Les enquêtes d'Hugo Delatour, Tome 3 Jeux de morts et de miroirs

Voici un roman policier qui s’inscrit dans une démarche classique et on pense même fortement aux romans » détective novel » qui firent le renom des collections du « Masque », il y a de cela quelques années.

Mais ce n’est pas désagréable, bien au contraire. Ne vous attendez pas à une ambiance « retro », le livre est bien ancré dans les problématiques d’aujourd’hui sur lesquels L.A Bailey jette un éclairage cru et dénué d’indulgence.

C’est également le troisième roman des aventures du détective fétiche de l’auteure. Mais aucun souci pour vous, pas besoin de connaître ce qui s’est passé avant. Pas de private joke destiné aux initiés qui agacent le novice.

Le pitch ? Hugo Delatour, détective privé doit porter assistance au lieutenant Charlotte Legrand afin de résoudre le meurtre mystérieux d’un sage historien du 18 éme siècle. Les deux héros doivent également faire face à leurs anciens démons qui compliquent leur actuelle vie privé.

L’intrigue est bien menée et introduit un suspens bien entretenu jusqu’au dernier chapitre. La manière dont, sans alourdir l’histoire, Lauriane A Bailey relit l’enquête de son duo à leur vie privée est particulièrement habile et n’apparaît pas artificielle.

L’atmosphère est elle aussi une des forces du livre. Que ce soit lors d’un dîner familial qui respire le vécu, d’une rencontre avec une responsable du château de Versailles qu’on croirait échappé d’un film de Claude Chabrol, d’une reconstitution une atmosphère d’un bureau de police, tout apparaît à la fois vrai, consternant et désamorcé par un humour constant très britannique.

J’ai parlé des coups de griffe que donnait l’auteur aux travers de la société contemporaine. L’auteure s’acharne surtout sur le machisme des hommes. En conclusion, on peut se dire que ce qui commence par de vexations dans une salle de commissariat peut se terminer tragiquement. Le portrait de certains personnages masculin est vraiment féroce.

L’addiction à la drogue, la cupidité en prennent également pour leur compte.

L’autre grande force du livre est la peinture des caractères des personnages et de leur évolution. Hugo Delatour confronté à la principale ombre de son passé (la mort de son ex-femme) est émouvant de fragilité et de mal-être. Son combat avec ses démons est subtilement rendu même s’il n’interfère que peu avec son enquête. Ajoutons que son rôle de père abusif est assez hilarant.

Charlotte Legrand est elle aussi bien dessinée. Apparemment plus équilibré que son homologue masculin, elle cache des fêlures enfouies profondément face aux vexations de ses collègues et aux maladresses de Hugo Delatour. Le personnage est très fort, une des meilleures surprises de ce livre.

Les autres acteurs du livre ne se réduisent pas à des silhouettes et la bourgeoisie érudite versaillaise en prend pour son grade. Là L.A Bailey abandonne sa compassion. Elle réserve plutôt sa tendresse aux amis et amants (tes) de ses héros. De la douce mais forte Eva Linden (quelle personnalité !), ou encore de la fille adorée Chloé en passant par l’émouvante Eléonore à l’épouvantable calvaire, c’est une succession de personnages terriblement humains.

On l’a compris, ce n’est pas un simple polar que vous tiendrez bientôt en main mais un véritable roman humain, qu’on est heureux d’avoir lu. Je termine par une morale. Vivement une suite !

Encore une fois, j’ai eu un superbe coup de cœur pour ce livre, qui rentre dans une dimension encore peu explorée.

Alors, je tiens à vous dire que je n’ai pas encore lu le tome 2 de la série (oui, je ne les lis pas dans le bon ordre, passons) mais je pense qu’il s’agit de mon tome préféré. Selon moi, il n’a absolument aucun défaut : d’abord, on rencontre mon homonyme, puis on découvre aussi une partie du passé d’Hugo, mais aussi une part de sa mentalité.

