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Extrait ajouté par Izzie-1 2018-12-31T14:22:13+01:00

« Des juges intègres eussent trouvé compliqués Élisabeth et Paul, plaidé l'hérédité d'une tante folle, d'un père alcoolique. Compliqués, sans doute l'étaient-ils comme la rose, et de tels juges comme la complication. Mariette, simple comme la simplicité, devinait l'invisible. Elle évoluait à l'aise dans ce climat enfantin. Elle ne cherchait pas outre. Elle sentait que l'air de la chambre était plus léger que l'air. Le vice n'y aurait pas résisté davantage que certains microbes à l'altitude. Air pur, alerte, où rien de lourd, de bas, de vil, ne pénétrait. Mariette admettait, protégeait, comme on admet le génie et protège son travail. Or sa simplicité lui communiquait le génie compréhensif capable de respecter le génie créateur de la chambre. Car c'était bien un chef-d'œuvre que créaient ces enfants, un chef-d'œuvre qu'ils étaient, où l'intelligence ne tenait aucune place et qui tirait sa merveille d'être sans orgueil et sans but. »

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Extrait ajouté par wizbiz06 2012-05-09T20:54:53+02:00

Seriez-vous médecin, par hasard ? Non ? Alors partez ! Partirez-vous ? Elle tapait du pied et son œil envoyait un éclair dur. Il battit en retraite. Comme il sortait à reculons et que la salle à manger était sombre, il renversa une chaise. — Idiot ! Idiot ! répétait la petite fille. Ne la ramassez pas, vous en renverseriez une autre. Filez vite ! et surtout ne claquez pas la porte. Sur le palier, Gérard pensa qu’une voiture l’attendait et qu’il n’avait pas dix sous dans sa poche. Il n’osait plus sonner. Élisabeth n’ouvrirait pas ou bien elle croirait ouvrir au docteur et l’accablerait de sarcasmes. Il habitait rue Laffitte, chez un oncle qui l’élevait. Il décida de s’y faire conduire, d’expliquer les circonstances et d’obtenir de son oncle le paiement de la course

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Extrait ajouté par wizbiz06 2012-05-09T20:54:45+02:00

Une voix lointaine interrompit l’apostrophe : — Gérard, mon vieux, disait Paul entre ses lèvres, n’écoute pas cette sale typesse… Elle nous embête. Élisabeth bondit sous l’insulte : — Typesse ! Eh bien, mes types, débrouillez-vous. Soigne-toi tout seul. C’est le comble ! Un idiot qui ne supporte pas les boules de neige, et je suis assez absurde pour me faire de la bile ! « Tenez, Gérard, dit-elle sans transition, regardez. » D’un élan brusque elle envoya sa jambe droite en l’air, plus haut que sa tête. — Voilà deux semaines que je travaille. Elle recommença l’exercice. — Et maintenant sortez ! Filez ! Elle montrait la porte. Gérard hésitait sur le seuil

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Extrait ajouté par wizbiz06 2012-05-09T20:54:35+02:00

Ils traversèrent une salle à manger en contournant la table et entrèrent à droite dans la chambre des enfants. Cette chambre contenait deux lits minuscules, une commode, une cheminée et trois chaises. Entre les deux lits, une porte ouvrait sur un cabinet de toilette-cuisine où l’on pénétrait aussi par le vestibule. Le premier coup d’œil sur la chambre surprenait. Sans les lits, on l’eût prise pour un débarras. Des boîtes, du linge, des serviettes éponge jonchaient le sol. Une carpette montrait sa corde. Au milieu de la cheminée trônait un buste en plâtre sur lequel on avait ajouté à l’encre des yeux et des moustaches ; des punaises fixaient partout des pages de magazines, de journaux, de programmes, représentant des vedettes de films, des boxeurs, des assassins. Élisabeth se frayait une route à grands coups de pied dans les boîtes. Elle jurait. Ils étendirent enfin le malade sur un lit encombré de livres. Gérard raconta la bataille. — C’est trop fort, s’écria Élisabeth. Ces messieurs s’amusent avec des boules de neige pendant que je suis garde-malade, pendant que je soigne ma mère infirme. Ma mère infirme ! criait-elle, contente de ces mots qui lui donnaient de l’importance. – Je soigne ma mère infirme, et vous jouez aux boules de neige. C’est encore vous, je suis sûre, qui avez entraîné Paul, espèce d’idiot 

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Extrait ajouté par wizbiz06 2012-05-09T20:54:28+02:00

La porte s’ouvrit toute grande. Une jeune fille de seize ans parut. Elle ressemblait à Paul ; elle avait les mêmes yeux bleus ombrés de cils noirs, les mêmes joues pâles. Deux ans de plus accusaient certaines lignes, et, sous sa chevelure courte, bouclée, la figure de la sœur cessant d’être une ébauche, rendait celle du frère un peu molle, s’organisait, se hâtait en désordre vers la beauté

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Extrait ajouté par wizbiz06 2012-05-09T20:54:21+02:00

