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« Quelque chose est cassé, mais je ne suis pas certain que tu puisses le réparer, Faithie, » dit-il. Ça fait un peut ringard lorsqu’il ajoute un « ie » à la fin de mon prénom, mais j´adore. « Parfois les choses tout simplement s’échappent à notre contrôle. »
« Elle n’a pas fonctionné depuis l’explosion, » j’explique. « Celle où il a perdu sa jambe et son équipe. » Papy le regarde.
« Je n’avais même pas remarqué sa jambe la nuit dernière, » dit-il. Il soupire, puis me regarde dans les yeux. « C’est lui que tu veux réparer, ou est-ce bien la montre ? » Il demande.
« Oh, arrête, » je me plains. « Ce n’est qu’une montre. Je n’arrive pas à comprendre ce qui ne va pas et cela me rend dingue. »
« Parfois, tout comme les hommes, les montres abandonnent tout simplement, Faith, et il n’y a rien à faire. » Il commence à bricoler la montre. « Tu te souviens ce que ça fait, n’est-ce pas ? » Il me regarde dans les yeux, puis se remet au travail. « Je dirais que celle-ci a abandonné il y a fort longtemps. » J’ai l’impression que Papy parle de quelque chose qui n’a rien à voir avec cette montre cassée. Il parle de cet homme. Et j’ai peur qu’il ait raison. « Quelle pourrait être sa raison de vivre ? » Papy me demande doucement. Il parle si bas que je peux à peine entendre ses mots.
« Est-ce que tu peux la réparer ? » Je demande. « Il est vraiment seul, » dis-je. Je le regarde. Il est agité.
« On n’est jamais seul, Faithie. Tu le sais. » Il me lance un regard éloquent.
« Je sais. Mais on peut avoir cette impression parfois. »
Il me fixe au-dessus de ses lunettes. « Tu n’es pas en train de parler de toi, n’est-ce pas ? Sinon je vais devoir t’enfermer dans la petite cabane au fond du jardin. »
Afficher en entier« Désolé Faith, mais je pense que ce sont des conneries. »
Elle s’assied et prend ma tête entre ses mains. « Ce ne sont pas des conneries, » dit-elle. « Alors ferme-la et connecte-toi avec moi, putain. »
Je secoue la tête et repousse ses mains de mon visage. « Je ne veux d’aucune connexion. »
« Si, tu le veux. Tout le monde souhaite être lié aux gens. Pourquoi penses-tu que les gens font l’amour ? Des coups d’un soir ? Parce qu’il s’agit d’une connexion. » Elle glousse, et c’est le plus beau son que je n’ai jamais entendu. « Non pas que je veuille faire l’amour avec toi ou quoi que ce soit, » elle clarifie, mais elle sourit.
« Mais bien sûr que tu as envie de faire l’amour avec moi, » je la taquine, car taquiner est plus aisé que de me forcer à ressentir quelque chose de vrai.
« Je ne veux rien faire avec toi tant que tu es incapable de te connecter. » Elle s’assied et repousse la couverture sur le côté. « Tu n’es pas cassé, Daniel. Tu es simplement en train de guérir. Et lorsque tu seras guéri, tes liens vont automatiquement rechercher à se reconnecter avec quelqu'un. » Elle se lève et pose ses mains sur ses hanches. « Nous avons tous follement besoin de connexions, et lorsque l’on les laisse tomber, c’est comme si on mourrait. »
Je suis mort à l’intérieur.
« Tu es tellement triste que je veux t’attraper et te forcer à revenir à la vie, mais tu es le seul qui puisses vraiment le faire, Daniel. »
Afficher en entier« Quelque chose est cassé, mais je ne suis pas certain que tu puisses le réparer, Faithie, » dit-il. Ça fait un peut ringard lorsqu’il ajoute un « ie » à la fin de mon prénom, mais j´adore. « Parfois les choses tout simplement s’échappent à notre contrôle. »
« Elle n’a pas fonctionné depuis l’explosion, » j’explique. « Celle où il a perdu sa jambe et son équipe. » Papy le regarde.
« Je n’avais même pas remarqué sa jambe la nuit dernière, » dit-il. Il soupire, puis me regarde dans les yeux. « C’est lui que tu veux réparer, ou est-ce bien la montre ? » Il demande.
« Oh, arrête, » je me plains. « Ce n’est qu’une montre. Je n’arrive pas à comprendre ce qui ne va pas et cela me rend dingue. »
« Parfois, tout comme les hommes, les montres abandonnent tout simplement, Faith, et il n’y a rien à faire. » Il commence à bricoler la montre. « Tu te souviens ce que ça fait, n’est-ce pas ? » Il me regarde dans les yeux, puis se remet au travail. « Je dirais que celle-ci a abandonné il y a fort longtemps. » J’ai l’impression que Papy parle de quelque chose qui n’a rien à voir avec cette montre cassée. Il parle de cet homme. Et j’ai peur qu’il ait raison. « Quelle pourrait être sa raison de vivre ? » Papy me demande doucement. Il parle si bas que je peux à peine entendre ses mots.
« Est-ce que tu peux la réparer ? » Je demande. « Il est vraiment seul, » dis-je. Je le regarde. Il est agité.
« On n’est jamais seul, Faithie. Tu le sais. » Il me lance un regard éloquent.
« Je sais. Mais on peut avoir cette impression parfois. »
Il me fixe au-dessus de ses lunettes. « Tu n’es pas en train de parler de toi, n’est-ce pas ? Sinon je vais devoir t’enfermer dans la petite cabane au fond du jardin. »
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