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"-Vous voulez dire que nous sommes des djinns, comme dans les Mille et Une Nuits? s'écria John. Ceux qu'on déniche au fond des vieilles lampes à huile, tout ça ?
-Je suis sûre que c'est une blague, répéta Philippa.
-C'est un peu difficile à croire, je sais, en convient Nemrod.
-Un peu beaucoup, oui!
-Toutefois si vous réfléchissez aux étranges événements auxquels vous avez été mêlés depuis votre opération, vous admettrez qu'une explication aussi étrange soit envisageable."
Afficher en entierSe méprenant sur le mot "dons" et croyant qu'il s'agissait de cadeaux, John sentit son coeur faire un bond de saumon sauvage. "Pourtant, ce n'est ni Noël ni notre anniversaire ?" songea-t-il avec joie. Comprenant mieux à quoi son oncle faisait allusion, Philippa craignit qu'il veuille les destiner à une brillante et studieuse carrière universitaire.
La vieille horloge, qui depuis le début du dîner égrenait les secondes avec la régularité d'un métronome, s'arrêta brusquement, plongeant la pièce dans un silence presque palpable. Pour les jumeaux, ce fut comme un mystérieux déclic : ils réalisèrent subitement que leur passé était révolu et qu'ils étaient sur le point d'entamer une nouvelle vie.
Afficher en entierEn descendant l'escalier, ils tombèrent sur un vieillard barbu et chenu, maigre à faire peur, portant une longue tunique blanche et coiffé d'un turban. Sans un mot, il salua les jumeaux en joignant les mains et en inclinant la tête, puis il continua à gravir les marches et disparut par une porte dérobée qu'il referma derrière lui.
Afficher en entierTandis que Nemrod discourait sur les sujets qui lui tenaient à coeur, la Rolls se glissait en douceur dans les rues de Londres, tel un tapis magique superbement carrossé. À travers les vitres teintées, Philippa découvrait la ville avec de grands yeux. Elle lui paraissant beaucoup plus basse et plus étendue que New York. Ici, le ciel existait à part entière, sans avoir à se partager l'espace avec d'immenses tours. En voyant la taille des immeubles du centre-ville, Philippa songea avec joie qu'elle n'aurait pas à s'épuiser dans d'interminables escaliers. Elle s'étonnait aussi de voir autant d'arbres et de petits jardins disséminés ici et là. Et quand elle aperçut son premier bus à deux étages et son premier taxi noir, elle faillit battre des mains comme une gamine de quatre ans.
Afficher en entierCe que l'on a pu désirer à un moment donné s'avère parfois terriblement décevant le jour ou on l'obtient.
Afficher en entier<< - Comme tous les sages et tous les mages vous le diront, il existe trois sortes d'êtres supérieurement intelligents dans l'univers. D'abord les anges, qui sont fait de lumière. Ensuite les humains, qui sont fait de glaise. (...) Mais laissons tomber les humains pour en venir à ce qui nous intéresse, c'est-à-dire la troisième catégorie : les djinns. On les désigne souvent sous la vulgaire appellation de génies mais, parmi les miens, personne ne s'abaisserait à employer ce mot. C'est bon pour les dessins animés, pas pour des gens comme vous et moi. Je vous signale en passant que le pluriel de djinn est "djinni" mais on ne l'emploi jamais du fait de sa désagréable consonance avec le mot "génie". Quoi qu'il en soit, le terme exact est djinn. Et les djinns sont fait de feu. Parfaitement. De feu. >>
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