Extraits

Je fronce les sourcils en regardant la femelle dans mes bras. Il y a quelques heures, elle a perdu son combat contre le sommeil et maintenant, épuisée, elle somnole.

Là où est sa place.

Ces sentiments possessifs sont étranges. Je ne comprends pas ce qui, chez elle, m’attire autant. Bien sûr, elle est belle avec ses courbes généreuses, ses longs cheveux et ses yeux expressifs. Mais elle ne semble pas du tout me faire confiance.

Je vois bien qu’elle me désire, mais elle ne semble pas vouloir me désirer. Ce n’est pas quelque chose que j’ai connu auparavant et j’ai envie qu’elle me dise tous ses secrets.

Ellie a été blessée. Ça se voit à son regard douloureux. Je la rapproche doucement et elle laisse échapper un petit ronflement adorable. Je ne sais pas d’où viennent ces étranges femelles, mais elles sont à nous maintenant.

Terex porte ma main à ses lèvres, pressant des baisers contre mes doigts et je lève la tête, croisant son regard.

Je ne me lasserai jamais de lui, cet homme qui m’a forcée à être la femme qu’il savait que je pouvais être. Il m’a fait réaliser que je suis digne d’être aimée, il m’a fait me battre pour ce dont j’avais besoin. Lui.

J’embrasse sa poitrine, caressant d’une main les écailles scintillantes qui ne cesseront jamais de me fasciner.

Les cloches sonnent et nous nous retournons toutes quand Terex entre.

— Salut, petite femelle, dit-il avec un sourire.

Son regard violet est fixé sur moi.

— Je t’ai manqué ?

— Bon sang, dit Alexis en s’éventant le visage. Si tu ne lui as pas manqué à elle, à moi oui.

Je lui fais un sourire en essayant d’ignorer le regard de Vivian sur le corps imposant de Terex, depuis l’endroit où elle se prélasse près du feu.

Il garde son regard sur moi, le laissant danser sur mon corps d’une manière qui me dit clairement qu’il aime ce qu’il voit.

— Oui, dis-je avec audace.

Je regarde ses yeux s’assombrir.

— Tu m’as manqué.

— Pourquoi Learza m’a dit que vous deviez être couplés ?

Terex soupire.

— Tu veux vraiment parler d’une autre femme alors que tu es nue et dans mon bain ?

Je le fixe et il soupire à nouveau, mais sa bouche se courbe d’amusement.

— Peut-être que si tu te rapprochais, je serais plus enclin à parler de choses dont je ne souhaite pas parler.

Je plisse les yeux dans sa direction et il lève simplement un sourcil. Je suis actuellement assise de l’autre côté de la baignoire. Terex a ses jambes de part et d’autre des miennes et j’ai remonté mes jambes pour ne pas lui donner accidentellement un coup de pied dans les parties intimes.

— Je ne veux pas savoir à ce point.

Il me sourit et je roule des yeux. Ok, je veux savoir. Fais-moi un procès.

Il fait un geste entre ses jambes et je lui lance un regard salace. Terex rit et je soupire, mon cœur battant la chamade alors qu’il me sourit.

— Viens t’asseoir plus près et je te dirai tout ce que tu veux savoir.

Sa voix est une séduction et je bouge avant même d’en avoir conscience. Cette fois, Terex baisse son regard lorsque mes seins sortent de l’eau et mes tétons se durcissent immédiatement lorsque son attention se pose sur eux.

Je rougis, mais son faible gémissement m’encourage alors que j’aurais autrement pris la poudre d’escampette.

Je me rapproche encore plus et puis je me fige quand je le sens dur contre moi.

— Bon sang, lâché-je. Tous les guerriers sont aussi grands partout ?

Il baisse les sourcils et tend une main, me rapprochant encore plus.

— Tu n’as qu’à penser à ce guerrier, petite femelle.

Je roule des yeux, puis mes yeux se ferment lorsqu’il me tire plus près de lui jusqu’à ce que je sois à califourchon sur lui, ses lèvres dansant le long de mon cou.

J’essaie de ne pas regarder son torse, mais cela ne dure que trois secondes. Au bout de quelques instants, mes yeux reviennent sur le jeu de ses muscles, qui se plient et ondulent au gré de ses mouvements. Il ne porte pas de chemise et les écailles bleues le long de ses épaules brillent à la lumière du feu. J’ouvre la bouche pour l’interroger, mais il est déjà en train de bouger et un son étouffé m’échappe alors que j’ai une vue rapprochée de ses fesses toniques.

— Mets un pantalon !

Terex m’envoie un regard amusé par-dessus son épaule. Je pourrais presque croire qu’il pose pour moi. J’attrape le pantalon qu’il portait hier sur le sol, à côté du lit et le lui jette avec mon bras valide, fermant instantanément les yeux quand il se retourne pour l’attraper.

D’accord, j’ai peut-être ouvert un œil, mais c’est ce qu’aurait fait n’importe quelle femme au sang chaud.

Il s’avère que son énorme épée ne surcompensait rien.

