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Certes, il avait été obligé d’accepter une position de scout, c’est-à-dire de domestique – d’aucuns disaient d’esclave – d’un étudiant riche.
Afficher en entierAujourd’hui, il pouvait commencer à être fier de lui et espérer en un avenir meilleur.
Aujourd’hui, il était étudiant à Cambridge.
Cambridge… Un rêve inaccessible, la prestigieuse université née au XIIIe siècle, près de la rivière Cam, là où Saxons et Romains s’étaient établis pour fonder Camboritum et Grantebrigge, perdues dans les brumes du passé. Cambridge, la beauté moelleuse des édifices anciens, les illustres collèges de pierre et de brique qui avaient rendu la petite cité célèbre dans le monde entier.
Afficher en entierAprès une brève hésitation, John Garret se dirigea à grands pas vers St. John’s College.
Son cœur battait la chamade. Et si, par mégarde, on jetait son carnet ? Si on le lui volait, si on en déchirait des pages pour lui nuire ? Il accéléra l’allure, se mit à courir. Pour la première fois depuis qu’il était entré à Cambridge, il ne jeta pas le moindre regard au majestueux collège, fondé en 1511 par Lady Margaret Beaufort, mère de Henri VII.
Afficher en entierAu bout de la ligne, rien.
Depuis plus de trois heures il s’acharnait dans sa tentative infructueuse. Son expédition avait été scientifiquement préparée : lecture d’un manuel en deux tomes, achat d’un instrument de qualité supérieure, des vers gras et appétissants pour n’importe quel poisson affamé… En pure perte. « Ni chasseur, ni pêcheur, conclut Higgins, tel est mon lot sur cette terre. »
Afficher en entierAux oreilles attentives résonnaient encore les échos de la grande foire qui, chaque année, à la fin du mois d’août, se tenait sous les auspices de l’hôpital Marie-Madeleine. On y échangeait laine, étain et plomb contre du bois et des vins venus de France et d’Italie. Les étudiants avaient commencé à se réunir entre eux, dans des lodging houses, modestes maisons meublées où ils recueillaient l’enseignement des professeurs qui, passant par là, acceptaient de leur offrir leur science. En ces temps héroïques, pas d’administration centrale, pas de supérieurs hiérarchiques… Rien que le plaisir d’apprendre, indépendamment des écoles religieuses.
Afficher en entier– Nous avons déjà plus d’une demi-heure de retard sur l’horaire prévu, constata Higgins en consultant son oignon.
– Le gouvernement a décidé de distribuer vingt mille montres aux conducteurs des chemins de fer, grommela Scott Marlow qui avait horreur des transports en commun.
Afficher en entierSi l’on se souvenait de la date de 1209 comme marquant la fondation officielle de Cambridge par un groupe d’étudiants, il était hors de question de préciser que la plupart d’entre eux venaient d’Oxford, d’où les avait fait chasser leur comportement fort exubérant. D’ailleurs, Oxford n’existait pas ou bien se trouvait dans un autre pays, si lointain que personne, à Cambridge, n’en avait entendu parler.
Afficher en entierTous les étudiants de Cambridge étaient d’accord pour dire que leurs collèges étaient plus beaux que ceux d’Oxford, dont les grandes cours carrées bordées de galeries cloîtrées finissaient par être ennuyeuses. À Cambridge, au contraire, chaque établissement avait son génie propre et son originalité. Puissants et massifs, mais aussi aériens et élégants, ils étaient les inaltérables bastions de la culture britannique.
Afficher en entier– Je tiens autant que vous à l’honneur des collèges, dit Higgins avec calme.
Sir Caius redressa le menton, choqué.
– Cela m’étonnerait ; à quel titre ?
– À cause de ceci, précisa l’ex-inspecteur-chef, tendant au Maître de Cambridge une photo noir et blanc.
Le puissant personnage éprouva l’une des plus grandes surprises de sa carrière. Comment ne pas reconnaître immédiatement l’un des plus performants équipages de rameurs qui avait permis à Cambridge de triompher de celui d’Oxford, avec dix longueurs d’avance ? À l’avant du bateau, il y avait Duncan Mac Gordon et, comme barreur, un étudiant portant une petite moustache qui était déjà poivre et sel.
Afficher en entier– Cecilia Ambroswell était une jeune femme magnifique. Belle, intelligente, raffinée… Mais aussi impulsive et violente, en certaines occasions. À mon avis, une grande carrière se serait ouverte devant elle ; à condition, bien sûr, qu’elle acceptât de travailler vraiment. C’est sur ce point que le bât blessait.
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