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Alors oui, cet éclaireur méritait vraiment un verre.
Juste avant qu’on ne lui tranche la gorge, évidemment. La gratitude avait tout de même ses limites.
Afficher en entierMais quelques-uns n’allaient pas tarder à faire comme Kethol. À quoi bon rester alors que la bagarre allait devenir sanglante et que le guet allait arriver ? Sans surprise, le fameux Milo avait été le premier à disparaître dans la nuit, et d’autres l’avaient suivi.
Afficher en entierLa seule question qui le titillait encore, c’était la manière dont le dragonnet, Fantus, ne cessait de s’introduire dans le bureau du maître d’armes. Il devait y avoir un passage secret quelque part dans le château dont même le majordome ignorait l’existence. Mais la vie était pleine de mystères non résolus, et celui-ci n’avait vraiment aucune importance.
Afficher en entierLa tempête était passée.
Au-dessus du château, le ciel était d’un bleu limpide et profond. Seuls quelques lointains nuages gris à l’est et de minces filaments blancs comme du coton à l’ouest venaient gâcher le spectacle. Dans le sillage de la tempête, l’air froid restait immobile, comme épuisé d’avoir dépensé toute son énergie à attaquer la ville pendant des heures.
Des rubans de fumée sombre s’élevaient des centaines de cheminées en contrebas et serpentaient paresseusement dans le ciel sous l’effet d’une brise plus douce que le souffle d’un bébé mais plus glaciale que le cœur d’un trésorier. Frigorifié, Kethol contemplait du haut du chemin de ronde les efforts des soldats qui damaient la neige dans la cour. Il s’efforçait de ne pas ricaner, car ils maniaient des pelles pointues destinées à l’agriculture et donc pas du tout adéquates pour ce genre de tâche. Bien entendu, il existait de bien meilleurs outils pour déblayer de la neige aussi haute, mais personne ne semblait en posséder à LaMut. Kethol avait entendu plusieurs domestiques dire que ce genre de blizzard ne se produisait qu’une fois dans une vie. De fait, une fois lui avait suffi.
Afficher en entierC’était une nuit noire et venteuse.
Ce qui convenait très bien à Durine.
En même temps, la déesse Killian, qui contrôlait le climat, ne lui demandait pas son avis. Les autres dieux et les mortels non plus, d’ailleurs.
Depuis plus de vingt ans qu’il exerçait tantôt comme soldat, tantôt comme mercenaire, et même dans ses vagues souvenirs de sa vie d’avant, peu de gens étaient venus le consulter avant de prendre une décision.
Et ça lui convenait très bien aussi. Le bon côté d’une vie de soldat, c’était qu’on pouvait se concentrer sur les petits détails importants (où enfoncer la pointe de son épée, par exemple) et laisser les grandes décisions aux autres.
De toute façon, se plaindre ne rendrait pas la nuit plus chaude. Râler n’empêcherait pas la neige fondue de l’aveugler à moitié. Et pester ne le débarrasserait pas de la glace qui alourdissait son pardessus en toile tandis qu’il remontait la rue boueuse.
La boue.
La boue allait de pair avec LaMut comme le sel allait de pair avec le poisson.
Afficher en entierLa seule question qui le titillait encore, c’était la manière dont le dragonnet, Fantus, ne cessait de s’introduire dans le bureau du maître d’armes. Il devait y avoir un passage secret quelque part dans le château dont même le majordome ignorait l’existence. Mais la vie était pleine de mystères non résolus, et celui-ci n’avait vraiment aucune importance.
Pirojil jeta un dernier coup d’œil par la fenêtre au jour qui se levait et se réjouit d’être en vie pour l’apprécier.
Dehors, quelque part, un chien aboyait.
Afficher en entierTout semblait paisible.
Le soleil venait juste d’apparaître au-dessus de la muraille, si bien qu’il entrait à flots par les volets désormais ouverts. Il éclaboussait de sa lumière dorée la chambre de dame Mondegreen au premier étage du château. Les tapisseries qui ornaient les murs face aux fenêtres flamboyaient d’un éclat inattendu. La collection de pots et de fioles sur la coiffeuse de la dame étincelait comme des bijoux. En se réfléchissant sur le verre et la porcelaine, l’astre diurne projetait des particules lumineuses jusque dans les coins les plus obscurs de la pièce. À mesure qu’il montait dans le ciel, la lumière semblait bouger, vivante et chatoyante, et passer de l’or à l’argent, puis au blanc.
Afficher en entierC’était une nuit noire et venteuse.
Ce qui convenait très bien à Durine.
En même temps, la déesse Killian, qui contrôlait le climat, ne lui demandait pas son avis. Les autres dieux et les mortels non plus, d’ailleurs.
Depuis plus de vingt ans qu’il exerçait tantôt comme soldat, tantôt comme mercenaire, et même dans ses vagues souvenirs de sa vie d’avant, peu de gens étaient venus le consulter avant de prendre une décision.
Et ça lui convenait très bien aussi. Le bon côté d’une vie de soldat, c’était qu’on pouvait se concentrer sur les petits détails importants (où enfoncer la pointe de son épée, par exemple) et laisser les grandes décisions aux autres.
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