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Le Club des Cerveaucytes est le nom que Mitya, Ada, Muhomor et moi nous sommes donnés. Comme dans Fight Club, la première règle du Club des Cerveaucytes est de ne pas parler du Club des Cerveaucytes. C’est une règle facile à suivre puisque nous utilisons l’application de télépathie à la place. — Si nécessaire, je pense que cela peut être intéressant de lui parler des cerveaucytes, répond Ada par la pensée. D’un autre côté, si le sujet n’est pas abordé, n’en parle pas. — Juste au cas où, j’ai pris l’accord de non-divulgation rédigé par Kadvosky. Je sors le papier de ma poche arrière et j’examine le jargon légal que même mon intelligence boostée a du mal à déchiffrer. Le cabinet d’avocats Kadvosky est le plus connu et – ce n’est pas une coïncidence – le plus coûteux au monde. Maître Kadvosky est le meilleur des meilleurs et Mitya leur a parlé de moi en bien, ce qui me permet d’utiliser Kadvosky chaque fois que j’ai besoin de conseils légaux. Lorsque j’ai demandé cet accord de non-divulgation, j’ai appris plus que nécessaire au sujet de mes protections par défaut aux yeux de la loi ainsi que la protection supplémentaire que fournit ce document. L’avatar de lutin croise les bras et fronce les sourcils. Elle ne veut pas que je sabote ce rendez-vous. — C’est peut-être de l’overkill et elle pourrait ne pas vouloir travailler avec toi. Promets-moi de faire de ton mieux afin que cela se passe sans heurts. La réceptionniste fait éclater son chewing-gum. — Dr Golovasi va vous recevoir. — Sauvé par le gong, marmonne Ada. Je me lève et je m’approche de la porte du bureau avec une anxiété disproportionnée. J’ai l’impression de venir voir un dentiste au lieu d’une psy. J’hésite à lancer BraveChill, l’application anti-anxiété sur laquelle Ada et moi avons collaboré. Elle fonctionne grâce aux réseaux neuraux reliant le cortex cérébral à la moelle surrénale : la partie interne de la glande surrénale située au-dessus de chaque rein, un organe responsable de la réponse rapide du corps dans des situations stressantes. Puis je me ravise. Utiliser BraveChill dans une situation comme celle-ci serait comme déclencher des missiles balistiques pour faire des feux d’artifice. Les médicaments par application peuvent être aussi addictifs que les médicaments, et la dernière chose dont j’ai besoin, c’est bien d’une addiction. Prenant la voie naturelle, j’inspire profondément, j’expire, puis j’entre dans la pièce où se tapit Dr Golovasi.
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