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Amalie dormait profondément d'un sommeil sans rêves. Elle n'entendit pas Morgan et ses hommes discutait du dangereux voyage qui les attendait le lendemain. Elle ne se rendit pas compte que les rangers veillaient sur elle, nourrissant le feu pour qu'elle n'ait pas froid.
Elle ne bougea que lorsque Morgan s'allongea à côté d'elle, pour se blottir contre sa poitrine, cherchant instinctivement son odeur familière, les battements de son coeur, la sécurité de son étreinte.
- Dors mon ange...souffla-t-il.
Afficher en entierAmalie le suivait des yeux, déçue à en pleurer. Elle avait cru qu'il allait se baigner avec elle. L'idée ne l'avait pas effrayée, bien au contraire: elle avait accéléré ses battements de coeur et déclenché d'exquis frissons. Ne savait-il donc pas combien elle avait envie de lui? A quel point elle brûlait de découvrir les secrets de son corps d'homme de la même façon qu'il connaissait les siens? Ne comprenait-il pas qu'elle n'aspirait qu'à être à lui ?
_ Morgan?
Le son de sa propre voix la fit sursauter. Il s'immobilisa, dos tourné, comme incapable de lui faire face.
_ Oui?
_ Dois-tu vraiment... partir?
Sidérée par sa propre audace, elle resta quelques instants muette, puis reprit:
_ N'est-ce pas l'usage pour une épouse de se baigner avec son mari?
Afficher en entier- Mais je n'ai pas besoin de me reposer ! Je ne veux pas être considérée comme un fardeau, ni que tes hommes pensent que je suis faible ou paresseuse !
Morgan scruta le visage d'Amalie et comprit qu'elle était plus mal en point qu'elle ne le pretendait. La rencontre avec les soldats français l'avait terrifiée. Depuis ce moment, elle avait fourni de terribles efforts, manifestement désireuse de mettre le plus de distance possible entre les rangers et ses compatriotes. Il admirait sa vaillance, mais ne tolérerai pas qu'elle exige trop d'elle-même alors que tant de lieues les séparaient encore de leur destination.
-Aucun de nous n'attend de toi que tu rivalises avec des hommes entraînés, rangers de surcroît, Amalie. Même si tu as un immense courage, tu n'as ni l'habitude de la guerre ni celle des grands espaces sauvages.
Obstinée, elle continua à avancer.
- Je ne vous ai déjà que trop ralentis.
Morgan se tourna vers Dougie qui les suivait
- Dougie, tu me parais fatigué. Tu as besoin qu'on s'arrête un peu pour te reposer, non ?
Dougie le regarda comme s'il avait subitement perdu la tête.
- Que je me repose ?
Morgan lui montra discrètement Amalie d'un mouvement du menton.
- Oh... Oui... Je... Je suis fatigué, c'est vrai.
L'information remonta la colonne en un éclair:
Amalie était épuisée mais trop entêtée pour l'admettre. En quelques instants, Morgan fut accablé de plaintes murmurées: on en a assez, on n'en peut plus, on veut faire une halte, on a mal à la tête, au dos, aux pieds...
Puis Connor surgit à sa hauteur, l'air contrarié.
- Que diable arrive-t-il aux hommes ? Ils se plaignent comme de vieilles femmes et...
Il jeta un coup d'œil à Amalie, et son expression s'eclaira.
- Je crois que les hommes ont besoin de repos.
Le temps qu'ils atteignent l'endroit sûr choisi par Joseph et ses guerriers, Amalie était exténuée.
Afficher en entier- Monsieur, les frères MacKinnon sont là, annonça-t-il, le souffle saccadé.
- Je m'en rends compte. Disposez, lieutenant, et fermez la porte derrière vous.
- Bien, monsieur, dit Cooke en se retirant.
- Votre Immensité, commença Iain MacKinnon sans s'embarasser de formules de courtoisie autres qu'ironiques.
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