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** Extrait offert par Lynne Graham **

1.

Vitale Roccanti, banquier issu d’une vieille famille de l’aristocratie européenne, ouvrit le dossier que lui avait transmis le détective privé. Une photo représentait le milliardaire grec Sergios Demonides en compagnie des trois convives qu’il recevait à dîner. Monty Blake, propriétaire de la chaîne d’hôtels britannique Royal, sa très décorative épouse, Ingrid, et leur fille Zara, qui portait une énorme bague à l’annulaire gauche. De toute évidence, une bague de fiançailles.

Les rumeurs d’un rachat consolidé par une alliance des deux familles étaient donc fondées. Si le mariage n’avait pas encore été annoncé officiellement, c’était sans doute parce que Demonides exécrait la publicité.

Vitale réprima un juron. Voir Monty Blake arborer cet air triomphant était insupportable ! Ce criminel était responsable de la mort de sa sœur. A cause de lui, il avait perdu à treize ans la seule personne au monde qui l’avait jamais aimé…

Aujourd’hui, l’heure de la vengeance avait sonné. Le coup serait d’autant plus rude pour Blake que l’accord passé avec Demonides serait la consécration de sa carrière. Pas question de le laisser remporter une telle victoire.

Comment avait-il réussi à attirer le milliardaire grec dans ses filets ? Sa chance inespérée était-elle due uniquement au pouvoir de séduction de sa fille ? Avec sa silhouette menue, ses traits délicats et ses cheveux blond platine, Zara Blake ne manquait sûrement pas d’admirateurs. Cependant, on disait qu’elle était aussi bête que ravissante…

Pour sa part, il ne se laisserait jamais tourner la tête par une idiote, aussi séduisante fut-elle. Contrairement à Demonides… Et tant mieux, car c’était une faiblesse qu’il comptait bien exploiter. S’il parvenait à provoquer la rupture des fiançailles, il y avait de grandes chances pour que l’accord entre Demonides et Blake soit remis en question. Ce serait un coup fatal pour Monty Blake, qui avait désespérément besoin de vendre sa chaîne d’hôtels.

Vitale réprima un soupir. Il n’avait pas prévu d’assouvir sa vengeance en employant des méthodes aussi ignobles que celles de son ennemi. Mais après tout, Monty Blake le méritait largement. Le châtiment ne devait-il pas être proportionné au crime ? De toute façon, il n’avait pas le choix. S’il voulait punir l’homme qui avait abandonné sa sœur enceinte à son cruel destin, il ne pouvait pas s’encombrer de scrupules.

D’autant plus que Zara Blake était une victime expiatoire très acceptable. Il était de notoriété publique qu’elle collectionnait les amants et n’était pas particulièrement sentimentale. Nul doute que la perte d’un aussi beau parti que Demonides lui laisserait des regrets. Mais en digne fille de sa mère, elle devait avoir une pierre à la place du cœur et le cuir aussi épais que celui d’un rhinocéros. Elle se remettrait vite de sa déception. Et si elle en sortait un peu moins superficielle, il lui aurait rendu service. Ne disait-on pas que souffrir forgeait le caractère ?

* * *

— Je n’arrive pas à croire que tu as accepté d’épouser Sergios Demonides ! s’exclama Bee en considérant sa demi-sœur d’un air effaré.

Bien qu’ayant le même père, Bee et Zara n’étaient pas du tout bâties sur le même modèle. Filiforme, le visage délicat mangé par d’immenses yeux lavande et encadré par des cheveux d’un blond presque blanc, Zara ressemblait à une poupée de porcelaine, tandis que Bee avait hérité de l’épaisse chevelure brune, du teint mat et des courbes voluptueuses de sa mère espagnole, première épouse de Monty Blake. Ce qui n’empêchait pas les deux jeunes femmes d’être très proches. En revanche, elles connaissaient peu Tawny, la troisième fille de leur père. Celle-ci était née d’une liaison extraconjugale et sa mère n’avait toujours pas pardonné à Monty Blake la manière très cavalière dont il l’avait traitée.

— Pourquoi pas ? répliqua Zara en haussant les épaules avec désinvolture. J’en ai assez d’être célibataire et j’aime les enfants…

— Comment peux-tu en avoir assez d’être célibataire ? protesta Bee avec incrédulité. Tu n’as que vingt-deux ans ! Et surtout, tu n’es pas amoureuse de Demonides !

— Eh bien…

— Tu ne me feras pas croire que tu l’aimes. Tu le connais à peine, pour l’amour du ciel !

Bee n’avait rencontré Sergios Demonides qu’une seule fois mais les recherches qu’elle avait effectuées sur internet avaient confirmé sa première impression. Le milliardaire grec était un homme beaucoup trop dangereux pour un cœur tendre comme sa sœur. Non seulement c’était un séducteur invétéré, mais il avait la réputation d’être froid et calculateur.

Zara releva le menton.

— Ça dépend de ce qu’on attend du mariage. Ce que recherche Sergios c’est une femme prête à élever les enfants dont il a la charge…

— Les trois enfants de son cousin ?

