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— Mais si, répondit-il sans la regarder. Vous avez parfaitement compris : nous sommes attirés l’un par l’autre, ce qui pose un problème.
Abasourdie, la jeune femme retint son souffle.
— Ne prenez pas cet air surpris ! Si j’étais épicier et vous la fille du commerçant d’en face, nous aurions déjà publié les bans. Nous mettrions la charrue avant les bœufs tandis que nos parents fermeraient les yeux.
— Je ne faisais pas semblant ! Vous essayez encore de me déstabiliser, et je…
— Pas du tout. Je suis aussi égaré que vous.
Sa voix était si grave qu’elle décela à peine une note de tristesse.
Elle s’arrêta au coin d’une rue et se tourna vers lui.
— Si j’étais valet et vous femme de chambre, nous connaîtrions les moindres recoins, les moindres placards à balais de la maison…
Il n’est pas dangereux, fit une petite voix dans l’esprit de Serena. Sa franchise avait quelque chose de réconfortant. Toutefois, lorsqu’il fit un pas vers elle, une tension sous-jacente resurgit.
— Si j’étais cordonnier, je vous proposerais une ristourne sur vos chaussures.
— Vous avez perdu la raison…
— Non. J’aurais ainsi un prétexte pour mesurer vos pieds de mes mains nues. Et je ne m’arrêterais pas à vos orteils…
Elle saisit le pommeau de la canne à deux mains et se pencha imperceptiblement vers lui.
— Vous n’êtes pas cordonnier ! répliqua-t-elle. Vous êtes le Loup de Clermont, et moi la femme que vous ne parvenez pas à chasser.
— Disons plutôt que je ne souhaite pas vous repousser.
Afficher en entier— Ne frappez jamais un homme le poing fermé, lui conseilla-t-il.
Il sentait son pouls sous ses doigts.
— Pourquoi ? Parce que cela lui donne un prétexte pour répliquer ?
— Mieux vaut le gifler, reprit-il en la relâchant.
— Ah…
— Il vous prendra ainsi moins au sérieux et ne s’attendra pas à recevoir votre genou dans le bas-ventre.
Afficher en entier— Il semble qu’il y ait eu un malentendu, répliqua Hugo en croisant les bras. Je ne vous ai pas dit de raconter ce qu’il fallait pour la rendre heureuse.
— Mais si ! Vous avez…
— Je vous ai recommandé de faire ce qu’il fallait pour la rendre heureuse.
Parfois, Clermont se comportait comme un enfant incapable de distinguer le bien du mal.
— Je ne vois pas la différence ! s’exclama-t-il, intrigué.
— Vous lui avez promis un amour éternel. Dans les faits, vous avez pris pour maîtresse une chanteuse d’opéra trois semaines après l’avoir épousée. Vous saviez pourtant que vous deviez la rendre heureuse. À quoi pensiez-vous donc ?
— Pour faire taire ses protestations, je lui ai offert un bracelet ! Comment pouvais-je deviner qu’elle exigeait de moi la fidélité ?
Afficher en entierJ’en ai assez d’étre une victime. Dorénavant, je vais provoquer les événements, au lieu de les endurer, Séréna, releva fièrement la tête. Aussitôt cette attirance qu’il avait réussie, à écarter revient à la charge pour l’envelopper.
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