Vous utilisez un bloqueur de publicité

Cher Lecteur,

Nous avons détecté que vous utilisez un bloqueur de publicités (AdBlock) pendant votre navigation sur notre site. Bien que nous comprenions les raisons qui peuvent vous pousser à utiliser ces outils, nous tenons à préciser que notre plateforme se finance principalement grâce à des publicités.

Ces publicités, soigneusement sélectionnées, sont principalement axées sur la littérature et l'art. Elles ne sont pas intrusives et peuvent même vous offrir des opportunités intéressantes dans ces domaines. En bloquant ces publicités, vous limitez nos ressources et risquez de manquer des offres pertinentes.

Afin de pouvoir continuer à naviguer et profiter de nos contenus, nous vous demandons de bien vouloir désactiver votre bloqueur de publicités pour notre site. Cela nous permettra de continuer à vous fournir un contenu de qualité et vous de rester connecté aux dernières nouvelles et tendances de la littérature et de l'art.

Pour continuer à accéder à notre contenu, veuillez désactiver votre bloqueur de publicités et cliquer sur le bouton ci-dessous pour recharger la page.

Recharger la page

Nous vous remercions pour votre compréhension et votre soutien.

Cordialement,

L'équipe BookNode

P.S : Si vous souhaitez profiter d'une navigation sans publicité, nous vous proposons notre option Premium. Avec cette offre, vous pourrez parcourir notre contenu de manière illimitée, sans aucune publicité. Pour découvrir plus sur notre offre Premium et prendre un abonnement, cliquez ici.

Livres
714 640
Membres
1 013 214

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode


Extrait

Extrait ajouté par chouquette14K 2017-10-03T13:42:07+02:00

Comment en suis-je arrivée là ?

Je soupire, j’arrange mes vêtements une dernière fois, et je me dirige vers la porte rembourrée de cuir couleur crème.

— Mia, attends ! me crie Raphaël.

Je m’arrête et je me retourne.

Il ouvre sa bouche bien dessinée comme pour dire quelque chose, puis la ferme et me fait un petit sourire. Le sourire qu’on fait quand on hésite à dire quelque chose.

De toute façon, je n’ai pas l’intention de m’éterniser ici pour attendre le résultat de ses tergiversations. J’ai deux énormes rapports sur mon bureau, et quelques douzaines de courriels à lire avant de pouvoir partir ce soir.

Je n’ai pas de temps à perdre.

Je reprends ma traversée du gigantesque bureau de Raphaël jusqu’à ce que j’arrive à la porte. Elle s’ouvre tout en douceur, grâce à sa haute technologie. Je jette un coup d’œil furtif dans le couloir pour vérifier qu’il n’y a personne en vue. Puis je me glisse hors du bureau sans dire au revoir à Raphaël et à Anne-Marie, sa fidèle et discrète assistante.

Comme une voleuse.

Bon, peut-être pas comme une voleuse, mais indiscutablement comme une récidiviste de la violation du Code de bonne conduite sur le lieu de travail. En particulier de la règle n° 1 qui stipule : « Les employés ne doivent pas avoir de rapports sexuels avec leurs subordonnés, leurs supérieurs ou leurs postérieurs.

Bien qu’il y ait une certaine controverse sur la signification exacte des « subordonnés » et des « postérieurs », tout le monde sait que le terme « supérieur » ne s’applique pas qu’au chef immédiat. Le concept couvre également le patron du patron, le patron du patron du patron du patron, et le grand patron – le PDG.

D’ailleurs, c’est une disposition très judicieuse que j’approuve et respecte totalement.

Alors que je marche vite dans le couloir, mes talons martelant le sol de marbre, je me rends compte que j’aurais dû m’exprimer à l’imparfait par rapport au Code de bonne conduite. C’est-à-dire que je le respectais.

Pour en avoir enfreint à plusieurs reprises la première règle depuis mars,je suis devenue une hors-la-loi et une hypocrite de la pire espèce.

Comment ai-je pu tomber aussi bas ?

Voici un premier indice : c’est la faute de Rudolph le renne.

Dieu seul sait que ce n’était pas mon intention lorsque j’ai décroché un banal poste d’assistante de rédaction du bulletin quotidien chez DCA Paris. DCA signifie « D’Arcy Consulting et Audit ». Oui, le même « d’Arcy » que celui qui est pris en sandwich entre « Raphaël » et le reste de son nom à rallonge qui figure sur le papier entête de mon amant.

Coucher avec Raphaël d’Arcy du Grand-Thouars de Saint-Maurice, gentleman et libertin, est bien la dernière chose que j’avais en tête lorsque j’ai commencé à travailler chez DCA. En fait, c’était à des années-lumière de ma tête.

Malgré mon passé trouble, je ne suis pas comme ça. Et ma vie n’a pas besoin de complications supplémentaires en ce moment.

Vraiment pas.

La silhouette familière de Pauline Cordier apparaît au bout du couloir au moment où j’arrive à l’ascenseur et appuie sur le bouton. Mon cœur se met à battre à la chamade. Si ma supérieure directe me voit à cet étage, elle va supposer l’une des deux choses suivantes : (a) que ma présence ici est liée au travail, c’est-à-dire que je suis passée par-dessus sa tête ; ou (b) que ma présence ici n’a rien à voir avec le travail, c’est-à-dire que je couche avec l’un des dirigeants.

Inutile de dire que les deux options vont me mener au même résultat : être mise à l’écart, puis au placard et enfin être virée. Je respire profondément et adresse un regard furtif à la personne qui s’approche. Ce n’est pas Pauline. Maintenant qu’elle est plus proche, je réalise que cette femme ne lui ressemble même pas. Ouf.

