Extraits

- J'accepte. Autre chose : un simple capitaine ne peut, logiquement, commander des escadres aussi nombreuses. Je demande donc le droit de porter le titre de général, commandant en chef des forces armées fortruns. En outre, je désire avoir la possibilité de nommer mes hommes aux grades que je jugerai correspondre aux services qu'ils rendront.

Derrière lui, se touvait son ordonnance, Friancourt. Un gars de Ménilmontant au franc-parler, débrouillard comme pas un, qui n'avait pas son pareil pour dénicher lard ou viande fumée à l'étape. C'était un rouquin dont le somptueux collier de barbe couleur feu lui avait attiré le surnom de Poil de carotte.

Kaninski, un hussard Polonnais les suivait. Il parlait le français et fort bien le russe, chose extrêmement précieuse pour interroger les paysans débusqués dans quelque chaumine. Le plumet noir de son shako se dressait droit vers le ciel, étincelant de givre.

Ainsi, l'une des Russes, Sveltana, fit une découverte d'importance : les portes, jusque là impossible à ouvrir, acceptèrent enfin de fonctionner; il suffisait pour cela de passer la main devant un faisceau invisible situé entre les deux montants à la partie supérieure du panneau.

L'hiver venait de commencer, et allait maintenant conserver toute sa rigueur pendant près de cinq mois. Il avait débuté le 6 novembre 1812 alors que l'armée impériale en retraite se trouvait entre Wiasma et Smolensk.

Une brise glaciale faisait voltiger les flocons qui tombaient lentement d'un ciel morne. A perte de vue, la plaine russe se couvrait d'un manteau immaculé.