Extraits

Trista se jeta sur Torven alors qu’il penchait dangereusement vers le bord. Il était hors de question qu’elle le perde maintenant, après s’être donnée tant de mal pour le garder en vie. D’autant qu’elle n’avait aucune envie de finir seule sur cette planète gelée.

Il agita les bras en réalisant qu’il était en train de tomber et Trista lui prit la main dans l’espoir de le redresser. Il s’y agrippa, mais il était trop lourd et tous deux plongèrent dans le vide.

Merde. Son souffle se coupa alors qu’ils tombaient à toute vitesse. Elle était bien trop terrifiée pour crier, la panique lui serrant la gorge. Elle peinait à croire qu’après avoir survécu à tant de choses, c’était ainsi qu’elle allait mourir. Elle serra la main de Torven en fermant les yeux.

La chute fut cependant beaucoup moins dure que ce à quoi elle s’était attendue. Ils atterrirent dans la neige, faisant voler des flocons dans les airs. Torven tomba sur le dos, et elle s’écrasa contre lui, n’ayant mal qu’en se cognant la tête contre la sienne.

Elle resta allongée un moment, savourant le fait qu’elle n’était pas morte. Puis elle examina son corps du bout des doigts. Elle n’avait pas l’impression de s’être cassé quoi que ce soit.

– Torven, ça va ? murmura-t-elle en se redressant.

– Tu m’as poussé dans le vide.

Elle lui donna une tape.

– Moi, je t’ai poussé ? J’essayais de te sauver espèce de…

Elle se tut en remarquant le sourire taquin au coin de ses lèvres. Elle le frappa à nouveau, cette fois plus fort.

– J’aurais dû te pousser dans le vide.

Il ouvrit un œil pour la regarder.

– Combien de fois as-tu tenté de me tuer maintenant ?

– Pas assez, répondit-elle sans pourtant s’empêcher de rire.

– Rappelle-moi de ne jamais te faire de mal si on arrive à échapper à cette planète.

Trista s’assit en regardant autour d’elle. Elle était si soulagée qu’ils ne soient pas morts qu’elle ne pouvait même pas être agacée d’être retombée au point de départ.

Elle soupira. Il leur faudrait des heures pour retracer leurs pas, si Torven était seulement assez en forme pour le faire. Elle avait éloigné les Kronocks, mais cela ne leur aurait permis que de gagner un peu de temps. Il ne faudrait pas longtemps à l’ennemi pour se rendre compte que la piste était fausse avant de faire demi-tour.

– Il faut toujours qu’on trouve un abri, dit-elle.

Torven se redressa sur ses coudes.

– On est presque à l’endroit d’où on est partis.

Trista entendit sa fatigue dans sa voix. Il était improbable qu’il puisse gravir la montagne à nouveau. Elle n’était pas sûre d’en être capable elle-même. L’adrénaline commençait à la quitter, et elle se mit à frissonner.

– J’ai une idée, dit-elle.

Elle se leva en frottant sa combinaison, puis elle aida Torven à en faire de même. Enfin, elle expliqua :

– On peut retourner dans le tunnel. Les Kronocks ne se douteront jamais qu’on y est, étant donné que c’est de là qu’on s’est échappés. J’imagine qu’ils en sont sortis maintenant, alors on peut faire demi-tour et se cacher à l’intérieur.

Torven fronça les sourcils en réfléchissant.

– C’est une stratégie intéressante.