C’est à peine croyable, mais je ne savais pas vraiment à quoi ressemblait Raphaël d’Arcy quand DCA m’a embauchée. Après avoir examiné sa biographie en préparation de mon entretien d’embauche, je m’étais fait une vague idée du personnage qui peut se résumer à « jeune, bien né et bien habillé ». Les détails de la vie et de l’apparence du PDG fondateur de DCA ne sont pas restés gravés dans ma mémoire. En fait, ils n’y étaient sans doute même pas entrés.

Parce qu’ils n’avaient pas d’importance.

Tout ce que je voulais de monsieur d’Arcy, c’était un boulot qui me donnerait un salaire mensuel pour compléter la pitance qu’on appelle une bourse dans mon université. Ainsi, je pourrais terminer mon doctorat sans avoir à dormir sous les ponts ou à emprunter de l’argent.

Les ponts parisiens peuvent être pleins de courants d’air, voyez-vous. Et humides aussi. Quant à la puanteur –un cadeau commun des chiens tout pimpants et des itinérants en piteux état – n’en parlons même pas En plus de ces inconvénients, les ponts n’offrent aucun espace de stockage digne de ce nom pour les notes de recherche, les photocopies et les livres.

En bref, ils sont nuls comme hébergement.

Pour ce qui est d’emprunter, mes parents nous ont enseigné à Eva et à moi qu’il faut à tout prix éviter de s’endetter. Entendre et réentendre leur rengaine « ce n’est pas bien d’avoir des dettes » m’a plus marquée que de savoir que tout le monde vit à crédit dans les sociétés occidentales d’aujourd’hui. Sauf mes parents, bien sûr.

C’est vrai qu’ils vivent dans la campagne alsacienne. La vie y est beaucoup moins chère que dans la capitale, ce qui fait qu’ils ont pu arriver à la cinquantaine sans un seul prêt pour obscurcir leur horizon.

Je sors de l’ascenseur au deuxième étage, soulagée que personne ne m’ait vue au niveau de la sacro-sainte haute direction. Étant donné que ça fait déjà deux mois que je me faufile, la probabilité que quelqu’un me voie et que cela arrive aux oreilles de Pauline augmente de jour en jour. Je le crains beaucoup plus que je n’ose me l’avouer.

Mon téléphone commence à sonner. Je décroche, et le timbre de voix profond et sexy de Raphaël me sort de mes préoccupations.

— Tu as laissé ta petite culotte dans mon bureau, dit-il d’un ton semblant à la fois amusé et plein d’assurance.

Bref, sa manière d’être habituelle.

— Non, je ne l’ai pas…

Oh merde. Oui, je l’ai laissée.

— J’ai cinq minutes avant la réunion de la direction, me lance-t-il. Alors, si tu veux revenir la chercher–

— Non ! je lâche. C’est bon, j’ajoute à voix basse en regardant autour de moi. Je suis sûre que je peux passer l’après-midi sans.

— Oh, je n’en doute pas.

La question est de savoir si moi je peux passer l’après-midi en sachant que tu n’en portes pas sous ta jupe.

Il s’interrompt, comme s’il réfléchissait à la question, puis ajoute :

— Et qu’elle est dans ma poche.

Mon estomac se noue.

Quelque chose de douloureusement – mais délicieusement – lourd, plonge dans mon bas-ventre, me rappelant ce que Raphaël et moi faisions il y a une demi-heure. Tout à coup, chaque pas que je fais me remémore que je n’ai pas de culotte. Le frottement de la doublure soyeuse de ma jupe contre ma peau nue provoque un doux picotement. Ma respiration devient courte, et mon cœur bat dans ma poitrine.

Alors que j’essaie de me calmer avant d’entrer dans le bureau que je partage avec deux autres assistantes, je m’imagine à Strasbourg dans le cabinet immaculé de notre médecin de famille.

— Quel est votre diagnostic, docteur ? je lui demanderais après qu’il m’a examiné.

— Ne vous inquiétez pas, mon enfant ! Vous allez vous en sortir, déclarerait-il en remontant ses lunettes sur son front pour les remplacer sur son nez par une autre paire pour la lecture. Vous avez un cas d’école de desirum irresistibilum.

— Comment puis-je m’en débarrasser ?

Il sourirait et secouerait la tête tout en mettant mon dossier à jour sur son ordinateur avant de dire :

— C’est comme un rhume viral. Il finira par partir tout seul.

Et ça, c’est le deuxième indice pour expliquer comment j’en suis arrivée là. Il semblerait que j’ai attrapé une souche virulente de desirum irresistibilum pour Raphaël d’Arcy, le bourreau des cœurs de ces dames. Et avec la chance que j’ai, nous nous ferons prendre avant que je ne sois guérie.

— Je dois y aller, je murmure dans le téléphone avant de raccrocher.

Je respire profondément pour reprendre mes esprits avant d’entrer dans mon bureau.

Plus facile à dire qu’à faire.

Les choses que Raphaël me dit, les choses qu’il me fait… Elles ne font pas que m’exciter, elles envahissent mon cerveau et l’embrouillent jusqu’à sa plus petite cellule. Lutter contre ce type d’attaque avec des normes de conduite est tout aussi efficace que de tenter d’abattre l’Étoile noire avec des fléchettes en plastique.

Mais je vais persévérer.

Jusqu’à la fin.

Afficher en entier

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode