Ajouter un extrait
Liste des extraits
- Pourquoi est-ce que tu me mates ? demande-t-il, l'air contrarié.
Je repousse mes pensées démentes et lui réponds:
- Et pourquoi pas ?
- Tu apprécies le spectacle, hein ? raille-t-il.
Je réponds, l'air de ne pas y toucher:
- Nan, j'essaie juste de mémoriser à quoi ressemble le profil d'un âne. Tu sais, comme ça, si on me demande d'en dessiner un en cours d'art, je pourrai m'en inspirer.
Afficher en entier- Bon, doux Jésus, je suis navrée que tu aie eu à répondre à une question gênante pendant ton déjeuneré Ça a dû être tellement désagréable. Tellement plus que de se retrouver nez à nez avec un tampon usagé dans ton casier.
Lorsqu'il se met à sourire, je perds complètement la boule. Toute ma frustration et tout mon chagrin remontent d'un seul coup. J'en ai assez de jouer les filles calmes et gentilles. Je me soulève, je me penche et je lui balance un grand coup sur le sommet du crâne.
- Merde. Pourquoi tu fais ça, bordel ?
- Parce que tu es un connard !
Je le frappe à nouveau, en cachant mon pouce dans mon poing, comme me l'a appris l'ancien petit copain de ma mère.
Reed me repousse violemment contre la portière passager.
- Assieds-toi, bordel ! Tu vas nous faire avoir un accident.
- Je ne veux pas m'asseoir ! (je me jette sur lui.) J'en ai marre de toi, de tes insultes et de tes amis horribles.
- Peut-être que si tu joues franc jeu avec moi, je rappellerai mes chiens. À quoi tu joues ?
Il me lance des regards noirs en me repoussant du bout de son bras. J'essaie de l'atteindre, mais je n'attrape que du vent.
- Tu veux savoir à quel jeu je joue ? Je veux obtenir mon diplôme et aller à l'université ! C'est ça mon jeu !
- Pourquoi est-ce que tu es venue ici ? Je sais que tu as prix le fric de mon père.
- Je n'ai jamais de la vie demandé à ton père de m'amener ici !
- Tu ne t'es pas beaucoup défendue, lance-t-il. Tu n'as pas résisté du tout.
L'accusation fait mouche, en partie parce que c'est vrai, mais aussi parce que c'est injuste
- Ouais, c'est vrai, je n'ai pas résisté, parce que je ne suis pas idiote. Ton père m'a offert un avenir, et j'aurais été vraiment débile de refuser. Si cela fait de moi une voleuse ou une aventurière, alors je suppose que c'est ce que je suis. Mais moi, je ne suis pas le genre de personne qui force quelqu'un à marcher seule dans la nuit, pendant plus de trois kilomètres, dans un endroit inconnu.
J'observe avec satisfaction une lueur de regret dans ses yeux.
- Alors, tu admets que tu n'as pas honte, crache-t-il.
- Oui, et ça ne me pose pas de poblème, je lui balance en retour. La honte et les principes sont faits pour les gens qui n'ont pas besoin de faire attention aux petits détails, du genre qu'est-ce que je vais pouvoir acheter une un dollar pour manger aujourd'hui, ou bien, est-ce que je paie les factures des médicaments de ma mère ou un peu d'herbe pour atténuer sa douleur une heure ou deux ? La honte, c'est un luxe.
Je me rassieds, je suis vidé. J'arrête d'essayer de me battre contre lui. De toute façon, c'est impossible. Il est trop fort. Eh merde !
- Tu n'as pas le monopole du chagrin. Tu n'es pas le seul à avoir perdu ta mère. Oh, pauvre Reed Royal. Il est devenu un vrai connard parce qu'il a perdu sa maman.
- Tai-toi.
- Non, toi, tais-toi.
Avant même que je prononce ces mots, je me rends compte du ridicule de la situation et j'éclate de rire. Il y a une minute, nous nous hurlions dessus comme si nous avions cinq ans. Je ris tellement fort que je me met à pleurer. Ou alors, je pleurais depuis le début et ça sonnait comme des rires. Je me penche et je cache ma tête entre mes genoux, je ne veux pas que Reed voie qu'il m'a cassée.
- Arrête de pleurer, murmure-t-il.
- Arrête de me dire ce que je dois faire, je hoquette.
Afficher en entier– Tu es parti ce matin, dis-je quand il me relâche.
Soudain, j’aimerais pouvoir ravaler mes paroles, parce que je crains qu’il me dise quelque chose qui va me faire de la peine.
– Je n’en avais pas envie, répond-il.
– Pourquoi es-tu parti, alors ?
Toute ma fierté est à terre, mais ma faiblesse ne l’arrête pas.
Il passe ses doigts dans mes cheveux.
– Parce que je deviens faible quand il s’agit de toi.
Afficher en entierCe ne sera jamais ma maison. Je n'appartiens pas à ce monde de splendeur, j'appartiens à la misère la plus noire. C'est ce que je connais. C'est là que je suis à l'aise, parce que la misère ne ment pas. Elle n'est pas emballé dans un joli papier cadeau. Elle est ce qu'elle est.
Cette maison est une illusion. Elle est lisse et belle, mais le rêve que Callum est en train d'essayer de me vendre est aussi fragile que du papier. Rien ne brille pour toujours dans ce monde.
Afficher en entierSa bouche est collée à la mienne, elle est vorace, exigeante. Je mets toute mon âme dans ce baiser. Tout mon amour, toute ma solitude, tous mes espoirs, toute ma tristesse. Reed prend le tout et me donne tout en retour.
Afficher en entier- Je pars en fac l'année prochaine, dit-il d'une voix rauque. Je pars, et il y a toutes les chances que je ne revienne jamais. Je ne suis pas assez égoïste pour débuter quelque chose que je ne peux pas terminer. Je ne vais pas te faire subir ça.
Afficher en entierJe souris ingénument.
Le regard de Reed devient encore plus noir, si tant est que ce soit possible.
– J’ai oublié ma veste.
Il contourne la table et la ramasse sur le dossier d’une chaise.
– On se voit au lycée, Reed, je raille.
Il me lance un dernier éclair avant de se retourner pour partir. Je baisse la main.
Callum me regarde d’un air ébahi.
– Tu joues avec le feu.
– C’est lui qui a commencé.
Callum secoue la tête.
– Et dire que je pensais qu’élever cinq garçons était toute une sacrée aventure. Apparemment, je n’ai encore rien vu !
Afficher en entier- Tu as deux possibilités, commence Reed. (Sa voix est forte et calme, comme s'il saluait un pote de classe le matin.) Ou bien tu t'excuses, tu dis la vérité, et un seul d'entre nous te cassera la gueule. Ou tu mens, et on va se relayer pour transformer ta tronche en purée de wasabi. Fais bien attention à ce que tu dis.
Afficher en entierMa voix est étouffée contre sa poitrine.
- Tu me promets que u ne partiras pas ?
- Je te le promets.
Afficher en entier“You’re saying you’d prefer to still be taking your clothes off for money?”
“Right now? Yeah,” I say frankly. “At least I knew what to expect from that life. I knew who to trust, and who to stay away from. And say what you want about stripping, but no one, not a single person, ever called me a slut or a whore the whole time I was working the clubs.”
Reed rolls his eyes. “Because it’s such a respectable profession.”
“It’s a living,” I shoot back. “And when you’re fifteen and trying to pay your dying mother’s medical bills, it’s survival. You don’t know me. You don’t know anything about me, and you haven’t even tried getting to know me, so you’re not allowed to judge. You’re not allowed to talk shit about something you have no clue about.”
Afficher en entier