Zara hocha la tête. Quelques mois plus tôt, le cousin de Sergios et son épouse s’étaient tués dans un accident de voiture, laissant trois enfants dont Sergios était devenu le tuteur. Quand ce dernier lui avait avoué que s’il voulait se marier c’était uniquement pour donner une mère aux trois orphelins qui vivaient sous son toit, elle avait éprouvé un vif soulagement. Ce milliardaire caustique l’intimidait beaucoup. Mais en apprenant ce qu’il attendait de sa future épouse, elle avait été rassurée. Ce rôle lui convenait parfaitement.

Les enfants — dont le plus jeune avait six mois et l’aîné trois ans — avaient du mal à s’adapter à leur nouvelle vie. Sergios avait engagé plusieurs personnes pour s’en occuper, mais il voulait leur offrir un véritable foyer. Zara avait été très impressionnée par l’intérêt qu’il leur portait.

Sans doute en raison du manque d’amour dont elle avait souffert pendant son enfance, elle éprouvait une immense compassion à leur égard. Lorsqu’elle les avait rencontrés, la tristesse qu’elle avait lue sur leurs visages l’avait bouleversée. Pour la première fois de sa vie, elle avait eu la certitude de pouvoir être vraiment utile à quelqu’un.

Mais surtout, elle était prête à tout pour réconforter ses parents, dévastés par la disparition de son frère jumeau, Tom, mort quelques années plus tôt. Monty et Ingrid Blake vénéraient leur fils et n’avaient jamais caché qu’il était leur préféré. Zara en avait souffert, mais elle adorait son frère et ne lui en avait jamais voulu. Elle lui avait même souvent été reconnaissante pour ses brillants résultats scolaires, qui détournaient provisoirement l’attention de leurs parents de ses propres échecs.

Alors qu’elle avait quitté le lycée sans passer ses examens de fin d’études secondaires, Tom avait intégré une prestigieuse école de commerce dans l’intention de seconder leur père à la direction de la chaîne d’hôtels familiale. Malheureusement, il s’était tué à vingt ans au volant de sa voiture de sport.

Depuis l’accident les accès de fureur de Monty Blake étaient de plus en plus fréquents, et si Zara avait accepté d’épouser Sergios Demonides, c’était avant tout pour lui faire plaisir. Depuis toujours elle s’efforçait de gagner l’estime de ses parents sans jamais y parvenir. Ce mariage était l’occasion d’atteindre enfin cet objectif. Quand elle avait donné son accord, elle avait vu pour la première fois de sa vie de la fierté dans le regard de son père. Avec un sourire ravi, il lui avait pressé affectueusement l’épaule en déclarant :

— Bravo, ma fille.

Cet instant précieux resterait à jamais gravé dans sa mémoire.

Par ailleurs, ce mariage lui apporterait paradoxalement une certaine liberté. Non seulement elle n’aurait plus à craindre les colères de son père, mais elle échapperait aux exigences de sa mère, qui tenait à ce que sa fille soit toujours la plus belle, la plus élégante et la plus admirée. Elle ne serait plus obligée de passer des journées entières à faire du shopping, ni de fréquenter des gens importants dans les endroits où il fallait être vue.

Et surtout, elle n’aurait plus à subir les avances de don Juan aussi égoïstes que superficiels, qui ne cherchaient qu’à ajouter une célébrité de plus à leur tableau de chasse.

Zara poussa un petit soupir d’aise. Oui, elle serait enfin libre ! Elle pourrait enfin devenir elle-même sans craindre de s’attirer les foudres de son père ni les récriminations de sa mère…

— Que feras-tu le jour où tu tomberas amoureuse d’un autre homme ? demanda Bee.

— Ça ne risque pas d’arriver, répliqua Zara avec assurance.

A dix-huit ans, elle avait eu le cœur brisé. Depuis, il n’avait plus jamais battu pour personne et elle en était ravie. La déception avait été trop cruelle. Plus jamais ça !

— Tu ne crois pas qu’il serait temps que tu oublies ce bon à rien de Julian Hurst ? demanda Bee.

Zara eut une moue désabusée.

— Je ne crois plus à l’amour. Les hommes sont trop hypocrites. Quand ils n’en veulent pas à l’argent de mon père, ils cherchent juste une aventure d’une nuit.

— Et dans un cas comme dans l’autre, ils en sont pour leurs frais…

Bee soupira. Contrairement à ce que racontaient les magazines people, qui lui prêtaient une impressionnante collection d’amants, tous les hommes qu’elle rencontrait laissaient sa sœur indifférente.

— Au moins avec Sergios, les choses sont claires, reprit Zara. Ce qu’il cherche, c’est une mère pour les enfants de son cousin. Pour le reste, chacun sera libre de faire ce qu’il veut, du moment qu’il reste discret.

Et de son côté, elle serait d’autant plus discrète qu’elle n’avait pas l’intention de profiter de cette liberté ! Elle avait définitivement tiré un trait sur les hommes. Mais ça, personne n’avait besoin de le savoir. Même pas sa sœur, qu’elle aimait tendrement…

— De toute façon, Sergios voyage sans arrêt pour ses affaires. Les enfants et moi nous vivrons à Londres, et je pourrai continuer à m’occuper de Magic Gardens.

Lorsque Zara avait reçu en héritage la petite société d’aménagement paysager créée par sa tante Edith, ses parents s’étaient moqués d’elle. Pour les Blake, leur fille atteinte de dyslexie était incapable de gérer une société, surtout dans un secteur aussi spécialisé.