Mais commençons par le commencement, la plume de l’auteure est toujours aussi addictive. Les actions et évènements prennent littéralement vie devant nos yeux, tout comme les personnages. Même si le livre ne regorge pas de descriptions hyper précises (ce qui est plutôt un point positif, qui aime les descriptions à rallonge ?), le lecteur se figure plutôt bien la scène. C’est d’ailleurs ce qui fait la force de ce livre : le lecteur, qui a suivi l’histoire, s’étonne vraiment de ce qu’on lui propose dans cette histoire, car c’est encore une nouveauté.

En effet, dans cette histoire pleine de rebondissements et de découvertes, le lecteur passe de surprises en surprises. Alors peut être que l’enquête ne semble pas avancer très rapidement par moment (voire être mise complètement de côté), mais elle est toujours là, tapie dans l’ombre de l’avancée psychologique d’Hugo, de nouveau face aux démons de son passé qui, je le croie, est réellement le sujet de ce livre. En revanche, je ne peux que saluer la fin de ce livre (et ce pour les quelques chapitres qui le referment), qui est complètement inattendue. Personnellement, je n’ai absolument rien vu venir pour cette fin grandiose, et c’est ce que j’ai le plus aimé : on referme l’enquête de manière vraiment originale, en dénonçant quelques choses affreuses au passage qui selon moi sont essentielles.

Pour finir, je vais passer rapidement (ou pas…) sur les personnages qui dans ce tome, s’ouvrent tous plus ou moins. Tout d’abord, notre héros qui donne son nom à la série, Hugo, nous ouvre une part de son passé certes (même si on en connaissait un peu le contenu avec le tome 1), mais ce sont surtout ses réactions lorsqu’il se retrouve face à lui qui sont importantes. Il nous ouvre alors en grand son cœur, et les relations qu’il a avec son entourage en sont également entachées, (NDR : je voudrais juste souligner la réaction qu’il a face au petit ami de sa fille, qui est absolument géniale !) surtout sa relation avec Eva Lindle. Cette dernière nous ouvre également rapidement une part de son passé en réaction à celles de son compagnon, positives ou pas. J’aime beaucoup ce petit détail qui nous donne une facette un peu plus profonde de ce personnage.

Quant à Charlotte, bien qu’on la rencontre dans ce tome, on n’en reste pas à une lecture plutôt simpliste, au contraire. Au fil de l’ouvrage, elle s’ouvre de plus en plus à nous, lecteur, pour nous confier son passé comme sa rencontre avec son fiancé ou le soucis qu’elle a eu avec sa sœur dont le hors série/tome 4 faisait mention (et du coup, j’aime bien le clin d’œil). Elle possède un caractère très franc mais reste tout de même très réaliste et assez douce au fond. Bien sûr, comme tous les Legrand, elle a un humour incroyable et est bourrée de défaut qui la rendent très attachante. On s’identifie très facilement à elle, et pour notre plus grand plaisir !

J’ai pris grand plaisir à retrouver les personnages de l’auteur dans ce 3ème tome des enquêtes d’Hugo Delatour.

Vous n’avez pas lu les deux autres ? Aucun souci. Les trois affaires sont indépendantes les unes des autres et des petits rappels sont inclus dans le texte, ce qui permet de cerner les personnages.

Parlons-en un peu de ces personnages. Hugo Delatour, un ancien du 36 devenu détective privé, qui habite dans le sud de la France. Ses affaires marchent plutôt bien. Hugo est tenace et ne s’en laisse pas conter, il a parfois des réactions de colère et de jalousie qu’il a du mal à maîtriser. Il est toujours hanté par le souvenir de Claire, son ex-femme qui les avait abandonnés lui et leur fille Chloé, et qui a fini par se suicider. Chloé est maintenant à la fac et a emménagé avec son petit ami. Quant à Hugo il a réussi à refaire sa vie avec Eva Lindle, une légiste anglaise rencontrée lors de sa première enquête. Elle a rejoint Hugo en France et enseigne la médecine légale, même si de temps en temps elle collabore encore avec la police. (Un seul regret à son sujet : qu’elle ne soit pas plus présente dans l’enquête, mais son rôle est autre).

Un autre personnage fait son apparition. Le lieutenant de police Charlotte Legrand. En poste depuis 6 mois, elle est la cible de blagues machistes et a un peu de mal à s’intégrer dans l’équipe. Mais c’est une battante et elle refuse de baisser les bras devant ses collègues masculins. Elle a un fort caractère, tout comme Hugo, qui cache ses doutes et ses faiblesses. Son refuge : son fiancé Antoine et leur chat Kant.

