Extraits

Je jetai un regard en arrière et vis de la douleur et de la colère dans les yeux de Kiel. Le voir ainsi faillit me briser le cœur, mais j’avais Wyatt. Kiel avait beau être fantastique et sexy, ses baisers avaient beau être ardents, les orgasmes qu’il me donnait avaient beau être à couper le souffle... je devais retrouver mon fils.

— Je ne peux pas rester ici. »

Maxime intervint :

« Elle ne fait pas partie du Programme des Épouses Interstellaires. Elle ne fait pas partie de la Coalition. Elle n’est pas contaminée. Si elle ne souhaite pas rester, on doit la renvoyer chez elle. Les protocoles de la Coalition exigent qu’elle rentre en toute sécurité sur sa planète d’origine. »

Les mots du gouverneur sonnaient comme le glas dans la pièce et il s’éclaircit la gorge, visiblement mécontent.

« Et par téléportation, cette fois. C’est bien compris ? »

Vu leurs yeux plissés et leurs bras croisés, ses compagnons n’aimaient pas sa réponse. Ryston se pencha et souleva Rachel dans ses bras comme si elle était légère comme une plume, pas enceinte d’un bébé de la taille d’une pastèque.

« Les garçons ? Tu ne nous traitais pas de garçons , hier soir, grogna son compagnon en se dirigeant à grands pas vers la porte qui menait aux habitations. Je crois que tu me traitais plutôt de dieu. On va te remettre les pendules à l’heure.

— Mesdames, » dit Maxime en s’inclinant vers nous et en nous adressant un clin d’œil, avant d’aller rejoindre sa famille.

- Chasseur Kiel. Prends ta compagne et pars avec elle.

Je ne bougeai pas. Kiel non plus. L'ordre avait retenti derrière moi, alors il devait s'agir de Rezz ou de M. Assiettes.

- Tu as battu Voth et son second. Personne d'autre ne te défie.

Une seconde, je regardais les yeux sombres de Kiel et l'instant d'après, il me lâchait, me prenait par la taille et me balançait par dessus son épaule. Mes mains atterrirent sur ses fesses alors qu'il commençait à s'éloigner. Des fesses très fermes.

- Et pour l'intrus, Chasseur ? demanda quelqu'un.

- L'intruse a été appréhendée. Veuillez informer le gouverneur que je m'occupe d'elle. Personnellement.

Lorsque sa main se posa sur l'arrière de ma cuisse et ses doigts glissèrent entre mes jambes, je sus précisément comment il allait s'occuper de moi.

- Dépêche-toi, murmurai-je.

J’avais complètement oublié que les guerriers dorés avaient mis Kiel au défi, avant que ce dernier leur réponde.

« J’accepte, dit-il, sa voix grave nouvelle et familière à la fois. »

Il garda les yeux sur moi, mais je savais que c’était aux deux aliens qu’il s’adressait lorsqu’il ajouta :

« Mais elle m’appartient. »

Je déglutis et me tortillai en entendant son ton catégorique, son regard brûlant.

« Alors, prépare-toi, » répondirent les deux sosies.

Ils me regardaient également. Ils devaient être cousins, ou quelque chose comme ça, car leurs couleurs de peau et leurs traits étaient identiques. Seuls leurs implants de la Ruche étaient différents. L’un d’entre eux avait le bras gauche presque complètement constitué de ces éléments robotiques. L’autre avait un œil et une main argentés.

Avec lenteur, il me passa une main dans les cheveux, joua avec mes mèches blondes d’un air fasciné. Je m’étais attendu à ce qu’il soit brusque, sa taille trop grande pour autant d’hésitation, mais je m’étais trompée. Il était extrêmement doux. Il était tendre, et sa voix aussi.

« Lindsey. Tu ne peux pas être réelle. »

Je ne pus contenir mon sourire. Pas réelle ? Évidemment. Rien de tout cela n’était réel. Impossible. Mais je sentais la chaleur de sa paume sur mon crâne, qui me picotait presque.

« Quel est ton nom ? demandai-je.

— Kiel. Je suis un Chasseur. »