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p.100-103(partie du chapitre 11)
[spoiler ] -Églantine, j'ai passé deux semaines à l'infirmerie et tu ne m'as même pas rendue visite.Pas une seule fois !
Primevère dévisagea son amie, les yeux pleins d'incompréhension.
-Pardon... Ça m'est sorti de la tête.
Églantine n'avait pas le moins du monde l'air désolé.Elle était changée : ses yeux noirs, si brillants d'habitude, étaient ternes et voilés.Primevère ne savait plus sur quelle patte danser.
-J'ai été très occupée, tu sais.
-Je ne risque pas d'être au courant, rétorqua-t-elle, puisque je ne te vois jamais.
-Oh sa va, j'ai compris...Mon emploi du temps était surchargé, fais moi confiance.
[/spoiler]
Lorsqu'elle entendit cette phrase anodine, la chevêchette eut une révélation douloureuse : justement, elle n'avait plus confiance.Qu'est-ce qui avait bien pu transformer son amie à ce point ? Quelques jours plus tôt, elle se morfondait seule dans sa chambre et maintenant, elle multipliait les activités étranges.Elle décida de mener l'enquête, résolue à comprendre ce qui se passait dans la cervelle de sa copine."Patience et discrétion"serait sa devise ; mais dès que possible, elle irait partager ses conclusions avec Soren.
-Églantine, je dois te poser une question...
-Bien sûr.Vas-y.
-Qui est vraiment Ginger, au fond ?
-Comment ça ?
-Elle veut toujours t'isoler, te couper des autres.C'est bizarre, non ?
-M'isoler ?
-Oui, j'ai l'impression qu'elle est jalouse.
Églantine tomba des nues.
-Jalouse ?
-Les vrais amis ne sont jamais jaloux.
-Les vrais amis ?
"Et zut ! Si elle continue de répéter mes questions comme un perroquet, pas la peine de prolonger la conversation", songea Primevère.
Elle se mit donc à l'observer avec attention.Au début, elle ne remarque rien de particulier.Puis, une semaine après sa sortie de l'infirmerie, quand les journées de l'époque de la pluie d'or Spoiler(cliquez pour révéler)-c'est-à-dire les jours d'été à Ga'Hoole -commencèrent à raccourcir, elle nota qu’Églantine s'éclipsait souvent une fois la classe terminée.
Par une nuit sombre et sans lune, elle la prit en filature.Un vent fort soufflait sous l'épaisse couche de nuages qui recouvrait les étoiles.Il couchait les brins d'herbe, soulevait l'écume mousseuse à la surface de la mer d'Hoolemere et, par chance, il assourdissait les battements d'ailes bruyants de la chevêchette.Primevère s'étonna de voir Églantine suivre le chemin le plus long pour le continent.En volant plein sud, elle se dirigeait droit sur les Monts-Becs, une région fortement déconseillée par les adultes.Mme Pittivier, en particulier,s'en méfiait comme de la gale depuis qu'elle y avait séjourné avec la petite bande.Elle racontait souvent leur périple vers l'île de Hoole, lorsqu'ils avaient fait escale du côté des Lacs Miroirs.Ces lacs étaient aussi réputés pour leur beauté que pour la menace qu'ils représentaient. Là-bas, les quatres chouettes avaient sombré dans une sorte de transe et la dame serpent avait sué sang et eau pour les arracher à ce triste état."Qu'est-ce qui peut bien attirer Églantine dans ce royaume ? s'interrogea Primevère.Tans pis ! S'il faut aller jusqu'au Monts-Becs pour avoir le fin mot de l'histoire, eh bien, j'irai !"La traversée ne lui faisait pas peur : elle était certes petite, mais son gésier et ses ailes étaient ne manquaient pas de vigueur.
Afficher en entierLes vrais amis ne sont jamais jaloux. ’’
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