Gérard ne s’illusionnait pas. Le jeu, joué par Paul, était bien autre chose. Des pompes qui passent ne pourraient l’en distraire. Il essaya de reprendre le fil léger, mais il n’était plus temps ; on venait d’arriver. La voiture stoppait devant la porte. Paul sortait de sa torpeur. — Veux-tu qu’on t’aide ? demanda Gérard. C’était inutile ; que Gérard le soutienne, il monterait. Gérard n’avait qu’à descendre d’abord le cartable. Chargé du cartable et de Paul qu’il maintenait par la taille et qui s’accrochait du bras gauche plié autour de son cou, il gravit les marches. Il s’arrêta au premier étage. Une vieille banquette de peluche verte éventrée montrait son crin et ses ressorts. Gérard y déposa son fardeau précieux, s’approcha de la porte de droite et sonna. On entendit des pas, une halte, un silence. – « Élisabeth ! » Le silence continuait. « Élisabeth ! » chuchota Gérard avec force. — Ouvrez ! C’est nous

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Extrait ajouté par wizbiz06 2012-05-09T20:54:15+02:00

Soudain, deux notes plaintives se firent entendre. Elles devinrent déchirantes, humaines, inhumaines, les vitres tremblèrent et le cyclone des pompiers passa. Par les zigzags dessinés dans le givre, Gérard aperçut la base des édifices qui se suivaient et hurlaient, les échelles rouges, les hommes à casque d’or nichés comme des allégories. Le reflet rouge dansait sur le visage de Paul. Gérard crut qu’il s’animait. Après la dernière trombe, il redevint livide et c’est alors que Gérard remarqua que la main qu’il tenait était chaude et que cette chaleur rassurante lui permettait de jouer le jeu. Jeu est un terme fort inexact, mais c’est ainsi que Paul désignait la demi-conscience où les enfants se plongent ; il y était passé maître. Il dominait l’espace et le temps ; il amorçait des rêves, les combinait avec la réalité, savait vivre entre chien et loup, créant en classe un monde où Dargelos l’admirait et obéissait à ses ordres

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Extrait ajouté par wizbiz06 2012-05-09T20:54:08+02:00

Maintenant, il retrouvait le rythme de l’habitude, il veillait Paul ; c’était son poste. Il l’emportait. Tout ce rêve le haussait dans une zone d’extase. Le silence de la voiture, les réverbères, sa mission composaient un charme. Il semblait que la faiblesse de son ami se pétrifiait, prenait une grandeur définitive et que sa propre force trouvait enfin un emploi digne d’elle. Brusquement il pensa qu’il venait d’accuser Dargelos, que la rancune lui avait dicté sa phrase, lui avait fait commettre une injustice. Il revit la loge du concierge, le garçon méprisant qui haussait les épaules, l’œil bleu de Paul, œil de reproche, son effort surhumain pour dire : « Tu es fou ! » et pour disculper le coupable. Il écarta ce fait qui le gênait. Il avait des excuses. Entre les mains de fer de Dargelos une boule de neige pouvait devenir un bloc plus criminel que son canif aux neuf lames. Paul oublierait la chose. Surtout il fallait, coûte que coûte, revenir à cette réalité de l’enfance, réalité grave, héroïque, mystérieuse, que d’humbles détails alimentent et dont l’interrogatoire des grandes personnes dérange brutalement la féerie

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Extrait ajouté par wizbiz06 2012-05-09T20:54:02+02:00

LA voiture roulait lentement sur le sol glacé. Gérard regardait la pauvre tête cahotée de gauche et de droite à l’angle du véhicule. Il la voyait par en dessous, éclairant le coin de sa pâleur. Il devinait mal les yeux clos et ne distinguait que l’ombre des narines et des lèvres autour desquelles restaient prises de petites croûtes de sang. Il murmura : « Paul… » Paul entendait, mais une incroyable lassitude l’empêchait de répondre. Il glissa la main hors de l’entassement des pèlerines et la posa sur la main de Gérard. En face d’un danger de cet ordre, l’enfance se partage entre deux-extrêmes. Ne soupçonnant pas la profondeur où s’ancre la vie et ses puissantes ressources, elle imagine tout de suite le pire ; mais ce pire ne lui semble guère réel à cause de l’impossibilité où elle se trouve d’envisager la mort

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Extrait ajouté par wizbiz06 2012-05-09T20:53:54+02:00

Le censeur voulait accompagner le malade. Il avait déjà fait chercher une voiture qui les attendait lorsque Gérard prétendit que c’était inutile, que la présence du censeur inquiéterait beaucoup la famille et qu’il se chargeait, lui, de ramener le malade à la maison. — Du reste, ajouta-t-il, regardez, Paul reprend des forces. Le censeur ne tenait pas outre mesure à cette promenade. Il neigeait. L’élève habitait rue Montmartre. Il surveilla la mise en voiture et comme il vit que le jeune Gérard enveloppait son condisciple avec son propre cache-nez de laine et sa pèlerine, il estima que ses responsabilités étaient à couvert

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