Zara, qui partageait la passion de sa tante pour le paysagisme, avait pourtant les compétences requises, suite à une formation qu’elle avait suivie avec succès. Malgré des discussions houleuses, elle avait tenu tête à ses parents. Elle avait refusé de vendre Magic Gardens et s’en occupait activement.

— C’est la solution idéale, insista-t-elle devant l’air dubitatif de Bee. J’ai besoin d’avoir une vie à moi.

— Bien sûr, mais je ne crois pas que c’est en épousant Sergios que tu y parviendras. Tu vas juste quitter une prison pour une autre. Tu verras qu’il aura autant d’exigences que tes parents. S’il te plaît, réfléchis bien. Il ne m’a inspiré aucune confiance quand je l’ai rencontré.

Quelques instants plus tard, Zara quitta la maison que Bee partageait avec sa mère invalide et reprit sa voiture. Bien sûr, se marier pour conquérir sa liberté pouvait sembler contradictoire. Cependant, étant lui-même chef d’entreprise, Sergios comprenait mieux que ses parents son désir de diriger sa société. Il serait bien plus tolérant qu’eux. D’autant plus qu’il serait ravi d’avoir une femme indépendante, qui n’exigerait pas de lui une attention constante.

Quant aux risques qu’elle tombe amoureuse d’un autre homme, ils étaient nuls. Elle était vaccinée. Autant faire un mariage de convenance qui lui vaudrait la reconnaissance de ses parents. De toute façon, l’amour rendait stupide.

A commencer par sa mère, qui acceptait sans broncher les infidélités de son mari, et bien pire encore. Ingrid, ancien mannequin suédois issu d’un milieu modeste, était éblouie par son mari et par le statut social qu’il lui avait donné en l’épousant. Elle lui pardonnait tout, même ses pires défauts. Or dans le privé, ces derniers étaient encore plus effrayants que ce que les gens pouvaient imaginer, songea Zara avec un frisson de dégoût.

Quelques instants plus tard, elle se gara devant le petit atelier qui abritait les locaux de Magic Gardens. Rob, son assistant, l’accueillit avec un sourire réjoui.

— J’étais sur le point de t’appeler. Nous avons un client potentiel. Un Italien. Il a vu l’un des jardins que ta tante a créés en Toscane et il a été très impressionné.

Zara fit la moue. Plusieurs personnes avaient renoncé à faire appel aux services de Magic Gardens en apprenant que ce n’était plus sa tante qui dirigeait la société.

— Tu lui as précisé qu’elle était décédée ?

— Bien sûr. Je lui ai expliqué que tu travaillais dans le même esprit qu’Edith mais avec une approche plus contemporaine. Il s’est montré encore plus intéressé et t’invite à te rendre sur place tous frais payés pour ébaucher un projet. D’après ce que j’ai compris, c’est un promoteur. Il vient de rénover une villa et il veut un jardin à la hauteur. Ça pourrait bien être le projet important et rémunérateur que tu attends !

Rob tendit à Zara le carnet sur lequel il avait pris des notes. Pour sauver les apparences, Zara y jeta un coup d’œil mais elle fut incapable de déchiffrer l’écriture de son collaborateur. Sa dyslexie lui posait des problèmes de lecture, plus importants encore avec les textes manuscrits.

— Excuse-moi, j’avais oublié…

Prenant conscience de sa bévue, Rob, à qui Zara avait été obligée d’expliquer son problème, reprit son carnet et lui lut ses notes.

Elle l’écouta en s’efforçant de masquer son humiliation. Chaque fois qu’elle se trouvait dans ce genre de situation, elle était ramenée à l’époque où son père entrait dans des colères noires devant ses résultats scolaires et maudissait sa « stupidité ».

Elle avait fini par acquérir la conviction que son incapacité à lire et à écrire sans difficultés était due à des déficiences intellectuelles.

Mais très vite, son embarras fit place à l’enthousiasme. Rob avait raison ! Ce projet promettait d’être passionnant. Enfin une chance de donner la mesure de sa créativité ! En dehors des réalisations sur lesquelles elle avait travaillé en collaboration avec Edith, son expérience se limitait pour l’instant à l’aménagement de petits jardins de ville avec un budget limité.

Un projet ambitieux, c’était exactement ce qui manquait à son portfolio. Mené à bien, il donnerait un nouvel essor à Magic Gardens, qui ne serait plus aussi tributaire de la réputation de sa tante. Ce serait également l’occasion de prouver à ses parents qu’elle était capable de réussir. Ils cesseraient peut-être enfin de considérer son travail comme un hobby…

— Rappelle-le pour régler les détails de mon séjour, demanda-t-elle à Rob. Dis-lui que je suis prête à me rendre en Italie dès qu’il le souhaite.

Elle se rendit ensuite chez leurs deux clients du moment pour voir comment progressait l’aménagement de leur jardin. Chez l’un d’eux, tout se passait bien. Chez l’autre, les travaux étaient suspendus en raison d’un nœud de canalisations dont personne ne lui avait signalé l’existence.

