Tony Lonto, Tome 1 : Les Harengs ont bon dos
Auteur
- Emil Richard Johnson (Écrivain)
Série
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extrait
Lonto s'en souvint aussi tout en conduisant sa voiture. Cette grosse brute de Matteo avait tiré dans les fesses d'une bleusaille de flic, vingt ans auparavant, songeait-il. Et Jaworski sentait encore la moutarde lui monter au nez quand il voyait un Rital. Lonto savait bien que Jaworski était un flic honnête et consciencieux. Mais, lorsqu'il s'agissait de travailler sous ses ordres, c'était une autre paire de manches. Quand on appartient à la brigade Criminelle, se voir traiter comme un vulgaire membre de la Mafia, il trouvait ça dur à avaler. « Après tout, ce ne serait pas une mauvaise idée, se disait Lonto, de demander mon changement ».
Ce ne serait pas une mauvaise idée, certes. A condition d'être moins entêté que Lonto, et de ne pas se répéter qu'on faisait du bon boulot sur le Strip, ce qui était exact. Mais comment un gosse sorti des bas-fonds peut-il être amené à arborer l'insigne qu'il avait détesté pendant toute sa jeunesse ?
C'était bien simple. Cela arrive à un gosse des bas-fonds qui a eu de la veine de ne pas se faire pincer en train de chaparder, de faire les poches d'un ivrogne ou d'arracher le sac à main d'une souris. On assiste à des surinages, à des matraquages, à des tabassages de putains ; mais on voit aussi des chevaliers de la rapière et du coup de poing américain, ou des julots de ces dames se faire alpaguer. Pas toujours, mais ça arrive. Alors, si on est un petit voyou assez éveillé, à force d'être témoin de toutes ces scènes de la rue, on finit par piger et l'on se dit qu'on se fera pincer un jour ou l'autre. On ouvre l'oeil, et le bon ! Et en définitive, on choisit le camp qui semble offrir le plus de chances. Si le choix est heureux, on n'en conservera pas moins un petit point faible, au fond de son cœur, pour ce qu'on aura abandonné.
Voilà comment on devient flic, quand on est un gamin des bas-fonds. Pour peu que l'on connaisse la façon dont opèrent les barbeaux, putains et voyons, pour peu que l'on soit au courant des dessous de la vie du Strip, on ne se fait pas scribouillard. On devient flic. Tout comme Lonto.
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Lorsqu'un sadique du couteau assassine les maquereaux dans le quartier chaud de la ville, c'est la panique chez les marlous, la débandade chez les michés, la crise chez les prostituées et le début des journées de quarante heures pour les flics de la Criminelle. Heureusement, l'inspecteur Lonto, l'enfant du quartier qui est passé du mauvais côté de l'ordre, aidé par son nouvel associé Violet, mène l'enquête.
Un roman noir à l'ancienne, sombre, punchy et violent. L'histoire d'un fou contre l'enquête d'un homme, avec pour cadre et décor une ville sans nom à l'atmosphère glauque et sordide. L'un de ces anciens titre de la Série Noire à la désuète et plaisante traduction argotique (un exemple, en v.o., le roman se nomme Silver Street, ce qui donne, pour la traduction française, Les harengs ont bon dos sur la couverture, puis la rue des Picaillons dans le roman), qui, si il n'apporte rien de nouveau au genre, lui fait parfaitement honneur, avec une intrigue classique porté par de solides personnages dont l'alternance donne le rythme et captive le lecteur amateur jusqu'au bout.
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Date de sortie
Tony Lonto, Tome 1 : Les Harengs ont bon dos
- France : 1968-01-01 (Français)
Activité récente
Titres alternatifs
- Silver Street - Anglais
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Editeurs
Résumé
Un maquereau est assassiné dans le quartier mal famé du Strip ; puis un second, «piqué» lui aussi d'un coup de poignard au cœur; puis un troisième est menacé...
Panique chez les marlous ; la Criminelle est sur les dents, l'inspecteur Tony Lonto fait des journées de quarante heures. Enquête périlleuse où il risque pis que la mort...
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