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Dix-sept ans plus tôt

Des flammes s’élevaient à l’extérieur du château, illuminant les murs de pierre de la salle de la tour et les visages des guerriers qui s’y trouvaient rassemblés. Certains juraient tout bas, d’autres priaient, la plupart restaient silencieux. Le choc des épées emplissait la nuit d’échos métalliques qui se mêlaient aux cris des animaux et à ceux des blessés et des mourants.

Raide et figé, Niall Braewick observait tout cela du haut de ses douze ans, la main rivée au pommeau de son épée. Son jeune âge l’empêchait d’avoir vécu la moindre bataille, mais il était grand et fort et s’était entraîné avec zèle sous la conduite de son maître d’armes. Aussi était-il décidé, cette nuit-là, à faire ce qui serait nécessaire pour écraser ceux qui avaient trahi la confiance de son père et lancé une attaque éclair contre son clan.

Son père, Raghnall, laird des Kincaid, s’écarta de la fenêtre, le visage grave. Il était plus grand que la plupart de ses guerriers et ses cheveux clairs, hérités de ses ancêtres nordiques et à présent mêlés de quelques mèches argentées, lui arrivaient aux épaules. Dépourvu de toute armure, il ne portait que la tunique et le pantalon qu’il avait revêtus en ce jour de fête censé célébrer l’union de deux clans voisins. Pourtant, la nuit venue, l’hospitalité des Kincaid avait été trahie de la plus brutale et de la plus vile des manières.

Chefs de deux clans modestes jusque-là loyaux au puissant clan Kincaid, Alwyn et MacClaren avaient trahi, profitant de l’effet de surprise et de la récente brouille du laird avec le roi, leur but ultime étant de s’emparer des terres du clan.

— Il n’y a pas d’autre alternative, déclara le laird d’une voix ferme. Je dois me rendre.

Niall eut un coup au cœur de l’entendre prononcer ce mot. Son père et les guerriers du clan Kincaid avaient une réputation bien établie au combat. L’histoire des Highlands était pleine d’épopées vantant leur vaillance et celle de leur illustre lignée, souvent considérée comme étant d’essence royale dans ces rudes terres du Nord. Se rendre ? Son cœur, battant à coups redoublés, se rebellait à cette idée. Jamais !

Des clameurs s’élevaient tout autour.

— Non, mon laird ! s’exclama l’homme qui se tenait au côté du père de Niall.

— Nous nous battrons ! rugit un autre.

— Boutons les clans Alwyn et MacClaren jusqu’aux portes de l’enfer ! renchérit un troisième.

— Nous pouvons les vaincre ! s’enthousiasma Niall en brandissant son épée.

Mais dès que Raghnall leva une main devant lui, toutes les voix se turent.

— Peut-être, reconnut-il.

Son regard croisa un instant celui de son fils, avant de balayer ses hommes réunis autour de lui.

— Peut-être pourrons-nous les vaincre, reprit-il, mais pas à temps pour sauver les nôtres.

Les nôtres… Quelques dizaines de villageois capturés et enfermés dans une grange visible du château : vieillards, enfants, femmes et nourrissons, qui n’avaient pu trouver refuge dans la forteresse avant que les portes soient fermées. Dieu merci, la mère de Niall, lady Kincaid, était à l’abri dans la place forte avec ses frères Faelan et Cull, âgés respectivement de cinq et trois ans. Toutefois les femmes, enfants, pères et mères de bien des guerriers Kincaid devraient mourir, si le laird ne se pliait pas aux exigences de ses ennemis.

— Vos familles, ajouta celui-ci avec un hochement de tête solennel. Les membres de mon clan.

Son capitaine, Fionnlagh, un géant au torse puissant et à la barbe rousse, avança d’un pas et objecta :

— Commandez, nous obéirons. Vous êtes notre laird.

La réponse, quoique proférée d’une voix douce, n’en fut pas moins résolue :

— Et c’est bien pour cela que je dois me rendre.

Fionnlagh secoua la tête et reprit d’une voix implorante :

— Mais, mon laird, nous…

— La décision est prise ! s’écria Raghnall.

Sa voix fit écho sous le plafond voûté de la salle.