Le temps d’apaiser le client et de trouver un entrepreneur disponible pour régler le problème, il était plus de 18 heures lorsqu’elle rentra chez elle, dans l’appartement qui lui était réservé dans la maison de ses parents.

Elle aurait préféré être plus indépendante, mais elle n’osait pas laisser sa mère seule avec son père. Monty Blake faisait un peu plus d’efforts pour réprimer ses colères quand sa fille se trouvait à portée de voix.

Dès qu’elle ouvrit la porte, Neige, sa petite lapine blanche, se précipita dans le hall pour l’accueillir. Elle la caressa longuement et lui donna à manger.

Quelques instants plus tard, Ingrid Blake, une femme très belle et très mince qui paraissait beaucoup plus jeune que ses quarante-trois ans, fit irruption dans l’appartement.

— Où étais-tu passée ? Je t’ai cherchée tout l’après-midi !

Au son de sa voix hargneuse, Neige courut se réfugier dans son clapier.

— Je suis passée à l’atelier et ensuite je suis allée voir des clients…

— Des clients ?

Ingrid eut une moue dédaigneuse.

— Quand vas-tu enfin cesser tes enfantillages, Zara ? Je te rappelle que tu te maries dans trois mois et qu’il y a une foule de détails à régler ! Les essayages, le traiteur, le fleuriste et j’en passe… Tu comptes attendre le dernier moment pour t’occuper de tout ça ?

— Je croyais que nous avions engagé une organisatrice de mariage.

— Ne te fais pas plus stupide que tu ne l’es, s’il te plaît ! Ce n’est pas elle qui va essayer la robe à ta place ! Et de toute façon, une future mariée se doit de prendre une part active à l’organisation de son mariage.

« Ne te fais pas plus stupide que tu ne l’es ! » Combien de fois avait-elle entendu ce commentaire méprisant pendant sa scolarité ? Toujours traumatisée par cette période qu’elle avait vécue comme un cauchemar, Zara répondit d’un ton vif :

— C’est davantage ton mariage que le mien !

Sa mère la foudroya du regard.

— Que veux-tu dire ?

— Que contrairement à toi, je ne suis pas passionnée par les préparatifs. Je ne veux pas être désagréable mais je me moque éperdument de savoir s’il vaut mieux choisir un voile incrusté de perles ou de cristaux, et combien d’étages doit comporter le gâteau. D’autant plus que Sergios n’attache aucune importance à ce genre de détails lui non plus. N’oublie pas que c’est son second mariage, ajouta Zara d’un ton plus conciliant.

Du calme. Mieux valait éviter de jeter de l’huile sur le feu…

Au milieu de la discussion, Rob téléphona pour lui demander quand elle était disponible pour partir en Italie et il la fit patienter pendant qu’il réservait un vol pour le surlendemain.

Trop impatiente pour attendre que Zara lui prête de nouveau toute son attention, Ingrid quitta l’appartement d’une démarche raide qui en disait long sur son indignation.

Zara poussa un soupir de soulagement. Du moins en Italie échapperait-elle à l’hystérie des préparatifs ! Si seulement sa mère n’était pas aussi obsédée par les apparences… Elle tenait à ce que le mariage de sa fille soit l’événement le plus fastueux et le plus commenté de la saison.

Comment pouvait-elle avoir aussi peu de points communs avec ses parents ? Alors qu’elle s’entendait si bien avec la sœur de son père !

Zara partageait avec sa tante Edith, sexagénaire célibataire, des goûts très simples, un solide sens pratique et la passion des jardins harmonieux. Quand sa tante avait disparu, quelques mois après l’accident de son frère, elle avait été dévastée. Edith n’avait jamais eu le moindre problème de santé. Sa mort soudaine due à une crise cardiaque avait été un choc terrible.

* * *

Pour prendre l’avion pour l’Italie, Zara mit une jupe et une veste en coton kaki, qu’elle associa à un T-shirt sable et à des chaussures plates. Elle releva son épaisse chevelure blonde en chignon et se contenta d’un maquillage léger. Mieux valait éviter de jouer les stars si elle voulait que son client la prenne au sérieux. Baptisée « la blonde évaporée » dès l’âge de quatorze ans, elle était bien placée pour savoir combien la première impression pouvait être fatale…

Un chauffeur l’attendait à l’aéroport de Pise. Confortablement installée à l’arrière d’un 4x4 climatisé, elle admira le paysage. La vue des collines boisées et des villages médiévaux l’apaisa et lui mit du baume au cœur après les reproches dont l’avait accablée sa mère, juste avant son départ. Furieuse d’apprendre qu’elle partait en Italie pour le week-end, Ingrid avait demandé d’un ton acerbe :

— Comment le prend ton fiancé ?

— Aucune idée. Je n’ai pas de nouvelles de lui depuis quinze jours, mais je lui ai laissé un message pour l’informer de mon absence, avait précisé Zara en s’exhortant au calme.

Sergios n’avait pas l’habitude de l’appeler régulièrement et elle ne s’en formalisait pas le moins du monde. Après tout, ils ne s’apprêtaient pas à faire un mariage d’amour !

Ingrid avait néanmoins éprouvé le besoin de prendre la défense de son futur gendre.

— S’il ne donne pas de nouvelles c’est parce qu’il est accaparé par ses affaires, figure-toi.

