Extraits

— Vous vous êtes disputés ? s’enquit-elle avec un plaisir pervers.

— Absolument pas. Si tu veux tout savoir, on ne s’est jamais senti aussi proches l’un de l’autre. Il réussit à finir mes phrases avec une justesse hors norme. Il finit même mes sandwichs.

Il replanta son regard gris dans celui de la jeune femme et Theyma fut surprise d’y lire une détermination inébranlable.

— Néanmoins, mon su-sucre d’orge, si vous espériez m’entendre regretter d’avoir voulu être de nouveau à vos côtés, vous pouvez tout de suite abandonner. Pour vous, mon endurance atteint des sommets !

Theyma plissa les paupières, d’un air de défi.

— Petit, pour être avec moi, tu serais obligé de relever des obstacles insurmontables que toi, Bailey et Kacey n’imagineriez même pas. Sans compter que je ne me laisserais jamais aller à la pédophilie. Alors un conseil laisse tomber tout de suite.

— Mon ange, je ne veux pas vous faire peur mais vu votre âge, même si vous tombiez amoureuse de mon arrière-grand-père, vous pourriez être traitée de pédophile par les esprits les plus étroits. Habituez-vous au fait que votre futur mari soit plus jeune que vous, c’est un conseil. Quant aux restes…

Corry haussa les épaules, un sourire en coin.

— Je dirais simplement que tous les rêves se trouvent au bout d’une série d’obstacles insurmontables, philosopha-t-il sagement. Sinon ils ne paraitraient pas aussi irréels et inaccessibles.

Theyma le dévisagea, impressionnée.

— Tu dis tellement de conneries que quand tu dis un truc intelligent j’ai du mal à savoir comment réagir.

Corry se mit debout avant de lui répondre avec un sérieux appliqué :

— Eh bien je crois que dans ces moments-là il est d’usage de m’embrasser et de me prendre dans vos bras.

Theyma eut une moue contrite.

— Heureusement pour moi, tu écourtes toujours ces moments de flottements intellectuels.

Réprimant un rire, Corry eut un sourire amusé. Les mains dans les poches, il se dirigea vers sa couchette qui se trouvait sous celle de Moon.

— Un jour trésor, dit-il en se couchant, toutes les occasions seront bonnes entre nous pour nous embrasser.

— Parce que tu as un don de voyance peut-être, Monsieur Je-n’arrive-même-pas-à-discerner-que-je-me-suis-mis-dans-un-sacré-pétrin ? répliqua-t-elle.

Ramenant ses bras derrière sa tête, il lui lança un regard de côté arrogant.

— Voyons mon su-sucre d’orge, il suffit de me regarder maintenant pour savoir que mon futur moi aura sex-appeal irrésistible, même pour vous !

Levant les yeux au ciel, Theyma détourna le regard.

— Des moments de flottements intellectuels très, très, très rares, marmonna-t-elle. Beaucoup trop.

Elle avait beau être la femme la plus âgée, la plus puissante, la plus expérimentée, la plus intelligente du monde, Jamie, comme les autres membres de sa tribu, s’adressait à elle sans aucune déférence. Il ne voyait aucunement en elle la dirigeante de l’Organisation la plus puissante au monde, la seule et unique Theyma Harden. Il ne tremblait pas devant elle comme le faisait d’ordinaire les autres êtres humains comme Addisson, le reste de ses employés ou comme les hommes politiques de ce bas monde. Alors d’où venait la familiarité des Means ? En deux ans, Theyma n’avait toujours pas trouvé la réponse.

Se pouvait-il qu’ils la prennent pour l’une des leurs ?

Un jour viendrait où elle les ferait tous exécuter et là ces gens comprendraient enfin en face de qui ils se trouvaient pendant tout ce temps. Mais en attendant, elle avait besoin d’eux.

Patience, patience…

Mettant l’identité de ce mystérieux opposant à part, je ne donnais vraiment pas chère de sa peau quand Theyma réussirait à retrouver sa trace. Qu’en tant qu’ennemi il fasse exploser sa base et ses collaborateurs passe encore (ce sont les risques du métier) mais que cet enfoiré se permette en plus d’exécuter les ennemis de la jeune femme à sa place ? Alors là c’était d’un sans gêne impardonnable !

Un jour, la franchise de ces enfants créerait un incident diplomatique. Elle détruirait un pays, déclencherait la quatrième guerre mondiale et personne ne pourra rien y faire !

Spoiler(cliquez pour révéler) Cam eut un soupir dérisoire. Elle prenait la décision de détruire le monde à la seule pensée de devoir y vivre sans lui, et lui était prêt à braver l’enfer tant qu’il existait une chance même minime de la ramener. Ça n’était pas de l’amitié, pas même de l’amour, juste ça . Un lien qui leur faisait dépasser les limites de la raison sans y penser. Un lien unique qui interdisait l’abandon. Un lien qui n’appartenait qu’à nous, Kacey et Jonah.

    Pourquoi est-ce qu’on le ferait ? répliqua-t-elle. Kacey lui les dit déjà toutes ! Sunny et moi, on n’a juste rien à ajouter, c’est tout.

—    Il faut avouer qu’elle est plutôt douée dans ce domaine, avoua Sunny en se matérialisant soudain à leur côté, faisant sursauter Liam au passage. Elle y met même un niveau de poésie inégalé.

—    Rillettes de bouc ! lançais-je au même instant, attirant involontairement l’attention du trio.

—    Et inégalable, admit Liam malgré lui.

Theyma entendit le décompte. Elle entendit même les détonations, si près qu’elle se surprit une seconde à serrer le corps inanimé de Corry contre elle.

