Extraits

Il y avait tant de férocité et d'amertume dans le ton de Jaromir que Gavril en perdit sa langue.

- À moins que j'aie recherché autre chose... À périr victime du Feu du Drakhaon, comme tant d'autres...

Un ressentiment amer le brûla avec la violence d’une flamme. Il valait bien l’aristocratie de Mirom – non, il valait mieux que ça ! Comment osait-on l’humilier de la sorte ?

L e seigneur du clan agonise. Son regard vagabond devient vitreux. Il prend son fidèle second par le bras.

— Tout se termine enfin…mon vieil ami…

La main du moribond retombe. Sa tête grisonnante roule sur le côté. Tournés vers le plafond, ses yeux ouverts sur l’éternité sont redevenus limpides, comme libérés d’un voile noir évaporé. En larmes, le fidèle compagnon voit…

… Une ombre, de la noirceur d’un nuage d’orage, monter lentement du corps inerte de son maître. Elle s’élève, planant au-dessus du cadavre… Un grand serpent-démon ailé, terrible et puissant, domine la scène.

— Drakhaoul…, chuchote le vieux combattant, pris d’une terreur mêlée de respect.

Les guerriers et les serviteurs du clan observent un profond silence. Certains d’entre eux, apeurés, ont enfoui leur visage entre leurs mains.

— Guide-moi, Drakhaoul ! s’écrie le vieux soldat. Montre-moi où on peut le trouver ! Et je te suivrai, où que tu m’entraînes… Conduis-moi auprès de notre nouveau seigneur Drakhaon…