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il est difficile, le chemin de vie des femmes, ma fille. Ils sont bref, les moments d’insouciance. Nous n’avons pas de jeunesse. Nous ne connaissons que très peu de joies. Nous ne trouvons le bonheur que là où nous le cultivons. À toi de trouver une solution pour rendre ta vie supportable. Mieux encore, pour rendre ta vie acceptable. C’est ce que j’ai fait, moi, durant toutes ces années. J’ai piétiné mes rêves pour mieux embrasser mes devoirs.
Afficher en entierC’est vrai qu’on dit que l’amour est aussi long qu’une route sans fin, aussi profond qu’un puits, aussi brûlant que le feu, aussi douloureux qu’un coup de lance ?
Afficher en entierLa coutume impose la retenue dans les relations entre parents et enfants au point qu’il est impossible de manifester une émotion, des sentiments.
Afficher en entierL'amour n'existe pas avant le mariage, Ramla. Il est temps que tu redescendes sur terre. On n'est pas chez les Blancs ici. Ni chez les Hindous.
Afficher en entierConception du bonheur chez les peulsSpoiler(cliquez pour révéler)[spoiler][/spoiler]
Afficher en entier« Elle est partie !
— Quoi ?
— Cette nuit, continue d’une voix excitée ma servante. Il paraît qu’elle a trompé la vigilance des gardiens dans la nuit. »
Je suis en train de prendre mon petit déjeuner. C’était mon defande, et j’ai passé une nuit presque blanche. Médusée, je regarde la jeune fille, n’arrivant pas à croire à cette nouvelle qui marque la fin de mon obsession. Mon cœur s’emballe.
« Elle s’est enfuie dans la nuit, laissant toutes ses affaires, continue la jeune fille. On dit qu’elle a aussi laissé une lettre à Alhadji.
— Tu es sûre de ce que tu racontes ? Qui t’en a informée ?
— Elle est vraiment partie, Hadja. Et Alhadji est hors de lui ! Il a chassé les deux gardiens de nuit. L’un d’eux, c’est mon cousin. »
Ramla était partie, comme je l’avais tant souhaité. Alors pourquoi ce pincement au cœur ? Pourquoi cette envie subite de pleurer ? Pourquoi ce sentiment d’avoir perdu un proche ? J’avais pourtant tout fait pour qu’elle parte. Et, à présent qu’elle avait osé, le désenchantement et l’accablement me submergent. Je ne réponds pas à la servante. Telle une automate, j’abandonne mon repas et me dirige vers l’appartement de Ramla. Je dois constater par moi-même l’absence de ma coépouse. Rien n’a bougé chez elle. Le salon est toujours aussi impeccable. Elle n’a rien pris, n’a pas déplacé le moindre meuble. Seuls manquent quelques vêtements dans la penderie. Tout est en ordre. Les flacons de parfum, les magazines féminins qu’elle adorait lire, ses cd, tout y est, à l’exception de son ordinateur. Depuis quand a-t-elle pris sa décision ? Où est-elle partie ?
Je me souviens qu’hier, elle est venue passer un long moment avec moi dans la soirée. Rien dans son comportement ne trahissait ses intentions. Rien ne laissait soupçonner sa détermination. Depuis son accident et nos confidences à l’hôpital, une amitié était née entre nous.
Afficher en entierEmmanuelle Collas, p. 167
« — Tout allait bien entre nous. Pourquoi a-t-il tout gâché ?
— Parce que c'est un homme, ma chérie. »
Afficher en entierEmmanuelle Collas, p. 79
« Sauvez-moi, je vous en supplie, on me vole mon bonheur et ma jeunesse ! On me sépare à jamais de l'homme que j'aime. On m'impose une vie dont je ne veux pas. Sauvez-moi, je vous en conjure, je ne suis pas heureuse comme vous voulez le croire ! Sauvez-moi, avant que je ne devienne à jamais l'une de ces ombres cachées à l'intérieur d'une concession. Sauvez-moi avant que je ne dépérisse entre quatre murs, captive. Sauvez-moi, je vous en supplie, on m'arrache mes rêves, mes espoirs. On me dérobe ma vie. »
Afficher en entierEmmanuelle Collas, p. 37
« La coutume interdit aux filles d'éconduire un prétendant. Même si l'on n'est pas intéressée, on doit quand même éviter de froisser un homme. »
Afficher en entierEmmanuelle Collas, p. 20
« Le paradis d'une femme se trouve aux pieds de son époux. »
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