Les intellectuels au Moyen Âge
Auteur
- Jacques Le Goff (Écrivain)
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extrait
C’est par une sorte de générosité involontaire que l’époque carolingienne peut malgré tout garder ce titre. Sans doute le plus original et le plus puissant de ses penseurs, Jean Scot Érigène, est demeuré sans audience de son temps et ne sera connu, compris, utilisé qu’au XIIe siècle. Mais alors, les manuscrits copiés dans les scriptoria carolingiens, la conception des sept arts libéraux reprise par Alcuin au rhéteur du Ve siècle Martianus Cappella, l’idée émise par lui de translatio studii — de relève par l’Occident, et plus précisément par la Gaule, d’Athènes et de Rome comme foyer de la civilisation, tous ces trésors amassés seront remis en circulation, versés dans le creuset des écoles urbaines, absorbés — comme la dernière couche d’apport antique — par la renaissance du XIIe siècle.
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J'avais vraiment apprécié la lecture de cet ouvrage étudiante.
Jacques le Goff définit ainsi "ceux qui font métier de penser et d'enseigner leur pensée" ces intellectuels citadins, qui naissent au XIIe siècle avec les villes (émergence des universités), et pas avant.
"Intellectualis" (lat) signifie au Moyen Age "qui connaît intuitivement" (non rationnellement).
A la fois penseur et enseignant, le "clerc" (à prendre dans son sens moderne, c'est-à-dire ni le moine, ni le prêtre) incarne l'universitaire qui invente une nouvelle manière d'étudier et d'enseigner : la "scolastique".
Ce mouvement conduit à l'affrontement entre deux écoles : les maîtres séculiers et les maîtres réguliers. Les penseurs du XIIIe siècle (comme Albert le Grand ou Thomas d'Aquin) veulent concilier Aristote et la Bible, en rendant Aristote intelligible aux Latins, afin d'autonomiser la philosophie...
Un ouvrage pointu d'anthropologie et de sociologie historique, qui nous apprend beaucoup sur le foisonnement intellectuel au Moyen âge et la richesse des échanges culturels (écrits, voyages, débats) à cette époque.
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Un très bon ouvrage sur la question des intellectuels. Il reste cependant relativement succin.
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Quelque historique que soit ce livre, il m'a pus semblé me divertir qu'apprendre quoi que ce soit sur les XII et XIII siècles. Non que cet ouvrage ait des lacunes, mais sa vulgarisation extrême prend le pas sur le souci d'exhaustivité qui, en règle générale, est une des motivations essentielles des historiens. L'illustration, abondante, a le mérite d'être bien choisie, mais elle ne peut combler les terribles manques de cet opuscule : aucune source n'est citée, le style est lourd, les sujets se suivent sous un faux prétexte chronologique et, surtout, certaines conclusions peuvent nous faire sortir les yeux des orbites ! A en croire Le Goff, l'archétype sociologique de l'intellectuel disparaît avec le Moyen-âge, thèse aberrante qui fait regretter que les sources ne soient guère citées ! Outre cela, le côté révolutionnaire de cet ouvrage s'entremêle à quelques passages d'une banalité confondante, ainsi que les lignes sur la scolastique qui se limitent à dire : la scolastique, c'est bien, mais pas terrible quand même... Toutes mes remarques convergent vers l'absence d'une problématique bien définie et c'est là que le bâts blesse, en dépit de tout ce que Les intellectuels au moyen-âge peut comporter de bien.
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Date de sortie
Les intellectuels au Moyen Âge
- France : 1985-01-01 - Poche (Français)
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Résumé
Les intellectuels au Moyen Age. Le clerc, qui ne se confond pas avec le prêtre ou le moine, est le descendant d'une lignée originale dans l'Occident urbain du Moyen Age : celle des intellectuels. Le mot est moderne, il a l'avantage de désigner à la fois le penseur et l'enseignant, et de ne pas être équivoque. L'enquête de Jacques Le Goff est une introduction à la sociologie historique de l'intellectuel occidental. Mais elle fait aussi la part du singulier et du divers, et devient ainsi une galerie de caractères finement analysés. La première édition de cet ouvrage devenu classique a paru aux Editions du Seuil en 1957. Elle reparaît aujourd'hui augmentée d'une préface et d'une longue bibliographie critique dans lesquelles Jacques Le Goff fait droit aux travaux parus depuis la première publication, et bien souvent inspirés par elle
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