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Ainsi, comme elle avait été au cœur du problème de l'armistice de 1940, la marine française se retrouve au cœur du conflit militaire à l'instant où il rebondit, aux portes de l'Europe.
Il ne peut être question pour elle de se livrer sans combat aux Allemands ; l'honneur le lui interdit, car les engagements pris à Bordeaux sont toujours valables, et ses chefs ont sur ce point le soutien du maréchal lui-même. Les ordres permanents de sabotage n'ont jamais été annulés ; mieux, ils ont été rappelés et mis à jour.
Rejoindra-t-elle le camp des Alliés, au moment où, comme le pense le général Juin à Alger, tous auront compris de quel côté il fallait se tourner ? On pourrait le croire. Il n'en sera rien. La tragédie va atteindre le comble du pathétique.
Afficher en entier"A cause des circonstances de l'époque, la flotte française en était arrivée à être considérée à la fois par les Anglais et par les Allemands comme un facteur capital dans l'équilibre de leurs forces respectives.
"Pour les Allemands, le contrôle et l'usage de cette flotte auraient signifié l'acquisition immédiate de la seule arme qu'ils ne possédaient pas. Cette arme leur aurait permis de désorganiser encore plus gravement les communications maritimes des Anglais, de chasser la Home Fleet de la Méditerranée et en même temps de contrebalancer l'influence de leurs propres alliés italiens dans ce secteur.
Afficher en entierGérard est, en outre, profondément religieux. "Je ne cache pas le fait que je suis un clérical, explique-t-il aux délégués des syndicats ouvriers d'Afrique du Nord rassemblés à Alger le 1er mai 1943, mais je ne suis pas un bigot." De fait, là encore, l'idée qu'il s'est formée de la patrie prime tout. "Je ne vous demande pas quelles sont vos opinions religieuses, dit-il dans le même discours, et les miennes sont ma propre affaire. Je mets chrétiens, musulmans et juifs sur le même pied. Pour moi, vous êtes tous des Français".
Cette vocation unique limite sa culture.
"Vous m'ennuyez avec vos livres, dit-il un jour, au cours d'un déjeuner officiel à Alger, à l'un des officiers de son état-major. Depuis mon entrée à Saint-Cyr, en 1900, je n'ai plus lu un seul livre et m'en suis trouvé bien."
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