Nul ne broncha. Niall avait l’impression que tous – à commencer par lui-même – avaient cessé de respirer. Il ne pouvait en croire ses oreilles. Son père allait se rendre… Ses yeux s’emplirent de larmes, il fit de son mieux pour les refouler, car un guerrier digne de ce nom ne pleure jamais.

Le laird passa en revue ses hommes, s’arrêtant pour scruter le visage de chacun. La broche en bronze épinglée à son revers – une tête de loup à l’œil scintillant d’émeraude – accrochait la lumière des lampes.

— Notre clan possède ces terres depuis des siècles ! lança-t-il. Cette nuit ne verra pas la fin du clan Kincaid !

— Aye ! approuvèrent plusieurs guerriers. Jamais !

— Tha… sinn… Kincaid ! ajouta-t-il d’un ton décidé.

À ces mots qui disaient la fierté de son clan, Niall sentit sa gorge se serrer. « Nous sommes Kincaid. »

Le laird dressa le poing et l’abattit contre sa poitrine avant de poursuivre :

— Tha sinn breàithrean !

« Nous sommes frères. »

— Tha sinn seo talamh !

« Nous sommes cette terre ! »

Le cœur gonflé de fierté, Niall répéta le serment de fidélité, imité par tous ceux qui se trouvaient là. Leurs voix unies s’élevèrent avec force, récitant les paroles apprises de la bouche de leurs pères, qui les tenaient eux-mêmes de leurs pères.

Lorsqu’un lourd silence retomba dans la pièce, le père de Niall ordonna à son capitaine :

— Signalez-leur notre reddition.

Fionnlagh alla dérouler à la fenêtre une longue bande d’étoffe blanche, qu’il assura sur l’appui avec une pierre. Une collective exclamation de triomphe s’éleva dehors, suivie d’un silence auquel succéda bientôt le bruit des épées frappant rythmiquement les boucliers en bois.

Stomp ! Stomp ! Stomp !

Ce martèlement sinistre figea le sang de Niall dans ses veines. Il redouta alors, plus qu’il n’avait jamais craint quoi que ce soit, que cette nuit change à jamais le cours de sa vie.

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Elspeth, expulsant l’eau par le nez autant que par la bouche, toussait et crachait en s’efforçant de reprendre son souffle. Un homme – car ce ne pouvait être qu’un homme, même si sa force semblait surnaturelle – avait agrippé sa robe dans le dos et l’entraînait en direction de la berge. Des mèches de cheveux humides plaquées sur ses yeux l’empêchaient de le distinguer clairement.

Ses pieds glissant sur le fond rocheux, elle tenta de se remettre debout, mais ses chaussures emplies d’eau l’entraînaient vers le fond. L’empêchant de couler de plus belle, son sauveur la ramena à la surface en la hissant et en la serrant plus fort contre lui. Ainsi la tira-t-il de la rivière, tout en muscles et force brute, avant de la déposer sur un rocher plat.

Non loin de là, des éclats de voix vindicatifs, des bruits de pas précipités se firent entendre. Bridget et son escorte les rejoignaient.

Au prix d’un gros effort, Elspeth se redressa à quatre pattes, luttant pour chaque souffle, vivante mais à demi gelée, et de nouveau folle d’angoisse à l’idée que Cat se trouvait toujours dans l’eau. S’il restait une chance que l’enfant soit encore en vie, il fallait tout de suite…

Elle ouvrit la bouche sans produire autre chose qu’un son inintelligible. Désespérant de trouver de l’aide, elle leva la tête vers celui qui l’avait sauvée. L’étranger aux cheveux noirs la regardait fixement, de l’eau gouttant de sa barbe fournie et tenant… Cat en sécurité entre ses bras.

— Mon chien ! sanglotait la fillette.

Les bras tendus par-dessus l’épaule de leur sauveur, elle semblait n’aspirer qu’à retourner dans l’eau. Elspeth sentit son cœur bondir dans sa poitrine sous l’effet de la joie et du soulagement.

— Cat ! grogna-t-elle d’une voix rauque.

Lorsqu’elle voulut prendre sa sœur dans ses bras, les yeux bleus de l’homme se rivèrent aux siens pendant un instant, avant qu’il ne se décide à la lui confier. Elspeth se tourna vivement, sachant que les autres approchaient, pour leur montrer qu’elles étaient toutes deux en vie.

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