— Bien sûr. Et aussi parce qu’il n’éprouve pas le besoin d’avoir l’œil sur moi en permanence. Tu devrais prendre exemple sur lui, avait conseillé Zara. Il y a longtemps que je ne suis plus une gamine.

Ingrid avait eu une moue méprisante.

— Ça ne t’empêche pas d’être toujours aussi gourde. N’oublie pas les ennuis que t’a valus ton manque de jugement…

Tout en regardant défiler la campagne toscane, Zara sentit son cœur se serrer. Quand sa mère cesserait-elle de remuer le couteau dans la plaie ? Quatre ans après, elle ne s’était pas encore remise de l’humiliation que lui avait infligée Julian Hurst. Suite à cette trahison, elle était devenue si méfiante envers les hommes qu’elle n’avait plus jamais pris le risque d’être déçue ! Ce qui n’empêchait pas ses parents de lui rappeler cet épisode douloureux à la moindre occasion.

La voiture quitta la route pour un chemin qui montait à flanc de colline. En apercevant la maison traditionnelle en pierres baignée par le soleil de fin d’après-midi, Zara laissa échapper une exclamation ravie. La villa était beaucoup plus grande qu’elle ne l’imaginait ! Et bien plus élégante… Concevoir un jardin pour une propriété aussi magnifique s’annonçait encore plus exaltant que prévu.

Alors que le chauffeur sortait son sac de la voiture, la porte de la villa s’ouvrit et une femme brune d’une trentaine d’années, vêtue d’un élégant tailleur, la salua.

— Signorina Blake ? Bienvenue à la villa di Sole. Mon nom est Catarina et je travaille pour Signore Roccanti. Il ne va pas tarder à arriver. Vous avez fait bon voyage ?

— Excellent, merci.

Zara suivit la jeune femme, qui lui fit faire le tour du propriétaire. Datant de plus d’un siècle et demi, la villa avait été rénovée de manière remarquable. Des cloisons avaient été abattues et de luxueuses salles de bains installées. Les sols en pierre naturelle, les nombreux placards astucieusement dissimulés, ainsi que les systèmes de chauffage et d’éclairage à la pointe de la technologie ajoutaient au luxe et au confort de cette demeure somptueuse, dont les pièces entièrement vides indiquaient qu’elle n’était pas encore habitée.

Tout en admirant la vue sur les collines couvertes de vignes et d’oliveraies, Zara interrogea Catarina sur l’aménagement du jardin, mais celle-ci ne sut pas répondre à ses questions.

— Signore Roccanti vous dira lui-même ce qu’il attend de vous. Il ne devrait pas tarder.

Au même instant, un bruit de moteur se fit entendre et la jeune femme disparut en murmurant des excuses. Quelques instants plus tard, Zara entendit un bruit de pas dans le hall. A la vue de l’homme qui s’encadra dans la porte, elle eut le souffle coupé. Epais cheveux noirs, nez aquilin, bouche sensuelle, yeux bruns pailletés d’or… Jamais elle n’avait vu un homme aussi séduisant.

— Excusez-moi de vous avoir fait attendre, signorina, déclara-t-il en se rapprochant pour lui serrer la main. Une réunion qui a duré plus longtemps que prévu…

Fascinée par sa démarche souple, Zara ne parvenait pas à détacher ses yeux de sa silhouette à la fois fine et athlétique, mise en valeur par son costume gris impeccablement coupé.

C’était le genre d’homme qui devait attirer tous les regards, même au milieu d’une foule immense.

— Je vous en prie, répliqua-t-elle en s’efforçant de prendre un air détaché.

Au contact de ses longs doigts hâlés, elle fut parcourue d’un long frisson. Pourvu qu’il ne soit pas conscient de son trouble !

— Ainsi, vous êtes la nièce d’Edith. Excusez-moi pour cette remarque, mais vous ne lui ressemblez pas. Si je me souviens bien, elle était plutôt grande…

— Vous l’avez connue ? s’exclama Zara, interloquée.

— J’habitais chez mon oncle, au palazzo Barigo, à l’époque où elle a aménagé le parc.

A l’évocation de sa tante qu’elle aimait tant et qui lui avait tout appris, Zara oublia son trouble et un sourire ému éclaira son visage.

— Le parc du palazzo est devenu un classique, cité dans toutes les revues professionnelles.

Lorsqu’elle souriait, cette jolie femme devenait d’une beauté saisissante, nota Vitale. Il n’avait pas manqué non plus de remarquer que sa bague de fiançailles avait disparu, comme si ce n’était qu’un artifice qu’elle avait arboré pour les photos.

Les clichés étaient également en deçà de la vérité pour ce qui était du charme de Zara. Aucun flash ne pouvait rivaliser avec le soleil de Toscane qui allumait des étincelles dans ses cheveux blonds et accentuait l’éclat de ses grands yeux lavande, aussi superbes qu’originaux.

Certes. Mais il aimait les grandes brunes plantureuses, se rappela-t-il. Or elle était minuscule et très mince. Les courbes de sa silhouette étaient à peine perceptibles sous son T-shirt et sa jupe.

