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Ce que j'essaie de te dire, c'est que l'on met parfois du temps à reconnaître le chemin tracé pour nous, mais que l'on fait que reculer l'inévitable... Nous avons tous un destin, comprends-tu? Un destin qui peut-être fort différent de celui que l'on croit ou de celui que l'on veut.

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Le capitaine Étienne-Louis de La Fargue se recueillait sur la tombe. Les jambes légèrement écartées, il tenait son chapeau dans ses mains réunies devant lui. Son regard était baissé, immobile, sur la croix de pierre grise. Mais la voyait-il vraiment ? Dans son œil, une lueur douloureuse vacillait derrière des brumes lentes.

Peut-être priait-il.

Grand et large d’épaules, c’était un gentilhomme blanchi par les années, mais endurci par les épreuves, les batailles et les deuils. Sa veste et ses chausses étaient noires, de même que son chapeau et ses bottes. Sa chemise, elle, était du même incarnat que son baudrier et que l’écharpe qui, nouée sur la hanche droite, lui serrait la taille. Sa rapière était une lourde, longue et solide Pappenheimer. Elle allait bien à ce vieux soldat guidé par l’honneur et le devoir, dont on disait qu’il était de ceux qui brisent plutôt que de céder, et qui n’ont jamais brisé. Son visage de patriarche – bouche sévère et barbe rase, belles rides et mâchoire volontaire – était marqué de petites estafilades en voie de cicatrisation, cependant qu’un bandeau cachait son œil gauche. Sa lèvre inférieure, fendue, était barrée d’un renflement sombre.

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[...] Tu étais introuvable, aussi fort que l'on appelait. Des battues ont été organisées dans les bois. On a sondé l'étang, raclé le fond de la rivière. En vain ... Et moi, moi j'ai cru mourir. Je ne mangeais plus, ni ne dormais. A chaque nouvelle qu'on apportait, j'étais partagé entre l'espoir que tu étais sauve et la terreur que l'on ait découvert ton petit corps sans vie... C'était... C'était une véritable torture... Or il a fallu cette torture pour que je comprenne... ou plutôt pour que je m'avoue que je t'aimais comme la chair de ma chair, et que mon destin était de te protéger toujours... (Agnès, les yeux pleins de larmes, ne pouvait détacher son regard de celui de Ballardieu.) Ce que j'essaie de te dire, gamine ... Ce que j'essaie de te dire, c'est que l'on met parfois du temps à reconnaître le chemin tracé pour nous, mais que l'on ne fait que reculer l'inévitable... Nous avons tous un destin, comprends-tu ? Un destin qui peut être fort différent de celui que l'on croit ou de celui que l'on veut. pour certains, ce destin est modeste. Mais pour d'autres tels que toi, il est ... immense...

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En s’accroupissant près d’Agnès, le geôlier découvrit qu’elle n’avait pas touché à son repas et qu’elle n’avait bu que quelques gorgées d’eau. Il s’agissait pourtant d’un bon ragoût, dont il faisait lui-même son ordinaire. Et l’eau était fraîche et claire.

— Madame, reprocha-t-il, vous n’avez encore rien mangé. Si ce n’est pas malheureux de vous voir ainsi dépérir…

Il secoua la tête d’un air désolé.

Assise par terre dans un coin, Agnès regardait ostensiblement ailleurs. Elle était pâle et amaigrie, sale dans les vêtements qu’elle portait lors de sa capture, ses longs cheveux noirs et bouclés échappés aux vestiges d’une natte défaite. Elle était faible, elle avait mal au ventre et dans ses yeux bleus brillait une lueur maladive et sauvage, celle de la faim. Car il y avait maintenant plusieurs jours qu’elle refusait de s’alimenter. Pour une part parce qu’elle s’abandonnait au désespoir, hantée par la vision de Ballardieu basculant dans le vide. Mais aussi parce que c’était l’une des rares choses qu’elle pouvait encore faire dans sa cellule sans lumière ni air.

— Il ne sert de rien de se laisser mourir de la sorte, madame, ajouta le geôlier en ramassant l’assiette pleine et la cuiller en bois. Mais je vais vous laisser l’eau.