Je force mes yeux à se fermer pour de bon cette fois et j’attends de l’entendre enfiler son pantalon avant de les rouvrir.

Ces nouveaux aliens sont tout sourire, révélant leurs dents pointues. Ils ne nous ont pas touchées, si ce n’est pour nous aider à sortir du vaisseau, mais quelque chose dans la façon dont leurs regards passent de l’une à l’autre et leurs murmures me dresse les cheveux sur la tête.

— Tu es sûre qu’on doit leur faire confiance ? murmuré-je à Nevada.

Elle lève un sourcil, surprise, mais c’est Lingerie qui prend la parole.

— Qui d’autre vois-tu par ici pour nous aider à nous échapper de cet horrible vaisseau ? Ils nous ont promis de la nourriture, de l’eau et des médecins. Que veux-tu de plus ?

J’entends une déchirure et un grognement quitte ma gorge alors qu’elle presse quelque chose contre ma blessure.

— Seigneur, il y a tellement de sang, Terex.

Plus de déchirures. Est-ce qu’elle déchire sa robe ?

— Embrasse-moi... une dernière fois... petite femelle.

J’ouvre les yeux et je trouve Ellie qui me regarde d’un air renfrogné.

— Tu ne vas pas mourir, déclare-t-elle.

Des larmes coulent sur son visage.

— Tu n’auras pas de baisers avant d’être de retour au camp.

— Femelle cruelle.

Elle n’écoute plus, elle se lève d’un bond et se précipite vers la mishua.

— J’ai besoin de ton aide, l’entends-je dire.

Je grogne presque. Les Mishua comprennent à peine notre langue. La langue humaine leur sera complètement étrangère. Contrairement à nous, elles n’ont pas de traducteurs dans leurs oreilles.

— Ellie...

— Tu m’écoutes, espèce de bête têtue ? J’ai besoin que tu m’aides.

Je rouvre les yeux alors qu’une ombre s’abat sur mon visage. Je ne sais pas combien de temps s’est écoulé, mais la mishua me regarde fixement, se penchant pour renifler ma blessure.

— Ok. Maintenant on doit juste te mettre sur son dos.

Je cligne des yeux, puis Ellie est au-dessus de moi, le visage pâle et strié de larmes. Elle retire son bras de son écharpe et la couleur restante se vide de son visage. Puis elle se penche, me regardant droit dans les yeux.

— Tu perds trop de sang. Si je peux te mettre sur la mishua, je peux te ramener au camp. Mais tu dois m’aider. Si tu t’évanouis, je ne pourrai pas te soulever. Est-ce que tu comprends ?

Sa voix s’élève à la fin alors que la panique l’étouffe et je hoche la tête. Je peux sentir mon sang sous moi, se refroidir sur le sol. Mes chances de rentrer vivant au camp ne sont pas élevées, mais si c’est ce que veut ma femelle, c’est ce que je ferai.

Même si cela peut me tuer.

— Ok. Comment je fais pour que Kini s’agenouille ?

Je renifle.

— Mishua... s’agenouille pour... personne.

Ellie me regarde d’un air renfrogné et dirige ensuite son regard vers la mishua, qui lui grogne dessus.

Ellie claque des doigts, faisant un geste vers le sol alors que la mishua nous regarde fixement.

— Tu sais ce dont nous avons besoin, Kini. Il ne peut pas monter aussi haut.

La mishua lève la tête comme si elle n’était pas intéressée, mais son regard revient rapidement vers nous.

Ellie se lève, ses yeux se rétrécissent de façon menaçante. J’ouvre la bouche et la peur m’envahit. Les Mishua demandent du respect et peuvent devenir incroyablement dangereux en un instant.

Ellie attrape un des couteaux du Voildi et le pointe sur la mishua.

— Agenouille-toi ou je vais t’ouvrir, dit-elle.

J’en ris presque, même si la terreur fait trembler ma main quand je l’attrape. Cette minuscule femelle menace une mishua qui pourrait s’élancer et la tuer en une demi-seconde.

Malheureusement pour Ellie, sa menace ne sort pas comme elle l’entendait. Sa voix est désespérée, ses mots étouffés.

La mishua la fixe un moment de plus et j’ouvre la bouche pour la supplier de s’enfuir, puis je cligne des yeux, stupéfait.

Kini se met à genoux et baisse la tête.

Je suis encore en train d’essayer de comprendre quand Ellie acquiesce.

— Merci, dit-elle.

Puis elle s’accroupit à côté de moi.

—Ok. Je vais mettre mes mains sous tes bras et tirer. Mais je suis une gringalette et tu es un géant. J’ai besoin que tu utilises tes jambes de guerrier et que tu pousses en arrière.

— Ellie, essayé-je encore une fois.

Elle se contente de me regarder d’un air renfrogné.

Elle portera mon corps jusqu’au camp.

J’acquiesce. Si c’est ce dont elle a besoin, c’est ce que je vais faire. Je ne peux rien refuser à ma petite femelle.