Ce qui ne l’empêchait pas d’être incroyablement féminine. Sa taille et ses chevilles étaient d’une finesse inouïe et elle avait une bouche étonnamment pulpeuse, qui ferait fantasmer n’importe quel homme normalement constitué…

S’efforçant d’ignorer la bouffée de désir qui l’assaillait, Vitale prit une profonde inspiration. Il ne s’attendait pas à ce qu’elle soit aussi attirante en chair et en os !

— Vous avez vu le jardin ?

— Non. Catarina me faisait visiter la maison quand vous êtes arrivé. Elle est très belle.

Vitale pressa un bouton. La baie vitrée qui donnait sur la terrasse coulissa et il invita Zara à le suivre dehors.

— Je voudrais que le jardin soit comme un prolongement de la maison, déclara-t-il.

— Je vois qu’il y a une piscine, commenta Zara en observant le vieux bassin qui trônait au milieu de l’herbe trop haute, visiblement délaissé depuis des années.

— Il faut la déplacer pour qu’elle soit moins en évidence.

Zara approuva d’un hochement de tête. La piscine était la bête noire des paysagistes. Elle préférerait la supprimer purement et simplement… Cependant, le terrain était suffisamment vaste pour trouver un endroit discret où elle serait masquée aux regards.

— Avant tout, il faut que je sache à qui est destinée cette maison. Doit-elle être habitée par une famille ?

— Il faut que le jardin soit adapté à tous les goûts et à tous les besoins.

Zara hocha de nouveau la tête. Bien sûr. Etant promoteur immobilier, il comptait sûrement vendre cette propriété et ne savait pas encore qui l’habiterait.

Elle commença à descendre le petit escalier de pierre usée qui séparait la terrasse du jardin, et trébucha. Le plus naturellement du monde, Vitale la prit par le coude, lui évitant de justesse une chute. Malgré tout, lorsqu’il la lâcha en bas des marches, elle était rouge de confusion et sa peau lui brûlait là où il l’avait touchée.

Déglutissant péniblement, elle s’efforça de se se reprendre et de se concentrer sur l’objet de sa visite. Elle devait prendre des mesures et vérifier tout un tas de détails, mais Vitale Roccanti n’était sûrement pas du genre à attendre patiemment qu’elle ait fini de prendre des notes. Même si elle aurait préféré se mettre au travail tout de suite, il valait mieux attendre sa prochaine visite.

Le jardin s’étendait jusqu’au bois voisin dans l’ombre duquel il se perdait, mais vers le sud la vue était à couper le souffle.

Enthousiasmée par la tâche qui l’attendait, elle se tourna vers Vitale, et fut électrisée par son regard pénétrant. Ces yeux bruns aux reflets dorés, bordés par de longs cils noirs, étaient redoutables… La gorge sèche, elle sentit son cœur s’affoler dans sa poitrine. Du calme ! se morigéna-t-elle. Julian aussi faisait battre son cœur… avant de le lui briser en lui infligeant la pire humiliation de sa vie.

— Quelle est la superficie du terrain ?

— Tout ce que vous avez sous les yeux fait partie de la propriété. C’était autrefois un domaine agricole important. Demain vous aurez un véhicule à votre disposition et vous pourrez explorer le terrain tout à loisir.

— Merci, ça me sera très utile.

— Prego, répliqua Vitale en l’invitant à regagner la maison.

Dans le hall, elle se baissa pour prendre son sac mais il la devança d’une fraction de seconde. Après avoir fermé la porte, il se dirigea vers la Lamborghini noire garée devant la maison, mit son sac à l’arrière et lui ouvrit la portière passager.

— Où vais-je loger ? demanda-t-elle en s’asseyant et en tirant nerveusement sur sa jupe qui remontait un peu trop haut.

— Chez moi. J’ai une ferme au pied de la colline. J’ai pensé que ce serait plus pratique pour vous.

* * *

Le regard irrésistiblement attiré par les genoux et les cuisses de Zara, Vitale s’efforça de chasser de son esprit les images hautement érotiques qui l’assaillaient. Pourtant, la fille de Blake était loin d’être l’aguicheuse qu’il imaginait. Non seulement elle ne tentait pas de flirter et ne gloussait pas sans arrêt, mais sa tenue très simple et son maquillage discret semblaient indiquer qu’elle n’attachait pas une importance démesurée à son apparence.

Que lui arrivait-il, bon sang ? Il avait des réactions d’homme en manque. Ce n’était pourtant pas le cas !

La vie sexuelle de Vitale était organisée avec la même efficacité que sa vie professionnelle. Il avait des maîtresses dans chaque ville d’Europe. Des femmes discrètes et sophistiquées, conscientes qu’il était inutile d’attendre le moindre engagement de sa part.

Pour lui, une relation satisfaisante était une relation exempte de sentiments. S’il avait réussi à reconstruire sa vie c’était en gardant ses distances avec les autres. Il n’attendait rien d’eux et ne leur faisait aucune confiance. C’était le meilleur moyen d’éviter les déceptions.

Il avait appris en particulier à ne pas s’attacher aux femmes. A quoi bon les aimer, puisqu’elles avaient une fâcheuse tendance à vous trahir ou bien à mourir ?

Ne rien ressentir pour personne était l’attitude la plus sage.

C’était ce credo qui lui avait permis d’échapper à la pauvreté extrême et de devenir milliardaire.