Et ce fut à cet instant précis, alors qu’ils pressaient la détente, qu’arriva le secours le plus improbable que Theyma ait jamais vu.

Elle s’apprêtait à fermer les paupières pour éviter de voir les projectiles et la mort les faucher en pleines têtes, lorsqu’une forme non-identifiée entra subitement dans son champ de vision, se dressant entre eux et les balles. Ce fut comme si elle descendait directement du ciel. Avec un timing bien trop parfait pour être vrai, la silhouette ténébreuse s’abattit dans un bruit sourd sur la table. Alors qu’elle se réceptionnait parfaitement, Theyma eut l’impression de voir au ralenti les pans déployés de son long manteau noir retomber et s’évaser à ses côtés, telles les ailes immenses d’un oiseau de proie. L’effet en fut tellement saisissant que l’esprit embrumé de la jeune femme crut un instant avoir affaire à un véritable ange de la mort.

Puis le temps reprit son court et toutes les balles tirées se heurtèrent contre une forme immatérielle bleu-violacée avant d’être réduites en cendres.

Le silence qui s’en suivit fut assourdissant. Les yeux écarquillés, les tireurs avaient du mal à en croire leurs yeux. Pourtant, l’odeur et le dessin de la poudre qui s’attardaient encore dans l’air ne pouvaient mentir : ils avaient bien tiré une centaine de balles… et la créature à l’allure tout bonnement irréelle qui se dressait à présent devant eux n’en avait fait qu’une bouchée.

Avant même que la silhouette mystérieuse n’ait pris la peine de se redresser de toute sa hauteur, tous les hommes présents sentirent une terreur sans nom s’insinuer dans leurs os.

Un ange spectaculaire venait de faire son apparition et le moins que l’on puisse dire était qu’il n’avait vraiment, mais alors vraiment pas l’air content.

— Tronche de cake !

Liam et Kriss suspendirent leur baiser pour tourner la tête vers le bar. Ma dispute avec Pretty venait de gagner en intensité, s’infiltrant fatalement dans leur petit monde.

La voix de cette dernière venait de monter d’un cran dans l’aigu.

— Aisselle de pieuvre ! répliquais-je aussitôt sur le même ton.

— Tête de truite !

— Tronche de pets !

— Face d’amidon !

— « Face d’amidon » ? répétais-je en clignant des yeux avec ironie. Alors ça ! Pour le coup, c’est bien une insulte de blonde, tiens !

— Et c’est celle qui ose sortir « aisselle de pieuvre » qui dit ça ? s’indigna-t-elle. Tu sais quoi ? La blonde est bien obligée de mettre ses insultes à ton niveau, Means. Je tiens à ce que tu comprennes à quel point tu m’insupportes, peu importe si je dois utiliser des mots simples.

— T’inquiète pas pour ça, rétorquais-je en posant nonchalamment mes coudes sur le bar derrière moi, un sourire sardonique aux lèvres. Je suis parfaitement au courant de ce détail, c’est juste qu’il ne me fait ni chaud ni froid. Quoique... si en fait, rectifiais-je en crispant les sourcils, ça me fait bien quelque chose. C’est bizarre, je ressens comme une intense…comment dire ?... Heum, jubilation… ce sentiment de te casser les pieds par ma seule existence…Oui, c’est ça ! C’est extrêmement jubilatoire ! Ça peut facilement devenir le but de toute une vie.

Pretty me lança un regard condescendant.

— Ce que tu peux être stupide, Means, déplora-t-elle. Parfois, je me demande pourquoi je te parle. Tu n’es vraiment qu’un babouin illettré.

— Steak à chier !

— Face de poulpe !

— On se demande bien quand est-ce que ces deux-là vont enfin arrêter de se faire la guerre, soupira Liam en nous observant passivement.

Encore entre ses bras, Kriss lui lança un regard perplexe.

— Ben jamais, répondit-elle en roulant des yeux comme si ça tombait sous le sens. Ça me paraît évident !

— Je ne vois pas pourquoi tu dis ça, s’étonna-t-il. Elles pourraient très bien finir par s’entendre. Regarde-toi, ça fait une éternité que tu n’as pas dit de vacheries à Pretty. Et pareil pour Sunny.

Elle lui lança un coup d’œil interloqué par-delà ses longs cils fournis.

— Pourquoi est-ce qu’on le ferait ? répliqua-t-elle. Kacey lui les dit déjà toutes ! Sunny et moi, on n’a juste rien à ajouter, c’est tout.

— Il faut avouer qu’elle est plutôt douée dans ce domaine, avoua Sunny en se matérialisant soudain à leur côté, faisant sursauter Liam au passage. Elle y met même un niveau de poésie inégalé.

— Rillettes de bouc ! lançais-je au même instant, attirant involontairement l’attention du trio.

— Et inégalable, admit Liam malgré lui.

7 Raisons de céder aux avances de Corry Means selon lui-même:

1.Son sens inné de la modestie qui le rend attachant malgré lui.

2.Sa formidable capacité d’autocritique qui lui permet de s’analyser et de s’améliorer chaque jour en créant quotidiennement une version 2.0 de lui-même qui se rapproche toujours plus de la perfection (pour le plus grand plaisir de tous).

3.Son oreille attentive qui lui permet, mesdames, de vous écouter tout en continuant de parler de lui-même.

4.Rendre jalouse vos copines en vous promenant aux bras du futur homme de leur rêve (vous verrez dans huit-neuf ans !)

5.Son niveau inégalable à Pokémon Go

6.Si vous êtes victime de son harcèlement, c’est votre seule et unique chance de vous en sortir.

7.Allez, vous en avez envie, ne dites pas le contraire…