Alors Agnès le foudroya d’un regard assassin comme s’il l’avait insultée et, d’un coup de pied, renversa le broc posé par terre. Elle ne supportait plus cet homme à cause de la bonté qu’il lui manifestait. Elle aurait préféré un gardien silencieux et impitoyable, qu’elle aurait haï tout naturellement, et voulu égorger à la première occasion. Et le pire était que, pour autant que les circonstances le lui permettaient, il veillait sur elle comme Ballardieu l’aurait fait.

Chagriné, le geôlier demanda :

— Allons, madame… Pourquoi faire cela ?

Il n’attendit pas la réponse, se redressa et marcha vers la porte.

Puis, un certain découragement pointant dans sa voix, il dit :

— On ne veut pas que vous mouriez, madame. Et je pourrais bien recevoir la consigne de vous contraindre à vous nourrir. Cela se fait avec une soupe, un entonnoir et un boyau de cuir huilé. C’est… C’est extrêmement désagréable.

Résolue, Agnès se tourna vers le mur.

Avec un soupir, le geôlier sortit dans le couloir où son collègue l’avait précédé avec la torche. Il referma la porte doucement et donna deux tours de clé, abandonnant la prisonnière dans le noir.

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La nuit s’est lovée autour du Mont-Saint-Michel. Élégante et sévère, l’abbaye bâtie à son sommet domine une baie immense qui s’étend, encore humide de la dernière marée et sillonnée de ruisseaux éphémères. Un mince croissant de lune flotte dans un ciel d’encre. Au ras des sables, des dragonnets chassent, virevoltent et traversent des brumes auxquelles leurs ailes arrachent des lambeaux aussitôt dissipés. La rumeur lointaine de la mer hante le silence, régulière, monotone et paisible.

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Agnès se tenait seule sur le parvis jonché de cadavres de dracs et de gardes. Elle était armée et vêtue en Louve de Saint-Georges : des bottes hautes et beiges dont le rabat lui couvrait le genou, des chausses de monte doublées, une robe fendue, un lourd ceinturon lui serrant la taille, des manches amples, des gants épais, une guimpe dont la toque lui encadrait le visage dans un ovale, un voile. Elle portait sur le coeur la croix et le dragon de son ordre mais, alors qu’il était brodé en noir chez les autres louves, le sien était écarlate. Elle avait tiré l’épée, qu’elle tenait pointe vers le bas au bout de son bras tendu, légèrement écartée du corps. La lame et le pommeau de sa rapière étaient faits d’une draconite noire et luisante.

Elle attendait.

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Chaque louve associait ainsi son âme à celle d’un dragon protecteur, grâce à un rituel enseigné jadis aux Châtelaines par les Gardiens. Ce rituel était dangereux et Agnès savait les risques qu’elle courait lorsqu’elle laissa les lourdes portes de la salle de l’Épreuve se refermer sur elle. Uniquement vêtue d’une aube blanche, les cheveux coupés très court depuis qu’elle avait prononcé ses voeux, elle était agenouillée en prière sur des dalles de pierre nue. Des cierges brûlaient dans le noir. Le silence était profond, propice au recueillement. Devant Agnès se trouvait, sur un petit socle en bois, un globe qui semblait empli d’une encre noire et mouvante dont les volutes lentes devenaient un abîme.

Une Sphère d’Âme.

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- Toutes les Louves blanches portent la rune du dragon, reprit la mère de Vaussambre. Cependant, la vôtre est différente.

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Elle s’aperçoit que soeur Béatrice lui lâche les mains. Les yeux de la louve sont redevenus laiteux, mais elle perd conscience, son visage laissant paraître une forme d’apaisement et d’abandon : elle vient de se libérer d’un fardeau qu’elle a supporté jusqu’au bout de ses forces.

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Agnès et elle se sont connues et liées d’amitié durant leur noviciat. Mais soeur Béatrice a pris le voile, elle. Elle est même devenue une « louve », suivant en cela le destin promis à la jeune baronne.

Les Louves blanches forment une élite chez les Soeurs de Saint-Georges. Si on les nomme de la sorte, c’est parce que leur monastère est à Saint-Loup, mais aussi parce qu’elles sont des guerrières et ne dédaignent pas chasser en meute. À la fois religieuses et amazones, les Louves montent à cheval et manient l’épée contre les dragons qu’elles traquent, et auxquels elles n’ont souvent à opposer que le bouclier de leur foi et une lame en draconite. La soeur Béatrice d’Aussaint est une des meilleures, ce dont Agnès ne doute pas.

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