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-Je pensait qu'une princesse punirait son garde du corps pour une telle insolence.
Ketherina sentit le regard bleu se poser de nouveau sur sa bouche. Elle ne put réprimer un sourire.
Oui, elle l'attirait, qu'il le veuille ou non. Cela lui donnait un pouvoir sur lui, un pouvoir qui n'avait rien à voir avec son rôle de princesse. Et si elle voulait détourner les soupçon d'Ashfirth sur sa véritable identité, il était clair qu'elle devait user de ce pouvoir.
-Des ont dû être flagellés pour moins que cela, c'est vrai, admit-elle d'un ton suave. Mais je ne suis pas sûre de vouloir vous infliger ce supplice.
Afficher en entierIntéressant, songea Katherina. Tout à l'heure, lorsqu'elle lui avait souri, le commandant avait bel et bien rougi. Elle lui plaisait, de toute évidence.
Afficher en entierYeux-de-Biche...
Sans doute le ferait-elle renvoyer séance tenante de la garde, si elle savait qu'il la surnommait ainsi. Et pourtant, comme elle était belle! Plus jolie qu'une princesse n'en avait le doit...
[...]
Beaucoup trop tentante pour une femme qui n'était pas à sa portée!
Afficher en entier— Je ne vois pas d’étendard, princesse. Mais ils sont tous armés jusqu’aux dents. A votre place, je ne ferais pas trop attendre cet Ashfirth Saxon.
— A ma place ?
La voix de Théodora se fit soudain tranchante.
— Vous voilà bien insolente, esclave !
Katerina reçut la réprimande comme une gifle. Esclave. C’était pourtant bien ce qu’elle avait été avant que Théodora ne la rachète. Une esclave. Elle l’avait été si longtemps que le mot n’aurait pas dû avoir encore le pouvoir de la blesser. Et pourtant, elle en fut peinée. Surtout dans la bouche de la princesse, la femme qui l’avait libérée de l’enfer qu’était devenue sa vie.
Afficher en entierL’espace d’un instant, Katerina sentit la vieille amertume déferler en elle et son cœur se durcit. Mais son ressentiment n’était pas dirigé contre la princesse, qui l’avait rachetée et lui avait offert la liberté. Il visait l’homme qui l’avait vendue — son propre père. Envers Théodora, elle ne ressentait rien d’autre que de la gratitude. La princesse l’avait accueillie dans son entourage éminemment aristocratique et l’avait éduquée, elle, une simple fille de paysan. Elle aurait voulu pouvoir lui apporter quelque chose en retour. Mais que possédait elle qu’une princesse puisse désirer ?
Afficher en entierLe volet du fenestron s’ouvrit avec un cliquetis, et Ash carra les épaules. Enfin ! Après avoir poursuivi la fugitive d’une extrémité à l’autre de l’empire, il avait tout de même fini par mettre la main sur elle. Il lui aurait volontiers tordu le cou, après tout ce qu’il avait enduré à cause d’elle. Mais mieux valait n’en rien montrer. La princesse était la nièce de l’empereur et elle appartenait à la puissante famille des Doukas. Le simple fait de nourrir de telles pensées à son encontre relevait de la trahison.
Afficher en entierTandis que Brand se dépouillait à son tour de ses armes, Ash jeta un dernier regard sur les murs envahis de lichen et s’approcha de l’entrée. Les remparts ne seraient pas vraiment un obstacle si la princesse refusait de les suivre. Et ses hommes apprécieraient un peu d’exercice, après être restés si longtemps confinés sur un navire. Mais Ash préférait tenter d’abord une démarche diplomatique. La rebelle appartenait à la famille impériale, il ne fallait pas l’oublier.
Afficher en entierLa princesse Théodora n’était pas la nièce de l’empereur au sens strict du terme. En fait, elle était celle du précédent souverain, Michaël Doukas. Mais il aurait été de mauvais goût de se perdre en arguties dans la mesure où le nouvel empereur, malgré son âge avancé, avait épousé la jeune et belle veuve de son prédécesseur.
Afficher en entierIl jeta un nouveau regard vers le couvent. La princesse était peut être réticente à retourner chez elle, mais son devoir à lui était clair. En tant que commandant de la garde varangienne, il devait obéir à l’empereur et à lui seul.
Afficher en entierLa réponse fusa aussitôt dans son esprit, comme une évidence : perdu à l’extrémité nord de l’empire, ce couvent avait dû lui sembler une cachette idéale. Cette satanée bonne femme — qu’il étranglerait volontiers lorsqu’il aurait mis la main dessus — avait sans doute pensé que c’était le dernier endroit où on viendrait la chercher.
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