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Avant-propos

Ce livre est un roman. Une fiction, qui fait avant tout la part belle à l'imaginaire.

Toutefois...

D'abord, l'affaire Fulcanelli - comme on pourrait l'appeler - est bien réelle, et la plupart des événements et des protagonistes que vous rencontrerez dans cette aventure le sont donc aussi. Tout ce qui concerne l'identité de Fulcanelli est authentique et vérifiable. Si vous désirez en découvrir davantage sur ce passionnant sujet, vous pouvez vous rendre sur le site Internet que nous avons créé à cette occasion, et sur lequel se trouvent photos, films et copies de nombreux documents : www.mystere-fulcanelli.com

Ensuite, ce roman est le résultat d'une enquête longue de plusieurs années, qui a débouché sur des découvertes inédites et très étonnantes au sujet de ce qui reste la plus grande énigme de l'ésotérisme moderne. Nous espérons qu'il ouvrira la voie à de nouvelles recherches, afin de confirmer, ou non, ce qui est ici avancé...

1.

L'homme qui pénétra, à la nuit tombée, dans l'église de la Santa Caridad, à Séville, avait toutes les raisons de croire qu'il était seul dans ces murs.

Il se trompait.

A quelques pas des berges du Guadalquivir, l'édifice baroque, nappé du bleu royal que les nuits d'été déposent doucement sur cette partie du globe, se dressait comme un songe dans le silence ténébreux de la cité endormie. La courte nef, coiffée d'une voûte en berceau, était plongée dans une obscurité que seules quelques bougies allumées ici et là, et près de s'éteindre, venaient émailler de leurs dernières vacillations. L'air, à la fraîcheur saisissante, était saturé de l'odeur poudrée des jasmins, un parfum qui, par sa puissance, n'évoquait pas tant les plaines fleuries de Chine que les encens d'une chambre funéraire. Et d'ailleurs, l'homme frissonna.

Après une traversée périlleuse sur les toits, depuis la rue Tomàs de Ibara, il avait cassé un carreau d'un coup de coude dans le bâtiment qui jouxtait l'église, avait attendu un instant pour s'assurer que le fracas n'avait attiré personne, puis était entré par la petite porte située à hauteur de l'autel. La manoeuvre s'était avérée ardue, mais moins risquée que de fracturer l'entrée principale, à la vue d'éventuels noctambules. Le coeur battant, craignant de se faire prendre à chaque nouveau pas, il avait lentement descendu la nef pour rejoindre sans bruit le vestibule.La Mort, dont les plus sinistres allégories occupaient la grande majorité des représentations de l'église, semblait s'être invitée à jamais entre ces hauts murs de pierre, prête à s'abattre sur l'imprudent profanateur.

En d'autres circonstances, sans doute eût-il aimé s'arrêter devant chaque peinture, chaque sculpture, devant le retable de Bernardo Simon de Pineda, flamboyant, les statues de Pedro Roldán, figurant une bouleversante mise au tombeau, les toiles lumineuses de Murillo, les moulures, les colonnes envahies de dorures, les splendeurs cachées dans les niches, et consacrer à chacune de ces oeuvres d'art bien plus de temps que la nuit ne pouvait lui en prêter. Mais, ce soir-là, il n'était venu voir qu'une seule chose.

Un seul trésor, et le plus grand d'entre tous ; celui qui lui livrerait - il n'en doutait plus - la clef d'un mystère qui durait déjà depuis près d'un siècle.

Un tableau de Juan de Valdés Leal.

Les yeux brillants, la bouche entrouverte, il s'approcha, fébrile, de ce panneau haut de plus de deux mètres qui, accroché au-dessus de la porte latérale, semblait garder l'entrée de l'église tel Cerbère celle des enfers. Rapidement, son regard se perdit, envoûté, dans les détails tout droit sortis de l'imagination macabre du peintre espagnol.

(...)

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En regardant le corps sans vie de la sexagénaire, encore ligotée à sa chaise, il avait presque pitié d'elle et des confessions pathétiques qu'elle avait livrées sur son couple. Elle n'était au fond que le reflet pitoyable de ce siècle déshumanisé, désincarné, où les hommes et les femmes n'étaient plus que des marionnettes.

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Il retourna devant sa légendaire bibliothèque et s'empara d'un énorme volume relié, intitulé Index général de l'oeuvre de Fulcanelli, dans lequel deux chercheurs passionnés avaient relevé plus de trente mille termes cités dans les deux ouvrages de l'alchimiste.

Ari eut une expression amusé en voyant qu'il y avait effectivement une entrée pour le mot "Jersey".

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- Je suis désolé mademoiselle, ce n'est pas que vous soyez laide, mais je ne couche jamais avec les filles de plus de trente ans.

La blonde écarquilla les yeux, ne sachant si elle devait rire ou s'offusquer.

- Mais... Euh... J'ai vingt-cinq ans !

- Ah. Dans ce cas, c'est que vous êtes laide...

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- ... Il n'y a rien de tel que le fric et le cul pour détruire même les plus belles histoires d'amitié. C'est dans la nature humaine. C'est darwinien. Les gens sont fondamentalement égoïstes, questions de survie.

- Toi, le premier.

- Moi, je suis un inadapté, Krysztov. Je suis un dommage collatéral du darwinisme. Une espèce en voir d'extinction. Mais je préfère m'éteindre que briller parmi les cons.

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Crouler sous ses livres, c'était comme dormir dans ses draps.

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Il y avait forcément un élément qui lui avait échappé. Une image cachée, un texte encrypté, une anamorphose, invisible sur les reproductions? Il chercha longtemps encore, de plus en plus fébrile, de plus en plus impatient, et puis, soudaine, alors qu'il venait de prendre de nouveau du recul, la chose lui apparut.

Évidente. Inattendue.

Là. En hauteur.

Un sourire illumina son visage.

Oui. C'était ça! C'était forcément ça! Car ce qu'il venait de découvrir, il n'aurait pu le voir sur aucune copie de ce tableau. Comment n'y avait-il pas songé plus tôt?

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Une librairie qui meurt, ce n'est pas une page qui se tourne, c'est un livre qui se ferme, à jamais

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Lola ne pouvait s'empêcher de penser à cet adorable imbécile. Dans l'envie si pressante qu'elle avait de le revoir, elle ne parvenait pas à distinguer ce qui venait de sa détresse actuelle, de sa fragilité momentané, et ce qui émanait d'un peu plus loin. Une chose était sûre : ce dîner avait ravivé des sentiments qu'elle était parvenue, jusqu'ici, à considérer comme révolus et, à cet instant, elle aurait fait n'importe quoi pour être auprès de Mackensie.

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La belle, la traîtresse ne venait pas, et avec son whisky, il avait l'air d'un con. S'il partait maintenant et qu'il la croisait en sortant sur le pas de la porte, il aurait l'air d'un con. S'il partait maintenant et qu'elle arrivait dix minutes plus tard, trouvant place vide, il aurait l'air d'un con. S'il attendait des heures et qu'elle ne venait pas , il aurait l'air d'un con. Et même si elle venait, il aurait l'air d'un con. D'un con qui avait attendu. En somme, dans tous les cas, il était con.

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