Ajouter un extrait
Liste des extraits
Colby arriva à Belvedere Cove juste avant la tombée de la nuit. Il s’attendait à trouver sa grand-mère dans la cuisine, en train de confectionner le cheese-cake Diamondberry qui était sa spécialité. Le restaurant Diamante ne proposait ce dessert que les vendredis et samedis soir.
Ils auraient pu vendre cent fois plus de parts, mais Nana Lina était bien trop habile pour banaliser son cheese-cake en le proposant tous les jours. De cette façon, tout client qui parvenait à obtenir une part de ce gâteau, exclusivement préparé dans sa cuisine par Nana Lina, se sentait aussi heureux que s’il avait gagné le gros lot.
Mais quand Colby arriva, un silence total régnait dans la cuisine plongée dans la pénombre. La rangée de casseroles à fond de cuivre accrochées au mur étincelait dans la lumière faiblissante qui pénétrait dans la cuisine par la grande fenêtre. Il jeta un coup d’œil dans le jardin qui jouxtait la cuisine, mais aucune silhouette, aucune ombre ne se déplaçait parmi les massifs de fleurs et les arbustes que le soleil couchant teintait d’or.
Surpris et légèrement inquiet, il passa dans l’entrée et gravit l’escalier quatre à quatre. La porte de la chambre de sa grand-mère était entrebâillée. Il frappa légèrement.
— Rentre, lança-t-elle. Je me repose un peu.
Il poussa la porte et fut étonné de trouver cette pièce plongée dans la pénombre. La chambre de Nana Lina était toujours accueillante et brillamment éclairée. Des rideaux d’un bleu poudreux encadraient une baie vitrée qui donnait sur la baie, et la vue était tellement belle que personne ne les tirait jamais. Même quand Nana Lina dormait, le clair de lune rentrait à flots, faisant scintiller les cadres argentés et les flacons de parfum et se reflétant dans le miroir accroché au-dessus de sa coiffeuse.
Colby avait passé bien des heures dans cette chambre. Peut-être parce qu’il était l’aîné de ses petits-fils, Nana Lina et lui avaient toujours été unis par un lien particulier, même avant la mort de ses parents. Il lui apportait ses trésors, qu’il s’agisse de pierres renfermant des fossiles ou de tessons de verre polis par la mer. Elle avait toujours paru comprendre la fascination que ces trouvailles exerçaient sur le petit garçon qu’il était alors.
Afficher en entier