Hugo est loin d’être enchanté de revenir à Paris, trop de souvenirs liés à Claire .Pourtant il ne peut faire autrement que répondre à la convocation du commissariat. Charlotte n’est pas non plus enthousiaste à l’idée de recevoir et de travailler avec Hugo, mais elle non plus n’a pas le choix. Arriver à se faire confiance et trouver un terrain d’entente pour collaborer pourrait fort bien ne pas être facile avec ces deux personnes au caractère bien trempé...

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Deux choses dans ce 3ème tome : l’enquête qui va s’avérer plus compliquée qu’il n’y parait et la vie privée d’Hugo et d’Eva. C’est ce qui fait le charme de ce roman. Les personnages sont humains et attachants, ils ont leurs problèmes, mais doivent faire avec pour arriver à résoudre l’enquête. C’est ce qui les rend si réels. Hugo va se dévoiler un peu plus et se montrer à la fois fragile et déterminé. Charlotte est sympathique, mais elle va devoir faire encore un bout de chemin avec moi pour que je m’y attache vraiment.

Une chose est certaine, tous les personnages sont bien étudiés. Ils évoluent au fil du livre. Le Hugo de la fin n’est plus tout à fait le même que celui du début.

Côté enquête : elle est bien ficelée, intrigante, et se dénoue petit à petit avec un final qu’on n’a pas vraiment vu venir.

En bref : Chaque fois que j’ouvre un roman de Laurianne, je me demande quel sort elle va réserver à ses personnages fétiches et quelle enquête elle a bien pu imaginer. Plaisir double donc. J’aime beaucoup son style d’écriture, très agréable à lire, et la relation qu’elle a avec ses personnages ; on sent qu’elle y est attachée.

Ce fut donc encore une fois un excellent moment de lecture avec cette auteure. Vous ne connaissez pas ? N’hésitez pas à la découvrir !!

On découvre ici le Lieutenant Charlotte Legrand, et Hugo Delatour, un ancien policier, devenu détective privé suite à la mort de son ex-femme. Ils vont se retrouver à collaborer ensemble suite au meurtre d’un historien, qui laisse derrière lui un mystère empreint d’Histoire. En effet, un détenu accepte de parler mais seulement à Hugo, ce qui oblige le lieutenant en charge de l’enquête, Charlotte à faire appel à ses services.

« Jeux de morts et de miroir » est le troisième tome d’une saga. On arrive dans un univers déjà bien installé, mais pour ceux qui n’ont pas lu, comme moi, les deux tomes précédents, les choses sont suffisamment bien expliquées pour s’y retrouver facilement. Là où les premiers tomes mettaient en avant la peinture pois l’archéologie, c’est ici l’Histoire qui est à l’honneur.

J’ai apprécié les différents personnages. Hugo, détective bourru mais attachant, et sa compagne Eva, se complètent parfaitement, bien qu’on puisse sentir des petits problèmes de communication dans le couple. Charlotte est le personnage qui m’a le plus plu. C’est un lieutenant de police qui lutte pour se faire respecter dans un monde machiste. J’ai trouvé appréciable d’avoir un duo policier sans romance derrière, c’est assez rare. Leur relation est compliquée au départ, mais se développe au fur et à mesure. J’ai eu plus de mal à accrocher au personnage d’Eleanor.

L’intrigue du livre est intéressante, il y a beaucoup de rebondissements, pas de temps morts, on ne s’ennuie pas. J’ai cependant trouvé la fin un peu rapide. C’est bien écrit, et les pages se tournent rapidement, on a envie de découvrir la fin. Le changement de point de vue rajoute un bon rythme dans le récit, surtout que le style de l’auteur change en même temps, il devient plus poétique.

Pour finir, en tant qu’ancienne étudiante d’Histoire, j’ai apprécié de voir les petites références historiques parsemant le récit.

En conclusion, une bonne découverte, et un moment agréable de lecture. J’irais surement découvrir les deux premiers tomes !