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Il dut se frotter les yeux parce que, soudain, le seul fait de penser devenait une épreuve. Comment aurait-il pu accepter que tout ce qui avait fait sa vie jusque-là n’ait plus aucun sens ? Comment endosser subitement la vie d’un autre – une vie de fils légitime, au sein d’une famille à l’histoire ancienne, au nom respecté ?

Devait-il considérer à présent cette vie comme sienne ?

D’aussi loin qu’il se rappelle, il n’avait été que le fils bâtard d’Alwyn. En conséquence, n’aurait-il pas dû se féliciter de ce revirement de fortune, et se satisfaire d’être le rejeton d’un laird autrefois influent et de son épouse légitime, le frère d’un puissant guerrier, maître à présent de la place forte d’Inverhaven ? N’aurait-il pas dû ressentir un sentiment d’appartenance à cette famille, à cette histoire ancienne qui s’offrait à lui ?

Il ne pouvait que constater qu’il n’en était rien, parce que cette vie-là lui avait été volée, et parce que ce clan qui l’accueillait à bras ouverts lui était étranger. Tout cela lui avait été arraché autrefois dans le sang, par la violence et la traîtrise. De ces liens familiaux, ces souvenirs, il avait été privé cruellement. Par qui ? Sans doute par ceux au milieu de qui il avait vécu et qu’il considérait comme siens.

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— La marque secrète ! s’exclama un vieillard borgne, aux sourcils épais arqués par l’étonnement.

— Est-ce bien vrai ? demanda un autre de ceux qui cernaient à présent Magnus, épaule contre épaule.

Avec agacement, il se déroba à leur empressement et alla se réfugier dans un coin d’ombre.

— Aye, c’est bien vrai, confirma Niall derrière lui. S’il le faut, vérifiez par vous-mêmes. Il est mon frère – si j’en juge correctement, le deuxième fils de Kincaid – et il ne s’appelle pas Magnus !

Il avait craché ce prénom comme s’il laissait un goût détestable sur sa langue.

— C’est Faelan que vous avez devant vous, reprit le nouveau laird Kincaid.

Ses bottes firent crisser le gravier quand il s’approcha.

— Faelan, mon frère, reprit-il en s’adressant à lui. Tu ne te souviens donc plus de notre enfance ?

Faelan…

Ce prénom ancien, d’origine irlandaise, voulait dire « petit loup ». On le donnait en l’honneur d’un saint qui avait traversé la mer pour répandre la bonne parole.

— Mon petit louveteau…

L’homme qui visitait parfois ses rêves lui disait cela avec une affection bouleversante – un homme dont il ne parvenait pas à se rappeler le visage au réveil, mais dont l’esprit semblait vivre en lui, même à l’état de veille.

— Rien de tout cela n’a de sens, marmonna Magnus, le souffle court.

« Au contraire, lui chuchota une petite voix intérieure, rien n’est plus sensé… »

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Il eut soudain l’impression que cette marque secrète située sous son bras, presque au niveau de l’aisselle, lui brûlait la peau. Raide et figé sur place, il regrettait presque à présent d’en avoir révélé l’existence. À l’origine, il était juste venu voir ce soir-là si Elspeth n’avait pas eu à pâtir de la déchéance de son père. Au lieu de cela, en un rien de temps, le monde qu’il connaissait depuis toujours s’était retrouvé sens dessus dessous. Devait-il croire ce que Niall affirmait ? Était-il réellement l’un des fils Kincaid ?

Sa mère – ou celle qui s’était fait passer pour telle – lui avait affirmé, lorsqu’il en avait découvert l’existence enfant, qu’il s’agissait d’une marque du diable dont il valait mieux ne parler à personne. La honte de porter ce stigmate ne l’avait dès lors plus quitté, même s’il avait fait ensuite de son mieux pour l’ignorer. Plus tard en grandissant, il avait compris que l’explication de Robina – la maîtresse d’Alwyn – ne rimait à rien. Cette tête de loup, à peine plus grande que l’ongle d’un pouce et qui lui demeurait presque invisible en raison de son emplacement, ne pouvait qu’être d’origine humaine, inscrite à même sa peau à l’aide d’un peu d’encre et d’une aiguille.

Mais chaque fois qu’il avait questionné Robina pour en connaître l’origine, elle avait refusé de lui en parler ou fait semblant de ne pas l’avoir entendu. Et lorsqu’il insistait, elle feignait l’agacement ou versait quelques larmes qui le poussaient à battre en retraite. Quel homme doté d’une conscience et possédant un cœur pouvait faire pleurer sa mère sans regret ?

Son silence sur le sujet l’avait énormément troublé et il s’était posé de nombreuses questions. Il était parvenu à la conclusion que, de cette manière, elle cherchait à le protéger d’un danger inconnu. Pourtant, plutôt que de s’obstiner à sonder ce passé nébuleux, il avait préféré s’atteler à devenir l’homme qu’il voulait être.

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Magnus soutint le regard de l’homme qu’il avait jusqu’à cet instant considéré comme le plus arrogant et le plus insupportable guerrier qu’il ait eu l’infortune de rencontrer. Le cœur battant, il eut l’impression que la nuit se refermait sur lui tandis qu’il tentait de donner un sens à ce qu’il venait d’apprendre.

Niall Braewick s’approcha. Le feu de camp qui flambait dans son dos l’empêchait de discerner ses traits, mais sa voix trahissait une certaine émotion.

— Tu as entendu ce que je t’ai dit ? insista-t-il. Ce tatouage prouve que tu n’es pas le bâtard d’Alwyn, contrairement à ce que l’on t’a fait croire. Tu es comme moi le fils du laird Kincaid assassiné il y a dix-sept ans.

Magnus passa une main sur sa nuque, s’efforçant de se reprendre. Il fit de son mieux pour ne pas laisser transparaître sur son visage le mélange d’émotions qui déferlait en lui.

Il connaissait naturellement l’histoire du laird Kincaid, un légendaire Highlander qui avait osé autrefois se dresser contre la Couronne – ce qui lui avait valu, ainsi qu’à sa famille et à nombre de ses fidèles, une mort violente dans des circonstances mystérieuses.

Quant à ses trois fils, seules les histoires de fantômes colportées par les bardes en gardaient le souvenir. On les disait morts, enterrés en forêt dans une tombe secrète dont ceux qui avaient survécu à l’horrible nuit connaissaient l’emplacement. Après la défaite, ces derniers s’étaient réfugiés dans les collines de l’arrière-pays d’Inverhaven, préférant vivre comme des sauvages plutôt que sous le joug d’un nouveau laird. Le père de Magnus – son père ? – et son voisin MacClaren avaient été choisis par le roi pour se partager les terres « laissées vacantes » après le massacre.

Pourtant, ces Kincaid passés dans la clandestinité avaient refait surface ces derniers jours. En ce moment même, ils festoyaient autour de lui, célébrant leur victoire contre MacClaren dans la cour de son château. Appuyés par l’armée de mercenaires au service de Niall, il ne leur avait fallu qu’une journée pour triompher. Et à les entendre, Alwyn serait le prochain dont ils se vengeraient.

— Nous ne sommes plus ennemis, toi et moi… affirma Niall, nouveau maître des lieux et laird des Kincaid. Tu es mon frère !

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— Tu as entendu ce que je t’ai dit ? insista-t-il. Ce tatouage prouve que tu n’es pas le bâtard d’Alwyn, contrairement à ce que l’on t’a fait croire. Tu es comme moi le fils du laird Kincaid assassiné il y a dix-sept ans.

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