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Vitale réprima un soupir. Il n’avait pas prévu d’assouvir sa vengeance en employant des méthodes aussi ignobles que celles de son ennemi. Mais après tout, Monty Blake le méritait largement. Le châtiment ne devait-il pas être proportionné au crime ? De toute façon, il n’avait pas le choix. S’il voulait punir l’homme qui avait abandonné sa sœur enceinte à son cruel destin, il ne pouvait pas s’encombrer de scrupules.

D’autant plus que Zara Blake était une victime expiatoire très acceptable. Il était de notoriété publique qu’elle collectionnait les amants et n’était pas particulièrement sentimentale. Nul doute que la perte d’un aussi beau parti que Demonides lui laisserait des regrets. Mais en digne fille de sa mère, elle devait avoir une pierre à la place du cœur et le cuir aussi épais que celui d’un rhinocéros. Elle se remettrait vite de sa déception. Et si elle en sortait un peu moins superficielle, il lui aurait rendu service. Ne disait-on pas que souffrir forgeait le caractère ?

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Comment avait-il réussi à attirer le milliardaire grec dans ses filets ? Sa chance inespérée était-elle due uniquement au pouvoir de séduction de sa fille ? Avec sa silhouette menue, ses traits délicats et ses cheveux blond platine, Zara Blake ne manquait sûrement pas d’admirateurs. Cependant, on disait qu’elle était aussi bête que ravissante…

Pour sa part, il ne se laisserait jamais tourner la tête par une idiote, aussi séduisante fut-elle. Contrairement à Demonides… Et tant mieux, car c’était une faiblesse qu’il comptait bien exploiter. S’il parvenait à provoquer la rupture des fiançailles, il y avait de grandes chances pour que l’accord entre Demonides et Blake soit remis en question. Ce serait un coup fatal pour Monty Blake, qui avait désespérément besoin de vendre sa chaîne d’hôtels.

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Les rumeurs d’un rachat consolidé par une alliance des deux familles étaient donc fondées. Si le mariage n’avait pas encore été annoncé officiellement, c’était sans doute parce que Demonides exécrait la publicité.

Vitale réprima un juron. Voir Monty Blake arborer cet air triomphant était insupportable ! Ce criminel était responsable de la mort de sa sœur. A cause de lui, il avait perdu à treize ans la seule personne au monde qui l’avait jamais aimé…

Aujourd’hui, l’heure de la vengeance avait sonné. Le coup serait d’autant plus rude pour Blake que l’accord passé avec Demonides serait la consécration de sa carrière. Pas question de le laisser remporter une telle victoire.

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** Extrait offert par Lynne Graham **

Vitale Roccanti was a banker descended from a very old and aristocratic European family. Opening the private investigator's file on his desk, he studied the photograph of four people seated at a dining table. The Greek billionaire, Sergios Demonides, was entertaining Monty Blake, the British owner of the Royale hotel chain, his highly ornamental wife, ingrid and their daughter, Zara.

Zara, nicknamed Tinkerbelle by the media for her celebrity status, her silver-gilt-coloured hair and fairy-like proportions, wore what appeared to be an engagement ring. Evidently the rumours of a buyout anchored by a family alliance were true. Most probably Demonides' loathing for publicity lay behind the lack of an official announcement but it certainly did look as though a marriage was on the cards.

Vitale, renowned for his shrewd brain and ruthless pursuit of profit, frowned. His lean, darkly handsome face hardened, his firm mouth compressing. His dark gaze flared gold with angry bitterness because it could only sicken him to see Monty Blake still smiling and at the top of his game. For a fleeting instant he allowed himself to recall the loving sister who had drowned when he was thirteen years old and his stomach clenched at the recollection of the savage loss that had left him alone in an inhospitable world. His sister had been the only person who had ever truly loved him, and the moment that he had worked towards for the better part of twenty years had finally arrived, for Blake looked to be on the brink of his greatest ever triumph. If Vitale waited any longer his prey might well become untouchable as the father-in-law of so powerful a man as Sergios Demonides. Yet how had Blake contrived to catch a fish as big as Demonides in his net? Apart from the little known fact that the Royale hotel chain had once belonged to Demonides' grandfather, what was the connection?

Were the oft-publicised charms of Tinkerbelle, whose brain was said to be as lightweight as her body, the only source of Blake's unexpected good fortune? Was she truly the sole attraction? Vitale had never let a woman come between him and his wits and would have assumed that Demonides had equal common sense. His mouth curled with derision. If he ensured that the engagement was broken the business deal might well go belly up as well and he would bring down Monty Blake, who desperately needed a buyer.

Vitale had never dreamt that he would have to get personal or indeed so unpleasantly close to his quarry to gain the revenge that his very soul craved for closure, but he remained convinced that Monty Blake's cruelty demanded an equal response. Should not the punishment be made to fit the crime? This was not the time to be fastidious, he reflected harshly. He could not afford to respect such boundaries. No, he only had one option: he would have to play dirty to punish the man who had abandoned his sister and her unborn child to their wretched fate.

