan moins mûr et moins mature. Cela m'a hautement perturbé, parce que je me souvenais pas avoir ressenti une telle chose en lisant les romans précédents. Ceci m'a mené à une autre constatation, du coup : la traduction m'a énormément gêné. Ok, ce point touchera seulement les lecteurs anglais, mais je tenais à le préciser. D'ailleurs, c'est bien la première fois que je remarque ce problème... Donc pour en arriver là, c'est bien qu'il y a quelque chose qui cloche, n'est-ce pas ?

A l'inverse, nous retrouvons les plumes toujours aussi magnifiques de Kami et Margaret, qui ont su, une nouvelle fois, me charmer et me faire fondre. Le truc, c'est que 19 Lunes n'est qu'une suite de paradoxes, en fait. J'ai détesté certains points mais j'ai adoré leur inverse. Nous retrouvons les expressions enchanteresses des auteures, leurs mots bouleversants et poignants, leur manière si habile et si délicate de transmettre toute une palette de sensations. Je dois bien avouer que me dire que c'était la dernière fois que je lisais les pages de ces auteures ( ensemble, s'entend ) me perturbe et me poignarde le cœur. Kami et Margaret sont des magiciennes - que dis-je, des Enchanteresses - des mots.

Notez que le roman est divisé en trois parties... Et que je me suis "ennuyé" les deux premières. Soit à peu près 300 pages, quand même. Sur un roman qui en possède 456, c'est dire. En effet, la première parti se concentrant sur Ethan, nous ne voyons... Que lui. Lui, lui, lui et encore lui. D'accord, d'autres héros apparaissent de temps en temps, mais nous sommes surtout obligés de voyager aux côtés d'Ethan ( qui, je vous le rappelle, s'exprime étrangement ). Et le pire dans cette partie, ce sont les rebondissements qui nous y attendent. Houlalala, à certains moments je me suis demandé si je devais rire ou pleurer. Non mais franchement, les auteures se sont perdues dans leur intrigue, non ? Parce que nous traversons tellement d'étapes inutiles et réglées trop rapidement que j'ai eu peur que tout le récit soit construit sur ce plan. Sincèrement, trop de sous-intrigues tuent la sous-intrigue. Il y a trop de choses qui se déroulent. Trop de problèmes réglés trop rapidement et bien trop simplement. Trop de trop. On y croit pas une minute. C'est comme si Kami et Margaret avaient voulu transformer Ethan en super-héros. Sauf que la sauce ne prend pas du tout !

La seconde partie se concentre sur Lena. J'ai trouvé ça beaucoup plus divertissant de découvrir son point de vue. On retrouve ainsi un tas de personnages qui m'avait manqué, tel que Ridley, Link, Liv, John, Amma, Marian ou encore Macon. Là je suis dis d'accord. Les évènements qui prennent place de leur côté sont bien plus vrais, bien plus prenants. Mais toujours trop superficiels. Car oui, on devine la fin de l'histoire très très rapidement. Du coup, tout ce qui se passe semble inutile. Sans consistance. Et c'est bien dommage. La troisième partie apporte, elle, quelques surprises et pas mal de révélations, mais pas de grands bouleversements traumatisants, malheureusement.

Revenons-en aux bons côtés de l'histoire. Les auteures ont eu l'intelligence de nous permettre de revoir une ultime fois chaque héros de la saga. Ainsi, la boucle est bouclée. Tous les adieux qui devaient être faits le sont réellement. J'ai adoré cette idée. On sent bien qu'on quitte vraiment un monde construit, développé et parfaitement maîtrisé. J'ai encore l'estomac qui se serre en repensant à tous ces visages familiers que je ne reverrais plus jamais. De même, nous quittons définitivement Gatlin. Et ça, ça m'arrache le cœur. Cette bourgade pluvieuse était devenue une deuxième maison pour moi. Un lieu où, chaque année, je me ressourçais et que j'attendais avec impatience de retrouver. C'est désormais terminé, tout ça. Adieu Gatlin. Nous quittons également Lena et Ethan, et je n'ose encore pas trop penser à la signification de ces au revoir définitifs. J'ai les mains moites moites rien qu'en y songeant, c'est vous dire. Je quitte deux amis de longue date, et je crois que je ne vais pas m'en remettre de sitôt. Adieu Ethan. Adieu Lena. Vous m'avez fait tous les deux rêvé à travers vos formidables aventures.

Le truc, c'est que comme la fin de 19 Lunes ne m'a pas plus enchanté que ça, je ne sais pas trop quoi en penser. Il y a juste eu un énorme retournement de situation qui m'a surpris, mais ça s'arrête là. C'est un sentiment aigre-doux qui s'est emparé de moi en lisant la dernière ligne. Je ne sais si je suis triste parce que j'ai quitté l'univers des Enchanteurs pour toujours, ou parce que la conclusion de la saga m'a laissé un sentiment très mitigé. C'est un peu compliqué, en fait. Un paradoxe, une fois de plus. Des adieux amers. Une conclusion parfaite et imparfaite. Parce qu'elle me plaît, cette fin. Mais j'aurai préféré qu'elle reste secrète jusqu'à ce que je la touche.

En résumé, 19 Lunes est une bonne lecture, mais sans plus. Comme dit plus haut, c'est une journée nuageuse dont on attend un tas de choses, mais pendant laquelle rien n'arrive. Une petite déception alors que les adieux me déchirent. Je me suis posé la question de savoir si le soucis ne venait pas de mon âge. Entre le début et la fin de la saga, quatre années se sont écoulées. Ai-je trop mûri par rapport à l'histoire ? Je ne sais pas mais, en tout cas, j'ai eu l'impression qu'elle me correspondait moins qu'à l'origine. Et ça fait mal de s'en rendre-compte. Je m'aperçois que je n'ai pas envie de terminer cette chronique, parce que cela signifierait que tout est réel. Que je n'ai pas adoré 19 Lunes. Et que je déteste cette idée. Il faudrait tout réécrire et tout recommencer. Mais c'est impossible. Il ne me reste plus qu'à souhaiter tout le bonheur du monde à Ethan et à Lena, à tous les Enchanteurs, amis, êtres qui les entourent et à la ville de Gatlin, bien évidemment. Et je vous souhaite, à vous, d'apprécier plus que moi cette fin parfaite et imparfaite.