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" les jeunes générations nous surprennent parfois en ce qu'elles différent de nous ; nous les avons nous-mêmes élevées de façon différente de celle dont nous l'avons été. Mais cette jeunesse est courageuse, capable d'enthousiasme et de sacrifices comme les autres. Sachons lui faire confiance pour conserver à la vie sa valeur suprême." Extrait du discours de Simone Weil le 26 novembre 1974
Afficher en entierQuel est le pire que vous ayez entendu? (propos)
Les propos de Jean-Marie Daillet.
Celui qui vous demande si vous accepteriez de jeter les embryons au four crématoire?
Oui. Je crois qu' il ne connaissait pas mon histoire, mais le seul fait d' oser faire référence à l' extermination des Juifs à propos de l' IVG était scandaleux. Et puis, il y avait tant d' hypocrisie dans cet hémicycle rempli essentiellement d' hommes, dont certains cherchaient en sous-main des adresses pour faire avorter leur maîtresse ou quelqu' un de leurs proches.
Afficher en entierUn jour, dans une petite boutique en bas de chez moi, un homme d'une cinquantaine d'années m'a lancé : " On parle toujours de votre loi pour les femmes. Mais ne vous y trompez pas : pour les hommes aussi ce fut un sacré progrès ! "
Afficher en entierA.C. : Le discours de Vichy stigmatise affreusement la "mauvaise femme", la "meurtrière d'enfant", l'avortement étant la "forme ultime et irrémissible de l'égoïsme féminin".
S.V. : La répression de l'avortement ne pouvait manquer de se renforcer. Les condamnations se sont multipliées, des peines criminelles ont été prononcées. Une femme sera même décapitée.
A.C. : C'est incroyable !
S.V. : Oui, c'est incroyable. Le cas de cette femme, Marie-Louise Giraud, une blanchisseuse de Cherbourg réputée faiseuse d'anges, a fait l'objet d'un film très intéressant de Claude Chabrol, en 1988, "Une affaire de femmes", avec une interprétation magnifique d'Isabelle Huppert.
Afficher en entierAnnick Cojean : La revendication actuelle d'un "droit à l'enfant " n'offre-t-elle pas une curieuse résonance avec celle, des années soixante, de ne pas en avoir ?
Simone Veil : La science et la société sont en effet soumises à de nouveaux défis. Le désir d'enfant est devenu tel qu'il conduit des couples non mariés, hétérosexuels ou homosexuels, autant que des personnes seules, à considérer qu'ils ont droit à un enfant. Les pouvoirs publics vont être sommés de répondre à ces revendications et cela promet des débats vertigineux. Les choses vont si vite et si loin qu'on peine à imaginer la diversité des problèmes susceptibles d'apparaître en la matière. Il faut souhaiter que la société conserve son humanité, et fasse en sorte que ce droit " à " l'enfant ne s'oppose pas au droit " de " l'enfant. Car enfin, on ne doit pas faire un enfant pour soi...
Freud évoquait toujours le complexe des femmes à l'égard des hommes. Il me semble aujourd'hui que c'est plutôt l'inverse et que les hommes manifestent de plus en plus une véritable frustration de ne pouvoir porter eux-mêmes un enfant !
Afficher en entierNous ne pouvons plus fermer les yeux sur les 300.000 avortements qui chaque année mutilent les femmes dans ce pays, bafouent nos lois et humilient ou traumatisent celles qui y ont recours. Je le dis avec toute ma conviction : l’avortement doit rester l’exception, l’ultime recours pour des situations sans issue. Mais comment le tolérer sans qu’il perde ce caractère d’exception, sans que la société paraisse l’encourager ? Je voudrais tout d’abord vous faire partager une conviction de femme – Je m’excuse de le faire devant cette Assemblée presque exclusivement composée d’hommes : aucune femme ne recourt de gaieté de cœur à l’avortement. Il suffit d’écouter les femmes.
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