A man who had always enjoyed enormous success with women, Vitale studied his prey, Tinkerbelle. His shapely mouth quirked. In his opinion she fell easily into the acceptable damage category. And wasn't suffering supposed to form character? Huge blue eyes wide in her heart shaped face, Blake's daughter was undeniably beautiful, but she also looked as shallow as a puddle and was anything but a blushing virgin with tender feelings. Undoubtedly she would regret the loss of so wealthy a catch as Demonides but Vitale imagined that, like her glossy mother, she had the hide of a rhinoceros and the heart of a stone and would bounce back very quickly from the disappointment. And if he left her a little wiser, that would surely only be to her advantage…

'I can't believe you've agreed to marry Sergios Demonides,' Bee confessed, her green eyes bright with concern as she studied the younger woman.

Although Bee was only marginally taller than her diminutive half sibling, and the two women had the same father, Bee was built on very different lines. Zara looked delicate enough to blow away in a strong breeze but Bee had inherited her Spanish mother's heavy fall of dark brown hair and olive-tinted skin and she had substantial curves. Bee was the child of Monty Blake's first marriage, which had ended in divorce, but she and Zara were close. Monty had a third daughter called Tawny, the result of an extra-marital affair. Neither girl knew their youngest sister very well because Tawny's mother was very bitter about the way their father had treated her.

'Why wouldn't I have?' Zara shrugged a narrow shoulder, striving for a show of composure. She was very fond of Bee and she didn't want the other woman worrying about her, so she opted for a deliberately careless response. 'I'm tired of being single and I like kids—'

'How can you be tired of being single? You're only twenty-two and it's not as if you're in love with Demonides!' Bee protested, scanning her sibling's flawless face in disbelief.

'Well…er—'

'You can't love him—you hardly know him, for goodness' sake!' Bee exclaimed, quick to take advantage of Zara's hesitation. Although she had met Sergios Demonides only once, her shrewd powers of observation, followed up by some careful Internet research on the Greek tycoon, had warned her that he was altogether too tough a proposition for her tenderhearted sister. Demonides had a very bad reputation with women and he was equally renowned for his cold and calculating nature.

Zara lifted her chin. 'It depends what you want out of marriage and all Sergios wants is someone to raise the children that have been left to his care—'

Bee frowned at that explanation. 'His cousin's three kids?'

Zara nodded. Several months earlier Sergios' cousin and his wife had been killed in a car crash and Sergios had become their children's legal guardian. Her future husband was a forceful, sardonic and distinctly intimidating shipping magnate, who travelled a great deal and worked very long hours. If she was honest, and there were very few people in Zara's life whom she dared to be honest with, she had been considerably less intimidated by Sergios once he had confessed that the only reason he wanted a wife was to acquire a mother for the three orphans in his home. That was a role that Zara felt she could comfortably cope with.

The children, ranging in age from a six-month-old baby to a three-year-old, were currently being raised almost entirely by his staff. Apparently the children had not settled well in his household. Sergios might be a very rich and powerful man but his concern for the children had impressed her. The product of a dysfunctional background himself, Sergios wanted to do what was best for those children but he just didn't know how and he was convinced that a woman would succeed where he had failed.

For her own part, Zara was desperately keen to do something that would finally make her parents proud of her. Her twin Tom's tragic death at the tender age of twenty had ripped a huge hole in her family. Zara had adored her brother. She had never resented the fact that Tom was their parents' favourite, indeed had often been grateful that Tom's academic successes had taken parental attention away from her wounding failures. Zara had left school halfway through her A-levels because she was struggling to cope, while Tom had been studying for a business degree at university and planning to join their father in the family hotel business when he crashed his sports car, dying instantly.

Sadly for all of them, her charismatic and successful brother had been everything her parents had ever wanted and needed in a child, and since his death grief had made her father's dangerous temper rage out of control more often. If in some way Zara was able to compensate her parents for Tom's loss and her survival she was eager to do it. After all she had spent her life striving for parental approval without ever winning it. When Tom had died she had wondered why fate chose him rather than her as a sacrifice. Tom had often urged her to make more of her life, insisting that she shouldn't allow their father's low opinion of her abilities to influence her so much. On the day of Tom's funeral she had promised herself that in honour of her brother's memory she would in the future make the most of every opportunity and work towards making her parents happy again. And it was a sad fact that Zara's entire education had been geared towards being the perfect wife for a wealthy man and that the only way she would ever really please her parents would be by marrying a rich high-achiever.

The children in Sergios' London home had touched her heart. Once she had been an unhappy child so she knew something of how they felt. Looking into those sad little faces, she had felt that finally she could make a big difference in someone else's life. Sergios might not personally need her, but those children genuinely did and she was convinced that she could make a success of her role as a mother. That was something she could do, something she could shine at and that meant a lot to Zara.

What was more, when she had agreed to marry Sergios, her father had looked at her with pride for the first time in her life. She would never forget that moment or the glow of warmth, acceptance and happiness she had felt. Her father had smiled at her and patted her shoulder in an unprecedented gesture of affection. 'Well done,' he had said, and she would not have exchanged that precious moment of praise for a million pounds. Zara was also convinced that marriage to Sergios would give her freedom, which she had never known. Freedom primarily from her father, whose temper she had learned to fear, but also freedom from the oppressive expectations of her perfectly groomed, socially ambitious mother, freedom from the boring repetition of days spent shopping and socialising with the right people in the right places, freedom from the egotistical men relentlessly targeti...

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