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Quand elle s’endort sur le canapé, je la porte dans mon lit. Alors que sa tête oscille contre mon torse en descendant le couloir, elle referme les doigts sur mon tee-shirt et inspire mon odeur.
— À moi, murmure-t-elle dans son sommeil.
C’est un couteau brûlant planté dans mon cœur.
Je désire toujours Scarlett.
J’aime Scarlett, plus que tout.
Mais j’ignore si je pourrai un jour lui faire confiance.
Je ne sais pas si elle se libérera de son passé et acceptera de vivre dans le présent avec moi.
Alors, quand je la dépose et tire la couverture sur elle, je ne la rejoins pas. Tant que j’ignore ce que demain nous réserve, je ne peux pas prendre ce chemin-là.
Pas maintenant.
Et peut-être plus jamais.
Afficher en entier— Qui a besoin d’un petit ami, de toute façon ? reprend-elle. Le couple, ce n’est qu’une immense prise de tête. Je n’ai jamais compris comment on peut s’infliger ça. Volontairement, en plus. Je suis peut être sadique, mais certainement pas maso.
— Scarlett ?
— Oui ?
— Tais-toi.
Afficher en entierNon seulement m’a-t-elle poignardé – j’en porte encore la cicatrice de guerre sur le bras –, mais elle n’a pas versé une seule larme. Elle est restée de marbre, dure comme la pierre. À cet instant, j’ai compris qu’avec cette fille, ce serait à la vie à la mort.
Comme Letty et Dom.
Afficher en entier— Je me lance, reprend-il. Voilà ce que j’ai à te dire, poupée. Je veux tout faire avec toi, Scarlett. Je veux qu’on fasse des erreurs ensemble, qu’on ait une famille ensemble. Je veux que mon nom de famille soit aussi le tien. Et je suis prêt à me battre pour tout ça. Aussi longtemps qu’il le faudra. Alors, tu peux me repousser, mais je n’irai nulle part. Je tiens à ce que tu le saches.
Seigneur.
Nous y sommes. C’est comme ça que je vais mourir.
Je vais avoir une crise cardiaque. Je ne peux pas respirer, j’ai la tête qui tourne. Je me concentre sur les mots qu’il vient d’imprimer au fer rouge dans mon cerveau. Les bébés, le mariage et toutes ces choses qui n’arriveront jamais.
Afficher en entier« — Tu as raison, dit-elle en repoussant la mallette. La seule arme dont j’aie besoin, c’est toi. »
Afficher en entier-...Elle voulait que tu le croies.
— Eh bien, on peut dire qu’elle m’a bien eue.
Bon Dieu !
Ma petite furie de l’enfer. Je la punirai comme il se doit quand je remettrai la main sur elle.
Afficher en entier— Et pourquoi auriez-vous besoin d’un katana ?
— Il n’y a pas vraiment de raison, mais c’est tellement classe.
Afficher en entierQuand elle détourne le regard, ses yeux sont embués. Je prends son visage dans ma main et le tourne vers moi.
— Ce n’est pas ta faute. Nous savions tous ce que nous faisions. Et nous l’avons fait de notre plein gré.
— Pas moi, intervient Conor. Je l’ai fait parce que tu m’as dit qu’ensuite, j’aurais mon week-end de libre.
— Oui, eh bien, tu l’as, ton week-end !
Afficher en entierUn jour, je lui ai dit que je ne ressentais rien. Que je n’étais qu’une ligne droite et que je le resterais toute ma vie. Elle m’a ordonné de ne plus jamais dire de telles insanités avant de m’envoyer en pension pendant toute une année.
Alors, je n’en ai plus jamais parlé.
Je tirais une certaine satisfaction de cette rectitude. De n’être qu’une ligne droite.
Mais à présent, il y a autre chose. Je remets en question les limites de mes émotions linéaires. Quand je regarde Rory, je décèle un petit pic sur cette ligne.
La peur, probablement. Parce que le danger n’est jamais loin quand je songe à ce que je pourrais lui faire.
Rory n’est pas une ligne droite comme moi.
Il est tout en angles bruts et contours souples. Une contradiction de virilité sombre et d’humeur légère. Au fond de lui, il éprouve des émotions.
Et moi, je suis la fille qui s’apprête à l’enduire de kérosène avant de craquer une allumette.
Afficher en entierJe suis encore son Satan. Au fond de moi, je serai peut-être toujours un petit diable. Mais la Scarlett 2.0 en a fini avec les jeux et les mensonges. J’ai envie de lui prouver que nous formons une bonne équipe. La meilleure. Que nous devrions semer le désordre ensemble pendant le restant de nos jours.
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