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Elle était son amie la plus chère, et il allait la réduire en miettes.
- Quelque chose ne va pas ? demanda-t-elle avec précaution. Ou plutôt.....(elle se racla la gorge) je sais que ça ne va pas. Comment pouvons-nous arranger ça ?
Il leva les mains, comme s'il se rendait au monde entier.
-Violet, je ne peux plus le faire. J'en ai assez de cette vie d'imposteur.
Elle devint littéralement livide. Elle tendit le bras, agrippa sa loupe et la serra contre sa poitrine. Sébastian était abattu.
- Violet.
Elle arborait désormais un teint grisâtre. Elle restait assise à le regarder, impassible. Il l'avait déjà vue une fois ainsi, et n'aurait jamais imaginé qu'il serait celui qui la plongerait de nouveau dans cet état.
- Violet, tu sais que je ferais n'importe quoi pour toi.
Elle émit un curieux bruit entre le sanglot et la suffocation.
- Ne fais pas ça. Sébastian, nous pouvons réfléchir à un moyen de......
- J'ai essayé, dit-il calmement. Je suis désolé, mais c'est terminé.
Il la détruisait, mais il en était arrivé au point de ne plus pouvoir jouer la comédie. Il sourit avec tristesse, et balaya la serre du regard ; toutes ces tablettes, débordant de petits pots, chacun étiqueté ; ces plantes à différents stades de croissance, des minuscules touffes jusqu'aux feuillages d'un vert éclatant ; ces vingt volumes de notes reliés de cuir, posés sur l'étagère du coin. Il examinait toutes les preuves qu'il attendait que tout le monde découvre. Il regarda enfin Violet, cette femme qu'il connaissait depuis toujours, et qu'il avait aimée la moitié de sa vie.
- Je serai ton ami. Ton confident. Je t'aiderai quand tu en auras besoin. Tu pourras me demander ce que tu voudras, mais il y a une chose que je ne ferai plus jamais, précisa-t-il avant d'inspirer profondément. Je ne présenterai plus jamais ton travail comme étant le mien.
La loupe glissa des doigts de la jeune femme et atterrit sur le sol en pierre sous sa chaise. Mais elle était aussi résistante que sa propriétaire, et ne se brisa pas.
Il la ramassa.
- Tiens, dit-il en la lui rendant. Elle te sera utile.
Afficher en entier- Je ne sais pas si vous vous disputez, dit-elle, ou si c’est votre mode de communication habituel.
- C’est le mode habituel, répondit Violet.
Mais Sebastian répliqua simultanément :
- Nous nous disputons.
Afficher en entier- Ma tante, tu connais… cet individu?
- Oui, soupira-t-elle. Ta mère et moi le connaissons très bien. Il a grandi dans un maison à un demi-mile de celle où ta grand-mère nous a élevées.
- Ne vous inquiétez pas, dit-il à l’adolescente. J’essaierai d’attendre avant de vous séduire.
Violet sentit poindre une migraine.
- Sebastian, tu ne peux parler de séduction avec ma nièce qui est encore demoiselle.
Un autre homme aurait rougi avant de présenter ses excuses. Mais il se contenta de lui adresser un sourire effronté et un clin d’oeil.
- Je ne parlais pas de séduction, mais de non-séduction, ce qui, comme tu l’as sans aucun doute deviné, est précisément le contraire de la séduction.
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