Extraits

Cette question brûlante me rend fou. Tous mes neurones y travaillent actuellement, et désespèrent de trouver la réponse avant qu’il ne soit trop tard. Je n’irai pas jusqu’à dire que ma vie en dépend, mais mon bien-être émotionnel et physique certainement. Peut-être même ma santé mentale.

Ce que je brûle tellement de savoir, c’est si Diane est toute nue sous ma chemise.

— Tu voudrais poser pour moi ? je tente.

Il me lance un regard interrogateur.

— Seulement pour quelques photos… je balbutie.

Je m’attends à un refus sévère de sa part.

Il penche la tête de côté.

— T’es sérieuse ?

Le suis-je bien ?

— Absolument.

— Pourquoi ? Tu as du mal à trouver des modèles masculins ?

— Je n’ai pas cherché. Tu serais mon premier modèle.

Il jette un nouveau coup d’œil sur l’écran de contrôle de l’appareil.

C’est peine perdue. Il n’acceptera jamais mon offre effrontée. Jamais de la vie !

— Tu veux vraiment que je pose pour toi ? dit-il.

— Ouaip…

— Nu ?

J’acquiesce tout en précisant :

— Je rendrai les clichés aussi jolis et artistiques que ceux d’Élodie. Et je cacherai ton visage en shootant uniquement sur ton profil et par-derrière.

Il me tend l’appareil, un sourire plissant ses yeux. 

— Seulement par amour de l’art…

Tu te lancerais dans une affaire sans mener d’abord une étude de marché ?

— Je pense que non, je lui réponds. Mais tu abordes tous tes rêves comme une affaire ? j’ajoute en plissant les yeux.

— Pas tous, dit-elle en haussant les épaules, seulement ceux qui en valent la peine. Quoi qu’il en soit, comme le dit le dicton, quand on met en pratique sans théorie, on tombe dans le fossé.

— Ton dicton n’existe pas.

— Tu en es sûre ? demande-t-elle en levant le menton. Eh bien, il devrait exister !

Ils avaient tous les deux besoin de leurs parents. Un grand frère, un majordome, des tuteurs, des cuisiniers, des domestiques et des sommes extravagantes d’argent de poche ne peuvent remplacer un père et une mère.

Le problème, c’est qu’un Darcy doux, affable et drôle est aussi dangereux qu’un Darcy déployant sa séduction délibérément. En fait, c’est même pire. Bien pire.

Les premiers rangs de mes défenses décimés, je ne peux résister à l’odeur si suave et envoûtante de Darcy. Je ne parviens pas à distinguer ce qui émane de sa peau ou de son parfum, mais ce délicieux mélange réveille l’instinct animal niché au plus profond de mon être. Son travail, c’est parfumeur, je m’en souviens. Je parie qu’il a élaboré un philtre d’amour personnel d’une puissance magique.

— Souviens-toi que le choix parfait n’existe pas, et que ce dont tu as besoin, c’est de prendre une décision rapide et qui te convient à peu près. Ça débloque généralement l’instinct.

— Prends place, je lui dis en lui indiquant le canapé du salon. Oh, si tu marches sur l’un des tirages par terre, je t’étrangle avec ta cravate hors de prix.

Comme le dit le dicton, la seule différence entre les hommes et les garçons, c’est le prix de leurs jouets.

Un homme peut-il développer son sens de l’humour après trente ans, comme certains développent de l’arthrite ou une calvitie précoce ?