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Quatre mois plus tôt
Le jaguar leva la tête, humant les airs. L'ennemi n'était pas loin. Le petit prédateur était entré sur son territoire la veille et le savait.
Cobarde allait le lui faire payer.
Il s'approcha d'un tronc d'arbre suspect. Le jaguarondi le provoquait sciemment : de profondes marques de griffes ornaient le tronc et les branches les plus basses, une odeur d'urine désagréable flottait dans les airs.
Cobarde ne laisserait jamais cette provocation impunie.
Il fronça les narines, captant l'odeur de Castigo. Il la retrouva quelques mètres plus loin, au pied d'un chêne, puis d'un marronnier sauvage. Cobarde suivit sa trace d'arbre en arbre, jusqu'à atteindre la rivière qui coulait au cœur de la forêt. Là, l'odeur était plus forte.
Le jaguar noir qu'était Cobarde retroussa les babines, dévoilant ses crocs acérés. Ses oreilles se couchèrent sur sa tête, il se pencha en avant, prêt à bondir. Un grondement sourd échappa de ses lèvres, grognement menaçant qui se répercuta à des lieux à la ronde.
Un ricanement sonore lui répondit. Cobarde se retourna d'un bond, feulant à l'attention de son adversaire, prêt à bondir.
Un homme se tenait derrière lui. La peau couleur du cuivre, il était nu à l'exception d'un boxer qui le moulait comme une seconde peau. Orange, de façon à ce que son jaguarondi le confonde avec son pelage lors de la transformation. Son corps musclé était celui d'un homme qui courrait après ses proies plusieurs fois par jour. Ses yeux verts à l'iris légèrement déformé le fixaient avec un air narquois :
-Toujours aussi prévisible, Cobarde.
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