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En apercevant un champ d'éoliennes,Amédée repensa à un reportage sur les girafes. leur reproduction acrobatique et la naissance de sublime petits.
Tu penses à quoi ?finit par lui demander Gilles.
Il n'allait pas avouer qu'il rêvait à l'accouchement gracieux des éoliennes et aux mignons ventilateurs à leurs pieds, se mettant lentement à battre des ailes en regardant leur maman aux longs cils. On a sa fierté quand même !
Afficher en entierEn entrant dans sa vieille Jaguar , Mallock se félicita d'avoir fait installer l'air conditionné. Une climatisation Renault sur une vieille anglaise, forcément, les risques de rejet étaient importants.
Afficher en entierLa vie est une vaste forêt. Nous , grands singes.
Toujours dommage de se contenter d'un seul arbre.
Afficher en entierSon truc à lui, c’était venger la victime en embastillant le coupable. On laissait la part trop belle aux enfoirés. Combien de jeunes femmes violées, de vieillards assassinés, d’enfants massacrés par des récidivistes relâchés, sans que personne, administration, juge ou avocat, n’ait à rendre de comptes ?
Afficher en entierIl redescendit au rez-de-chaussée et apporta la planche à découper dans le salon pour y ciseler les échalotes, l’ail, la coriandre et le persil. Avec son dos, ce genre de labeur ne pouvait plus se faire qu’assis. Il mit plus de deux minutes à accomplir cette tâche. Même ça, il fallait que cela soit beau. De retour dans la cuisine, il sortit deux poêles qu’il graissa légèrement avec un filet d’huile d’olive et un morceau de beurre. L’une reçut les darnes de requins, l’autre les condiments et les aromates. Les darnes devaient être gentiment rôties jusqu’à se recouvrir d’une belle croûte dorée. Il était important de rester devant et de les arroser avec le beurre fondu. Pendant ce temps l’ail et les échalotes compoteraient tranquillement.
(...)
Côté cuisine, les échalotes étaient devenues transparentes et commençaient à blondir. Mallock augmenta le feu vingt secondes avant d’y jeter un verre de vin rouge. Il fallait que ça fasse Plisssh ! avec plein de vapeur, sinon il n’était pas content. L’alcool n‘avait pas sa place ici. Il diminua ensuite le feu pour ne maintenir qu’un léger bouillonnement. Avec une passoire, il singea la préparation pour que la sauce nappe mieux le poisson. Sel, poivre, Tabasco, noir de sèche en improvisation de dernière minute, et trois gouttes de sirop d’orange. Amédée réserva les darnes de requin. Il ne restait plus qu’à laisser réduire légèrement l’appareil.
(...)
En redescendant, ils trouvèrent Mallock en train de monter au beurre sa sauce au vin.
- Allez à table, les enfants, c’est prêt .
Pour accompagner son plat, Mallock avait boudé le vin pour le remplacer par de l’aquavit bien glacé. Sur une assiette ronde, il avait disposé sa préparation d’un noir réglisse d’un côté, et un délicieux riz basmati d’une blancheur immaculée de l’autre.
- Je serais plus chichiteux et patient, j’aurais dessiné un tao, (...)
Afficher en entierTu sais, on avance tous masqués. la règle est simple, tu acceptes mon déguisement et j'accepte le tien. C'est la grande foire du paraître. Plus cultivé, plus beau, moins con ou plus riche, faire pitié ou faire semblant, camoufler ses rides, le vide ou l'avide au fond de soi. Se faire botoxer les sentiments ou gonfler la bite, piquer ses lèvres ou ses rêves au collagène, là où y'a du plaisir, y'a plus la moindre gêne...
Afficher en entierY a-t-il plus de noblesse d'âme à subir la fronde et les flèches que les lenteurs de la loi?
Afficher en entierLa beauté des crétines, comme celle des méchantes, n'est que superficielle.
Afficher en entierIl y a toujours un certain plaisir à mettre un menteur face à son mensonge. Et quand il s'agit de quelqu'un qui vous prend pour un larbin doublé d'un con, la chose devient carrément jouissive
Afficher en entierLa vérité était morte depuis déjà pas mal d'années. Personne n'était venu réclamer son corps et aucun commissariat n'avait été chargé d'enquêter. Inutile : le cadavre n'était plus identifiable. Les idéologues lui avaient arraché les yeux, les oreilles et la langue. La pensée unique l'avait tabassée. Avant de lui donner le coup de grâce, un groupe d'indignés l'avait violée pour lui apprendre la vertu. La vérité, enterrée de nuit dans la fosse commune, reposait avec la droiture et l'honnêteté, mortes toutes les deux sans héritiers. La justice, assassinée par la loi et les bons sentiments, était étendue, un peu plus loin, dans un mausolée rococo, en compagnie du courage qui s'était foutu une bastos dans la tronche. Seul le bon sens, devenu fou, avait survécu. Il errait dans le cimetière, mangeant la terre des tombes et les fleurs enrubannées des couronnes funéraires. Pauvre Cyrano, sa France n'était peuplée que d'hommes à genoux, de bouffons sinistres et de lierres parasites. Toute une armée de robespierres et de faussaires au service d'une médiocratie moribonde.
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