Les Guerriers de Zion, Tome 2 : Krac et la fauteuse de troubles

Bran plissa les yeux et lança un regard dégoûté à Cooraan et Lazarus quand les deux hommes éclatèrent de rire. Bien sûr qu’il savait qu’une longue ligne rose ornait la coque de son vaisseau immaculé. Il avait de la chance que le vaisseau entier ne soit pas rose. S’il n’avait pas ordonné à Lazarus et Cooraan d’intervenir, cela aurait été le cas.

— On a dû s’arrêter au spatioport de Newport pour une réparation superficielle, répondit Bran. Un vaisseau court-courrier est venu s’amarrer à la baie de réparation adjacente à la nôtre.

— En marche arrière, ajouta Lazarus en essayant de se retenir de rire à nouveau. Et de travers.

— Pendant que la tour de contrôle disait des mots que je n’avais encore jamais entendus avant, dit Cooraan en souriant.

— Disons simplement que le capitaine est très connu là-bas, commenta Bran.

— Très connu ?! lança Cooraan en riant. Sa mauvaise réputation n’est plus à faire ! Je retournais au vaisseau quand j’ai entendu une annonce diffusée par le service de communication d’urgence du spatioport prévenant de l’arrivée du capitaine Moustique. Je n’ai jamais vu autant de gens se hâter de sécuriser leurs affaires sauf avant une bataille. La seule raison pour laquelle je n’étais pas si surpris que ça, c’est parce que je sais comment elle est.

— Alors, comment est ce célèbre capitaine ? demanda Krac.

Rorrak grogna.

— C’est une sacrée emmerdeuse. Et elle est dangereuse, en plus. Je l’ai rencontrée en même temps que Cooraan et Bran. C’est un désastre ambulant. C’est la fille de Bulldog Ti’Death. L’énorme Triterian à dents de rasoir est très, très protecteur envers elle. Je ne l’ai rencontrée qu’une fois, et c’est une fois de plus que le mérite quiconque, dit-il en frissonnant.

— Qu’est-ce qu’elle a fait ? demanda Krac en fronçant les sourcils.

— Je vais vous dire ce qu’elle a fait, répondit Bran avant de pincer les lèvres pour se retenir de rire. Elle lui a cassé le nez et a bien failli lui écrabouiller les burnes au passage en plus de nous avoir mis au tapis, Cooraan et moi.

— En même temps ? lâcha Krac, incrédule. Pourquoi est-ce que vous voudriez vous battre contre une Triteriane à dents de rasoir ? Même pour moi, ce serait un défi.

— Oh, on ne se battait pas, marmonna Cooraan.

— Qu’est-ce que vous faisiez ? demanda Krac, son regard faisant des allers-retours entre les quatre hommes.

— On dansait, grogna Rorrak. Il ignora les rires, perdu dans ses souvenirs de la rousse écervelée qui les avait tant fait rire, un soir, voilà bien longtemps.